Le Brun des pélargoniums

Les chenilles du Brun des pélargoniums minent tiges, feuilles et boutons des pseudo-géraniums. Gare aux balconnières !

Brun des pélargoniums sur fleurs de trèfle blanc.Pas de pélargonium au jardin. Mais, il est vrai, les pseudo-généraniums sont légion ici et là, dans les certaines jardinières alentours. La plante ornementale est originaire d’Afrique du Sud. Le petit Brun des pélargoniums (Cacyreus marshalli) aussi. Il a donc suivi le mouvement. Jusque dans les allées du potager où il volète de trèfle en trèfle.

De la taille d’un Argus, il présente des ailes au revers marbré de blanc, de fauve et de brun plus ou moins foncé. À proximité d’un petit ocelle noir, les postérieures portent une fine queue brune et blanche. On retrouve l’un et l’autre sur l’avers, uniformément brun clair, bordé d’une frange blanche. 

Importé accidentellement à la fin des années 1990, le Brun des pélargoniums passe pour invasif et ravageur. Ses chenilles minent en effet tiges et feuilles desdites plantes d’ornement. Exclusivement. Pour l’heure, les généraniums vrais, sauvages ou cultivés, ne semblent pas concernés. Vos jardinières en ont subi les attaques ? Le moment est sans doute venu d’en varier les plantations !

En savoir plus sur le Brun des pélargoniums avec le site bourgogne-nature.fr

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L’opportuniste profite ici de la perforation faite par le Bourdon des saussaies pour un butinage plus facile de la Sauge bleue (octobre 2019).

Mi septembre 2021. Longuement affairé sur un capitule de Pulicaire dysentérique.

Mi-octobre 2021. Pause soleil sur une feuille morte.

Fin août 2022. Dans un jardin brûlé par l’interminable canicule, sur un capitule de Picride fausse-épervière.

 

Le Petit mars changeant

Petit mars changeant dans sa forme Apatura ilia clytie.

Deux formes aux couleurs bien différentes pour le Petit mars changeant. L’une et l’autre se parent de reflets bleutés en jouant avec le soleil.

Dominante brun foncé avec taches blanches et ocelles orangés pour la forme Apatura ilia ilia.

Il a beau avoir une superbe et longue trompe jaune fluo, le Petit mars changeant a un régime alimentaire assez peu ragoûtant. Car s’il recherche ordinairement divers miellats dans les arbres, il descend parfois au sol pour butiner… crottes et cadavres d’animaux !

Des reflets bleu violacé selon l’orientation du soleil.

Depuis quelques jours, son menu est plus « convenable » au jardin. On l’y trouve ainsi régulièrement sous le mirabellier où le jus sucré des prunes tombées à terre semble le réjouir. Il choisit les mirabelles les plus blettes, dont la queue est tombée, et y plonge sa trompe avec délectation.

Même décor dans une dominante fauve pour la forme Apatura ilia clytie.

Le plus surprenant est dans la couleur des ailes. Le Petit mars changeant se présente en effet sous deux aspects. Avec une dominante brun très foncé marqué de taches blanches et d’ocelles orangés pour la forme Apatura ilia ilia. Avec le même décor mais dans une dominante fauve pour la forme Apatura ilia clytie.

L’un et l’autre ont la particularité, du moins pour le mâle, de présenter des reflets bleu violacé plus ou moins prononcés selon l’orientation du soleil. D’où le qualificatif de « changeant » donné à l’espèce.

Un papillon aux multiples visages donc. Pas très farouche. Il se laisse volontiers approcher. Surtout lorsqu’il déguste une mirabelle !

En savoir plus sur le petit mars changeant avec le site quelestcetanimal.com

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Sur un fruit ou sous le soleil !

Petit mars changeant dans sa forme Apatura ilia ilia.

Pas si « petit » que cela. Environ 6 cm d’envergure. Soit un ou deux centimètres de moins que le Grand mars changeant, très ressemblant, avec quelques différences dans la forme des taches blanches, et sans ocelle orangé aux antérieures.

L’appétit vient en mangeant : après la mirabelle, la poire !

Début novembre 2019 : le Petit mars changeant est toujours là et « sirote » une des toutes dernières mûres des haies.

Mi août 2020. Le Petit Mars changeant et ses reflets bleutés. Ici sous un poirier du jardin, la trompe jaune fluo plongée dans un fruit blet tombé à terre.

Fin août 2021. Au bord d’un chemin. Presqu’incognito sur l’herbe sèche. N’étaient ses reflets bleutés sous le soleil.

Mi août 2022. Bain de soleil sur une feuille desséchée de maïs.

Fin août 2022. En pause dans le feuillage d’un frêne.

Début septembre 2022. Les ailes du Petit mars changeant bleuissent sous le soleil levant, dans l’herbe au bord du halage, alors qu’il déguste les sucs d’une… crotte de chien !

 

La chenille du Grand sphinx de la vigne

La chenille du Grand sphinx de la vigne sur Gaillet gratteron.

Waouh ! À défaut de discrétion, la chenille du Grand sphinx de la vigne ne manque pas d’arguments pour dissuader ses éventuels prédateurs.

Il y a bien une treille au jardin. Mais de là à attirer le Grand sphinx de la vigne… C’est pourtant bien sa chenille ici à l’escalade, en bord de haie, sur une tige de gaillet. Un de ses autres repas favoris. Avec le fuchsia notamment.

Impressionnante ! Sept bons centimètres. Un corps noirâtre replet. Chenille du grand sphinx de la vigne, groin rétracté, tête gonflée pour mieux faire ressortir ses grands "yeux" noirs et bleus.Des lignes de petites tâches beiges et bleutées. On jurerait des écailles. Pour parfaire l’illusion du serpent, la chenille se tortille et se balance de droite et de gauche au moindre dérangement.

Son museau en forme de groin, qui lui vaut le surnom de Petit pourceau, est alors vite rétracté. La tête se gonfle d’autant. Ses quatre ocelles prennent Chenille du grand sphinx de la vigne, une face inquiétante propre à dissuader les importuns.ainsi l’allure de gros yeux noirs aux paupières fardées de bleu et de gris.

Pour aller jusqu’au bout de la dissuasion, le jeu des couleurs de la face imite une bouche béante dotée d’une solide dentition. Un Petit pourceau doublé d’un menaçant bouledogue !

Cela dit, malgré une scrupuleuse inspection, pas d’autre chenille serpentine à l’horizon. Pas de Grand Sphinx de la vigne non plus. Il est vrai que l’imposant papillon rose et brun est nocturne. Il est aussi réputé ne pas apprécier les zones humides. L’exception qui confirme la règle sans doute.

En savoir plus sur le Grand sphinx de la vigne et sa chenille avec le site insectes-net.fr

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Fin juillet 2021. Un des tout premiers stades larvaires de la chenille du Grand sphinx de la vigne. D’un vert tendre, elle arbore déjà ses deux paires « d’yeux » (jaunes et rouges à ce stade) et son épine dorsale (blanche, noire et rouge). Sans oublier le mufle rétractable ici à demi étiré. Ce n’est qu’en fin d’évolution qu’elle foncera pour devenir brun gris.