L’Andrène nigrospina

Andrène nigrospina femelle.

Dans la série des abeilles noires, l’Andrène nigrospina se distingue par des brosses de collecte blanches aux pattes arrière.

Andrène nigrospina femelle.Une abeille sauvage noire. Les exemples ne manquent pas au jardin. La Charpentière bien-sûr, noire uniformément. L’Andrène agile dont quelques touffes blanches animent face, thorax et abdomen. L’Andrène cendré qui doit son nom à deux larges bandes grises thoraciques… Ici, avec l’Andrène nigrospina, le distinguo saute aux yeux.
Outre une discrète pilosité grise sur le thorax et la tête, la blancheur des brosses de collecte de la femelle fait la différence. L’occasion de bien visualiser d’une part le manchon de soie très dense des pattes arrière et, autre part, la touffe de poils à la base de celles-ci. Pareillement équipée, Madame peut largement « charger la mule » lorsque la récolte bat son plein.
L’Andrène nigrospina n’a pas de nom vernaculaire français, sinon l’Andrène charbonneuse, appellation adoptée en Belgique. L’espèce est terricole. Avec une seule génération annuelle, elle est surtout visible en fin de printemps. Pas de chance cette année avec une courte période de vol marquée par la canicule.
Andrène nigrospina femelle.

Quelques autres abeilles noires

 

 

 

 

 

 

 

 

 

En savoir plus

  • Abeilles, bourdons, guêpes et fourmis d’Europe, 2022, Heiko Bellmann, Delachaux & Niestlé.
  • Andrena nigrospina avec le site Les cahiers nature de Jessica.

 

L’Aeschne paisible

Aeschne paisible, femelle.

Formes et couleurs de son décor procurent à l’Aeschne paisible un parfait mimétisme avec ses refuges favoris : végétation et mûrs ombragés.

Aeschne paisible, femelle.Les yeux verts, un petit « nez » pointu (le front en fait) et une tenue de camouflage assez terne, mêlant brun, bleu-gris et verdâtre : voilà une libellule qui porte bien son nom. En journée, l’Aeschne paisible (Boyeria irene) se tient en effet le plus souvent à l’ombre, plaquée contre un mur, ou tapie dans le feuillage d’une berge.

Elle fait exception chez les Aeschnes, évitant le soleil pour s’activer, chassant plutôt en fin d’après-midi, à l’ombre des arbres, jusqu’au crépuscule. Le vol silencieux, assez lent, elle est néanmoins capable de brusques accélérations pour fondre in extremis sur une proie.

Peu craintive, elle se laisse ici photographier en milieu de matinée dans la verdure d’une jardinière ombragée de calibrachoa. On la remarque d’autant moins que ses ailes ouvertes, entièrement hyalines, hormis quelques nervures jaunes, sont quasi invisibles. Il s’agit d’une femelle dont la forme dite « typique » présente deux longs cerques à la pointe de l’abdomen. On y devine également son ovipositeur (organe de ponte) sous les deux derniers segments.

Paisible, peu farouche, certes, à condition d’être soi-même discret. Au moindre mouvement brusque, elle disparaît comme par enchantement. Sans bruit. Pour aller se réfugier non loin de là, contre un mur, sous l’épais couvert d’une bignone.

Aeschne paisible, femelle.

Chez le mâle, ici plaqué contre un mur, les deux derniers segments de l’abdomen sont verts.

En savoir plus : 

  • Guide des libellules de France et d’Europe, 2021, K-D.B. Dijkstra et Asmus Schröter, Delachaux & Niesté.
  • Libellule du Poitou-Charentes, 2009, Philippe Jourde, Poitou-Charentes nature éd., pages 132-133.
  • Boyeria irene avec la galerie du site insecte.org.

Le Gélis à tête noire

Gélis à tête noire, femelle, sur nid d'araignée.

En flagrant délit. Madame Gélis à tête noire taraude la coque de boue d’un nid d’araignée pour y déposer sa progéniture !

Une petite guêpe sans aile, à peine plus grosse qu’une fourmi. 7 à 8 mm antennes comprises. Dans la famille des ichneumons, voici un petit hyménoptère du genre Gelis, lequel compte plus de 270 espèces en Europe. Souvent difficiles à distinguer les unes des autres.

Sauf peut-être celle-ci, au regard de sa tête noire, son corps orangé et – caractéristique des femelles – un abdomen barré d’une large bande noire, bien visible ici. Misons donc sur le Gélis à tête noire (Gelis melanocephalus).

L’angle de prise de vue donne l’impression d’un abdomen très court. En fait, il est replié à la verticale, pour permettre à cette femelle d’activer sa tarière. Elle perce ainsi la coque de boue d’un nid d’araignée accroché à une tige de Soleil vivace. Restera à pondre et reboucher l’orifice.

Les larves y croqueront tout ce qui peut l’être avant de se nymphoser et d’attendre le moment propice pour émerger, bien à l’abri dans leur cocon de soie et de boue.

Gelis à tête noire, femelle, sur nid d'araignée.

En savoir plus :