La Mélecte deuil

La Mélecte deuil sur weigelia.

Abeille coucou en robe noire méchée de blanc. Comme ses cousines, la Mélecte deuil pond dans le nid des abeilles solitaires du genre Anthophore.

La Mélecte deuil sur weigelia.On a déjà rencontré ici une de ses cousines : la Mélecte commune (M. albifrons), début avril, au pied des haies, navigant dans une colonie de grémil bleu pourpre. Si elle lui ressemble beaucoup, la Mélecte deuil (M. luctuosa) s’en distingue par ses touffes très blanches, là où la Mélecte commune arbore une pilosité plutôt brune, surtout sur le thorax, grisâtre sur les côtés de l’abdomen et les pattes.

La Mélecte deuil émerge plus tardivement, début mai, suivant le rythme biologique de sa cible favorite. Car les mélectes sont des abeilles coucou : les femelles pondent dans le nid d’abeilles solitaires du genre Anthophore. La précoce Anthophore à pattes plumeuses pour la Mélecte commune. Et l’Anthophore estivale, surtout active en juin-juillet, comme son nom le suggère, pour la Mélecte Deuil.

Aucune brosse de collecte, ni ventrale ni tibiale : les mélectes n’en ont évidemment pas l’usage.  Elles délèguent en effet à plus industrieuses qu’elles le soin de nourrir leur progéniture ! Elles n’en butinent pas moins, ici les fleurs rouges d’un weigelia, le temps d’accomplir leur mission : prendre des forces, s’accoupler, trouver un nid à squatter et pondre.

La Mélecte deuil sur weigelia.

En savoir plus : 

  • Heiko Bellmann, 2019, Abeilles, bourdons, guêpes et fourmis d’Europe, Delachaux & Niestlé, pages 300 et 301.

Le Bourdon des friches

Bourdon des friches sur digitale.

Il y a des butineurs et des fleurs qui semblent faits l’un pour l’autre. Comme le Bourdon des friches et la Digitale…

Bourdon des friches sur digitale.On songe bien-sûr au familier Bourdon des jardins (Bombus hortorum), amateur lui aussi des corolles caverneuses de la digitale. Mais si la livrée est comparable, la mise est ici davantage soignée. Voilà donc le Bourdon des friches (Bombus ruderatus) qui prend le contre-pied des a priori avec une fourrure dense, courte, bien moins broussailleuse que celle de son cousin des jardins !

D’une taille respectable, la solide silhouette frise les 20 mm. On y distingue un décor bien net sur fond noir. D’abord le fameux « cul blanc » en trois lignes grisonnantes, largement échancré vers l’avant. Puis les bandes dorées emblématiques : ceinture, collier et, entre les deux, une bande thoracique plus massive, jaune paille, qui affecte parfois la forme d’un coeur…

Comme celui des jardins, le Bourdon des friches a une très longue langue qui lui permet d’accéder aux tubes nectarifères les plus profonds. Cela dit, avec la digitale, il lui faut malgré tout se faufiler le plus loin possible. Et ressortir en marche arrière !

Bourdon des friches sur digitale.

Le cousin « du jardin »

Plus échevelé que le Bourdon des friches, son cousin dit des jardins (Bombus hortorum) se distingue notamment par une large ceinture jaune qui semble déborde sur l’arrière du thorax.

En savoir plus : 

 

 

Le Demi-diable

Demi-diable sur lupin arbustif.

Piqueur, suceur, sauteur : le Centrote cornu – alias la Cigale épineuse – porte un casque étrange qui lui vaut le surnom de Demi-diable.

Demi-diable sur lupin arbustif.On a déjà vu ici son cousin, le vert Membracide bison, un petit piqueur-suceur, doué d’une prodigieuse détente dans le saut tant en hauteur qu’en longueur. Le Centrote cornu (Centrotus cornutus) est tout aussi vif et lilliputien (7-8 mm) mais un peu moins discret. Surtout en cette saison sur les tiges et les feuilles du lupin arbustif !

Deux petits yeux ronds, brun clair, tout en bas de la tête. Un front très haut, brun-gris, couronné de deux « cornes » pointues, avec une troisième excroissance, lancéolée, ondulée et étirée vers l’arrière. L’ensemble forme un « casque » étrange auquel fait écho le surnom de Demi-diable. On l’appelle également Cigale épineuse en référence à ses ailes caractéristiques, aux nervures aussi rougeâtres que les pattes.

Comme celles des cicadelles ou des cercopes, ses larves se développent actuellement à l’aisselle des feuilles de nombreuses herbacées. Sous la protection des fameux « crachats de coucou ». Adultes et progéniture se nourrissent de la sève siphonnée sur feuilles et tiges tendres. Sans grand dommage pour les plantes hôtes.

Demi-diable sur lupin arbustif.

« Crachat de coucou »

Ici à l’aisselle d’une feuille d’oseille sauvage, un « crachat de coucou », protection spumeuse des larves de cercopides et autres membracides, dont le Demi-diable.

En savoir plus :