L’Agrion orangé

Agrion orangé, mâle.

Une dominante rousse et des yeux bleus ! Monsieur Agrion orangé ne ressemble à aucun autre. Madame est plus discrète avec des couleurs plus délavées.

Agrion orangé, mâle.Guère plus de 3 centimètres. De la tête à la pointe de l’abdomen. Avec un tel modeste gabarit, l’Agrion orangé (Platycnemis acutipennis) passe d’autant mieux inaperçu qu’il volette au sol parmi les graminées. Et c’est sa couleur dominante qui retient (un peu) l’attention. Du moins chez le mâle. 

Yeux bleus et abdomen orange. Le cocktail n’a pas d’équivalent parmi les agrions du jardin. Barré d’un épais trait noir, la tête assez volumineuse. Quant au fin cylindre abdominal, sa couleur rousse est assez uniforme, hormis trois marques noires latérales sur les derniers segments. Avant la touche terminale blanchâtre des cerques.

La femelle présente une livrée plus pâle. Mais, d’un sexe l’autre, les pattes sont tout aussi caractéristiques. Blanches, soulignées d’un filet noir. avec des fémurs élargis hérissés de soies noires. Une arme redoutable en vérité. Pour attraper et retenir les proies en vol.

Sources :

Agrion orangé femelle.

Madame Agrion orangé. Plus pâle que le mâle, sur des nuances de rose et de roux, avec deux fines lignes noires en face dorsale de l’abdomen.

Un proche parent dont le mâle est à dominante bleue : l’Agrion à larges pattes présente également des fémurs aplatis hérissés de soies noires.

 

Le Syrphe des fourmilières

Syrphe des fourmilières.

On associe souvent pucerons à rosier, tomate et fève ! C’est oublier ceux qui, sous terre, puisent la sève des racines. Voilà la cible du Syrphe des fourmilières.

Syrphe des fourmilières.Un noir bien franc rayé de jaune vif. On songe à un membre de la famille des Chrysotoxes, champions dans l’imitation de la guêpe. Mais le Syrphe des fourmilières (Xanthogramma pedissequum) s’en distingue notamment par des pattes entièrement jaunes. Sauf les postérieures, brunâtres à partir de l’extrémité des fémurs. 

Par ailleurs, les bandes abdominales jaunes sont étroites et disjointes, hormis les antérieures qui, épaissies à la base, sont plutôt triangulaires. À noter enfin des ailes fumées, tachées de noir, avec des reflets métalliques.

Comme la plupart de ses cousins, voilà un auxiliaire très utile au jardin. Il installe en effet ses larves là où elles sont assurées de trouver leur met favori. Des pucerons ! Pas n’importe lesquels en l’occurence. La ponte a ainsi lieu sur une fourmilière – celle de la Fourmi jaune par exemple – spécialisée dans l’élevage souterrain de pucerons piqueurs-suceurs de racines.

Sources : 

Début août 2023. Plusieurs générations se succèdent au jardin où le Syrphe des fourmilières est visible du printemps jusqu’en automne.

Le Chrysotoxe intermédiaire aussi vise les pucerons suceurs de racines, notamment de carottes. Mais plusieurs détails le distingue du Syrphe des fourmilières : scutellum jaune marqué d’une tache rousse, bandes jaunes disjointes sur les côtés du thorax et longues antennes dressées en avant.

 

La Libellule déprimée

Libellule déprimée, femelle, à l'affût en bordure d'une haie.

Les premières de la saison ! La Libellule déprimée est venue en couple au jardin. Avec la petite mare en point de mire.

Un abdomen large et plat. Brun bordé de jaune d’or chez la femelle. Bleu ciel chez le mâle. En ce début mai, la Libellule déprimée (Libellula depressa) fait ses premiers tours de piste au jardin. Elle prend ses repères. Branches, piquets de clôture ou de tomates… Tout est bon pour l’observation et l’affût !

Outre l’abdomen plat (d’où le qualificatif de « déprimée »), femelle et mâle  présentent les mêmes taches brunes nervurées de jaune à la naissance des ailles. Triangulaires pour les postérieures. Oblongues pour les antérieures. Mais pas de zone sombre supplémentaire à la pointe comme chez la Libellule fauve.

Le mâle présente un autre signe distinctif : des petites taches ovales – blanchâtres, jaunes et brun clair – en bordure de l’abdomen. Sans ménagement, il veille jalousement sur son territoire. Surtout aux abords de la petite mare du jardin où il accompagne ses belles jusqu’à la ponte. Voraces, leurs larves s’y développeront deux ans. Et voilà pourquoi il n’y a pas de moustiques au jardin ! 

Sources : 

Libellule déprimée, mâle, à l'affût en bordure d'une haie.

L’abdomen recouvert d’une pruine bleu ciel : le mâle présente en outre des marques ovales sur les côtés, jaunes, blanchâtres et brun clair.

À ne pas confondre avec la Libellule fauve dont la pointe des ailes, outre les ptérostigmas, présentent de larges taches sombres. Ici un mâle vieillissant. La pruine bleue s’estompe sur un abdomen plus effilé où domine désormais le brun.