Le Sympétrum méridional

Sympétrum méridional, femelle.

Comme souvent chez les libellules, Madame Sympétrum méridional est plutôt jaune. Nuancée d’ocre et de vert, dans une impression générale claire.

Sympétrum méridional, femelle.

Au jardin, on a davantage l’habitude de croiser son cousin, le Sympétrum strié (S. striolatum), à l’affût sur une inflorescence ou sur un piquet de bambou. Le Sympétrum médional (S. méridionale) s’en distingue notamment par des sutures noires nettement moins marquées sur les plaques thoraciques. Les stries noires sur les cotés de l’abdomen aussi sont moins accentuées. Sur fond jaune chez la femelle, rouge chez le mâle.

La dominante jaune de cette femelle s’éclaircit de l’arrière vers l’avant, passant de l’ocre à la pointe de l’abdomen au verdâtre sur les côtés du thorax. Jusqu’au bord des yeux !

Il est vrai que la couleur est un critère à considérer avec prudence. Les dominantes évoluent souvent entre immatures, adultes et sujets vieillissants généralement plus sombres. En l’occurence, voici un détail qui, pour être discret, caractérise bien l’espèce : un très fin point noir sur les côtés du thorax. Présent chez le seul Sympétrum méridional, mâle et femelle, quelles qu’en soient les nuances colorées.

Sympétrum méridional, femelle.

Des stries abdominales estompées, des plaques thoraciques jaune clair quasi sans sutures noires et une petite tache noire caractéristique (flèche verte).

Et voilà Monsieur ! 

Le Sympétrum méridional, mâle.

Une dominante rouge orangé chez Monsieur, jusque sur les longs ptérostigmas.

Le Sympétrum méridional, mâle.

Sur les côtés du thorax, les plaques sont d’un brun uniforme sans sutures noires. Pattes à dominante jaune comme chez la femelle.

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Le Bourdon des jardins

Bourdon des jardin à l'approche de la digitale.

Avec sa très longue langue, aucune corolle ne peut refuser son nectar au Bourdon des jardins. Un butineur hors-pair.

En voilà un qui n’a pas volé son nom et manquait donc assurément à cette chronique. D’avril à septembre, parfois au-delà, le Bourdon des jardins (Bombus hortorum) y compte en effet parmi les butineurs les plus familiers. Mais il est vrai qu’on l’assimile souvent au Bourdon terrestre (Bombus terrestris).

Leurs livrées sont presque semblables. Fond noir, collier jaune orangé et « cul blanc ». La différence tient notamment à leur « ceinture ». Également jaune orangé mais étroite, laissant les premiers segments de l’abdomen dégagés chez terrestris, plus ample pour déborder légèrement sur le thorax chez hortorum.

Autre différence : la langue ! On la voit ici, pendante, très longue, à l’approche d’une digitale. Avec un tel équipement, le Bourdon des jardins peut explorer les corolles les plus profondes. Moins bien outillé, le Bourdon terrestre s’oriente lui vers des nectars plus facilement accessibles. À chacun ses spécialités. Ainsi va la rationalisation de la pollinisation au jardin !

Le Bourdon des jardins commence ici à étirer sa langue en abordant la capucine. Il en faut une sacrée pour …

Bourdon des jardins sur fleur de capucine.

… explorer l’interminable éperon nectarifère. On le voit bien ici, tout à côté, à l’arrière d’une corolle renversée par la pluie.

don des jardins sur chèvrefeuille.

… tout comme celui du long tube nectarifère du chèvrefeuille dans les haies.

Au sortir d’une corolle de glaïeul : voilà encore une fleur où la concurrence n’est pas légion !

Lèvres fermées, long tube nectarifère : le nectar de la Sauge de Jérusalem se mérite !

Longue langue déjà dressée en avant en abordant le Penstémon digitalis.

Fin mai 2022. Même pas besoin de « s’enfourner » pour atteindre le nectar de la Sauge argentée.

Fin juin 2024. Et pour les concombres, merci (notamment) à la petite ouvrière du Bourdon des jardins !

Les cousins

Pas de bande post thoracique pour le Bourdon terrestre dont la langue est bien plus courte : cela dit, les petites fleurs de la Brunelle commune lui vont très bien !

Sinon, le Bourdon terrestre n’hésite pas à percer la corolle à coups de mandibules pour se frayer un raccourci vers le nectar, comme ici avec la Consoude officinale.

Le Bourdon des friches : la ceinture abdominale est assez fine, bien individualisée au regard de la large bande post thoracique.

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La Chloromyie agréable

Chloromye agréable sur feuille d'hémérocalle.

Le soleil lui va si bien ! Toute rutilante, la petite Chloromyie agréable aime s’y prélasser. Entre deux dégustations de pollen.

Malgré sa petite taille, 7-9 mm, elle ne passe pas inaperçue. Surtout sous le soleil. La Chloromyie agréable (Chloromyia formosa) ne tient pas son nom de son comportement il est vrai tranquille. Elle est avant tout agréable à l’oeil. Pour peu qu’on s’y arrête un peu.

Au repos, les ailes brun clair sont le plus souvent repliées sur l’abdomen. Comme pour mieux attirer l’attention sur le thorax. Vert métallique. Deux petits pincements latéraux y donnent, avec la suture du scutellum, vert lui aussi, une allure de masque énigmatique.

Large et plat, l’abdomen diffère d’un sexe l’autre. Bleuté chez la femelle. Doré chez le mâle. Avec, pour l’une comme pour l’autre, un intense éclat métallique et des reflets à l’unisson sur le thorax selon l’orientation de la lumière.

Active butineuse, familière des milieux boisés, plutôt humides, cette petite mouche abandonne sa progéniture sur le bois mort et le couvert de feuilles mortes. Les larves participent ainsi à l’élaboration de l’humus du sol. Elles sont bienvenues au jardin où elles « travaillent » volontiers dans le tas de compost !

Des reflets bleutés jusque sur les yeux (velus et disjoints) pour la femelle.

Un abdomen doré et des reflets cuivrés sur le thorax pour le mâle aux yeux velus et jointifs.

La visite de ce mâle sur une ombelle de Cerfeuil des bois lui aura été fatale. À l’affut, l’araignée crabe l’a saisi et neutralisé en une fraction de seconde.

Un mâle au petit matin sur un bouton de marguerite.

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