La Zygène du trèfle

La Zigène du trèfle sur capitule de scabieuse.

Cinq taches rouge-sang sur fond noir-bleuté : la Zygène du trèfle est une visiteuse paisible au jardin. De nuit comme de jour.

La Zigène du trèfle sur scabieuse.

Tranquille. La petite Zygène du trèfle (Zygaena trifolii) n’est pas du genre à disparaître à la moindre alerte. Les mauvaises langues disent d’ailleurs qu’elle vole plutôt maladroitement pour un papillon. En tout cas, jamais très loin. Surtout avec la scabieuse pour cible, une de ses fleurs préférées.

Quant aux oiseaux, il semble que la livrée noir-bleuté, marquée de taches rouge-sang, suffisent à la dissuasion. Attention, mauvais goût ! Cela dit, il faut bien une première expérience malheureuse pour s’en rendre compte… Dans le farniente comme dans le butinage, cela n’a pas l’air de l’inquiéter.

Familière des prairies humides, la Zigène du trèfle se distingue de ses cousines par le nombre et la disposition des taches rouges des ailes antérieures. Mais les postérieures sont toujours uniformément rouges. Bordées de noir. On les perçoit (un peu) lorsqu’elle entrouvre les antérieures.

Pas de dégâts en perspective au potager. Les chenilles sont en effet plutôt inféodées aux plantes sauvages. En particulier le lotier des marais. Et le trèfle naturellement.

La Zigène du trèfle sur scabieuse.

De massives antennes en forme de massue aux pointes effilées.

Zigène du trèfle : cinq taches rouges sur les ailes antérieures / Un jardin dans le Marais poitevin.

Réputée papillon de nuit, la zygène est également visible le jour, surtout le matin.

La Zigène du trèfle sur trèfle violet.

Un peu d’acrobatie (du moins pour le photographe) et voilà les ailes postérieures rouges bordées de noir.

Parée pour l’envol ! La zygène dévoile ses ailes postérieures.

Trompée par l’orchis pyramidal, la Zygène réalisera bientôt que les petites fleurs roses ne produisent pas de nectar !

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Le Clairon des ruches

Clairon des ruches sur pissenlit.

Son nom est trompeur : les larves du tranquille Clairon des ruches ne s’attaquent pas aux abeilles domestiques mais aux nids des abeilles sauvages.

Il y a des appellations qui sonnent comme un acte d’accusation. Le Clairon commun (Trichodes alvearius), alias le Clairon des ruches, passe ainsi pour un ravageur apicole. Une légende. Ce sont en effet les nids d’abeilles sauvages – et non domestiques – qui sont la cible de ce petit coléoptère aussi coloré que poilu.

Des taches noires de part et d’autre d’une suture bien marquée. Sur un fond rouge pétant. Les élytres eux mêmes sont abondamment velus. Comme le thorax et la tête, noirs aux reflets métalliques bleutés. 

On le repère aisément lorsqu’il se gave paisiblement de pollen de fleur en fleur. Il se laisse alors volontiers approcher. Le temps d’apprécier ses très solides antennes en forme de massue.

Il s’agit ici d’une femelle, reconnaissable à l’absence de renflement du tibia arrière. Quoi qu’en la matière, ces Messieurs soient moins ostentatoires que l’Oedémère noble ! Elle pond d’avril à août à proximité des nids d’abeilles solitaires. Ses larves y pénètrent et dévore tout ce qui peut l’être. Pas vraiment un insecte auxiliaire !

Clairon commun, alias Clairon des ruches, sur scabieuse.

Le Clairon commun, alias le Clairon des ruches.

Monsieur et ses tibias arrière « modestement » renflés.

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Le Point de Hongrie

Point de Hongrie sur sarriette en fleurs.

Deux générations successives pour ce très discret petit papillon. Au printemps comme en été, le Point de Hongrie butine quasi incognito au jardin.

Point de Hongrie sur scabieuse.

Avec un peu de soleil, sa livrée paraît moins tristounette. Dans une dominante brun grisâtre, le Point de Hongrie (Erynnis tages) présente alors un sobre décor chiné aux antérieures. Des bandes alternativement sombres et claires assez brouillonnes. 

Outre cette livrée tachetée plus ou moins délavée, ce modeste papillon présente quelques signes distinctifs de la famille des Hespéries : gros yeux sombres, fortes antennes de forme de massue, ailes à 45° au repos. 

Il se distingue ici par une ligne pointillée claire, comme brodée (d’où son nom) aux marges extérieures, y compris des postérieures et du revers sur un fond brun quasi uniforme. 

Sur la planche des aromatiques, où il butine les petites fleurs mauves de la sarriette, ou tout à côté sur les capitules bleus de la scabieuse, le Point de Hongrie se remarque à peine. Gare à ne pas le déranger. Car, avec son vol rapide et ses brusques changements de direction, il aura tôt d’échapper à votre regard.

Remarquer l’extrémité des antennes, en forme de massue recourbée. Et les yeux sombres assez proéminents. Le Point de Hongrie émerge en avril, pour deux générations successives, l’une printanière (avril-juin), l’autre estivale (juillet-septembre). Ce sont les chenilles de la seconde qui hivernent et se nymphosent au printemps suivant.

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Deux cousins

Même taille, même silhouette, même dominante brune tachetée de gris pour cette cousine familière du jardin, l’Hespérie des potentilles.

Hespérie de la mauve : les fameuses "dents de requin" en bordure des ailes postérieures.

Décor marbré plus présent et plus lumineux pour  l’Hespérie de la passe-rose.