L’Épéole fallacieux

Epeolux fallax sur capitule d'aster lancéolé.

Une abeille coucou automnale. Très spécialisée. L’Épéole fallacieux (Epeolus fallax) installe sa progéniture dans le nid terricole de la Collète du lierre.

Epeolux fallax sur capitule d'aster lancéolé.

Deux traits surmontés de quatre « pointes » dressées : des marques blanches plus ou moins diffuses à l’avant du thorax, communes à la plupart des abeilles du genre Epeolus.

Dans la série des abeilles-coucous du jardin, l’Épéole fallacieux (Epeolus fallax) apparaît à la toute fin de l’été. Comme sa cible attitrée, la Collète du lierre. Mais lui n’a pas de préférence alimentaire. Toutes les fleurs de saison lui conviennent. À commencer par les plus généreuses du moment. Les asters.

Petit gabarit (8-10 mm), thorax ramassé, abdomen conique, il se distingue surtout par une dominante noire et de larges taches latérales feutrées blanches.

Une butineuse comme tant d’autres. Ou presque. Car, ce faisant, chaque femelle espionne les allées et venues de ses cibles. Se rapproche des nids sans crier gare. Et profite enfin d’une absence (collecte de pollen oblige) pour aller subrepticement y déposer ses oeufs. Fallacieux ? Ni plus ni moins que les autres abeilles-coucous sans doute !

Epeolus fallax sur capitule d'aster lancéolé.

Pas besoin d’alimenter le garde-manger de ses larves. C’est la Collète qui s’en charge. Quand l’abeille-coucou butine, c’est pour elle-même !

Abeille coucou à l'approche d'un terrier de Collète du lierre.

L’Épéole fallacieux émerge en automne comme la Collète du lierre dont il s’apprête ici à parasiter le nid terricole. Ni vu ni connu. Ses larves dévoreront couvain et garde-manger. Elles se développeront puis se métamorphoseront sous terre. Pour émerger à leur tour à la toute fin de l’été prochain.

Sitôt son forfait accompli, la sans-gêne file vers les cosmos et butinent. La resquille, ça creuse !

Epeolus phallax sur capitule de Pulicaire dysentérique.

Plus éclectique que sa cible, l’Épéole fallacieux apprécie aussi la Pulicaire dysentérique.

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La Collète du lierre

Collète du lierre.

Tout (re)commence en automne pour la Collète du lierre. Une abeille terricole inféodée au pollen et au nectar du lierre.

Collète du lierre.

Voilà une des abeilles sauvages les plus tardives du jardin. Chaque année, la Collète du lierre (Colletes hederae) attend sinon l’automne du moins la floraison du lierre pour émerger. D’abord les mâles, toujours en mouvements, prêts à en découdre et à se disputer, bientôt, les faveurs de ces dames !

Les deux sexes sont semblables et ne ressemblent à aucune autre abeille en cette toute fin d’été. Avec une pilosité dense et rousse sur le thorax, débordant largement sur la tête et la face. Le contraste est manifeste avec l’abdomen, noir et luisant, rythmé de bandes feutrées fauves, larges et nettement marquées.

Les femelles creusent et aménagent leur nid au sol. Des terriers indépendants mais souvent regroupés en petites « bourgades ». Avec un petit terril conique pour chaque entrée. 

Si le menu des adultes semblent plus éclectiques, l’approvisionnement des larves ne varie guère : nectar et pollen de lierre ! Pas de temps à perdre donc. Tout sera terminé dans quelques semaines. 

Cinq étamines débordant de pollen, dressés sur le pourtour d’un petit disque conique suintant de nectar. C’est là toute la raison de vivre de la Collète du lierre !

Si la Baie de l’Aiguillon n’était pas à 50 km, on penserait à la Collète de l’aster (C. halophilus), inféodée au littoral et à l’Aster maritime. Plutôt ici la Collète du lierre (C. hederae) dont les fleurs fétiches alentour ne suffisent sans doute plus !

Début octobre 2018. La « bourgade » du jardin compte une centaine de petits « puys », principalement sur les buttes des derniers haricots verts, mais aussi parmi les scaroles et jusque dans les allées.

Mais gare à l’Épéole fallacieux (Epeolus fallax) qui, subrepticement, vient ici de déposer ses oeufs au plus près du couvain.

Mêlée de mâles à proximité de la « bourgade ».

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La Mouche coccinelle

Mouche coccinelle sur Aster lancéolé.

Abdomen orangé rebondi et taches noires variables : points, triangles ou losanges. La Mouche coccinelle participe à la régulation de la punaise verte.

Les cousines du genre Gymnosome (Gymnosoma sp.) se ressemblent tant que, par facilité, elles partagent le même sobriquet générique de « Mouche coccinelle ». Même petite taille (6-8 mm), même abdomen orangé et rebondi, même tache jaune à la naissance des ailes…

Et si le distinguo le plus évident concernait la forme des marques noires abdominales ? Des marques tantôt rondes, triangulaires ou losangées, jointives ou espacées, massives ou effilées. Toujours dans un alignement longitudinal. Parfois comme ici avec un petit écho latéral à l’arrière.

Las ! Ce serait trop simple ! Une même espèce peut en effet présenter des formes différentes. Surtout chez les mâles. Bref, la détermination précise, entre G. nudifrons, G. rotundatum, G. nitens ou G. clavatum notamment, est affaire de spécialistes. 

Pour la jardinier, il suffit de se rappeler combien la « Mouche coccinelle », quelle qu’elle soit, est un précieux auxiliaire. Elle participe ainsi à la régulation des populations de punaises vertes. Un oeuf sur le dos de chaque cible : dès l’éclosion, la larve perce la cuticule et commence son développement aux dépens de son hôte involontaire. À la fois garde manger et abri pour passer l’hiver.

Mouche coccinelle sur Aster lancéolé.

En septembre 2020 sur un capitule de Bident feuillé. Un abdomen tout aussi rond mais, au lieu d’une ligne de taches rondes, de larges marques triangulaires jointives. Pas de pruine dorée sur le thorax. Une femelle sans doute. Quand à l’espèce, on ne peut jurer de rien. Gymnosoma sp. donc !

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