Pas de précipitation !

Primevères / Un jardin dans le Marais poitevin.

Les primevères ne pouvaient pas totalement snober l’actuel anticyclone. Mais, prudentes, elles restent sur leur réserve. Le printemps n’est pas encore là.

Primevères / Un jardin dans le Marais poitevin,Finalement, les primevères du jardin sont raisonnables. Elles se réveillent doucement, faisant fi de la bravade des Coucous, leurs cousins des bords de chemins. Il est vrai qu’au pied des haies et des peupliers, elles ne voient guère le soleil. 

D’un vert intense, leurs longues feuilles gaufrées semblent même vouloir jalousement retenir les premières petites fleurs auprès d’elles. Le pédoncule poilu en émerge à peine. Et voilà déjà le long calice vert tendre.

La corolle blanche à coeur jaune semble trahir une origine cultivée. L’emplacement du parterre initial s’est perdu. Quoiqu’il en soit, les belles se sont ensauvagées depuis longtemps, au point de coloniser l’ensemble du petit sous-bois autour de la mare.

Elles y composent chaque printemps un ravissant couvre sol piqueté de blanc et de jaune. Au moins jusqu’à la mi-mai. Trois mois ! Pas de précipitation donc. Quelques éclaireuses, d’accord, mais le gros de la troupe peut encore prendre son temps. S’il veut tenir la distance.

Primevères / Un jardin dans le Marais poitevin.

 

Les fleurs aussi dans la salade !

Cressonnette, Cardamine hérissée, fleurs / Un jardin dans le Marais poitevin.

Les rosettes prennent du volume. Les premières hampes florales s’élancent ici et là. Pas de problème. Tout se mange dans la Cressonnette !

Cressonnette, Cardamine hérissée / Un jardin dans le Marais poitevin.Dès la fin de l’automne, on a vu avec bonheur les petites rosettes de la Cardamine hérissée, alias la Cressonnette, se multiplier sur les planches vacantes du potager. Leur saveur légèrement piquante a relevé les salades de l’hiver. Aux côtés de la Doucette, avec quelques feuilles de Mouron des oiseaux

Cressonnette, Cardamine hérissée, émergence des premières siliques / Un jardin dans le Marais poitevin.Elle amorce aujourd’hui sa floraison. Un peu partout au jardin, jusque dans les allées, ses minuscules grappes blanches se distinguent à peine dans l’herbe rase. Quatre étroits pétales dressés et autant d’étamines flirtant avec le stigmate central. La Cardamine hérissée est en effet prudente : à défaut de pollinisateurs en nombre suffisant en cette saison, elle est capable de s’autoféconder.

Et ça marche ! Les premiers longs siliques émergent déjà en périphérie des grappes. A maturité, ils vont exploser et mitrailler les alentours de leurs petites graines. En attendant, la cueillette peut évidemment se poursuivre. Les fleurs de la Cressonnette aussi sont comestibles !

Sources : 

Cressonnette, Cardamine hérissée, émergence des premières siliques / Un jardin dans le Marais poitevin.

Doucette sauvage / Une jardin dans le Marais poitevin.

Même avec les fleurs, la Cressonnette est trop rare au jardin pour constituer la base d’une salade. Mais c’est un excellent condiment, en mélange avec la mâche et la Doucette sauvage notamment.

 

La messagère du printemps

Ficaire / Un jardin dans le Marais poitevin.

Lointaine cousine du Bouton d’or, la Ficaire n’a pas grand chose de commun avec lui. Sinon le jaune luisant de ses pétales.

Ficaire / Un jardin dans le Marais poitevin.Peut-être la Ficaire est-elle vexée d’avoir été doublée cette année par le coucou ! Au pied des haies, la traditionnelle messagère du printemps profite de l’anticyclone pour combler un retard tout relatif. Et on la voit de loin ! L’éclat de ses premières fleurs tranche sur les petits coeurs vert foncé de son feuillage.

Neuf lumineux pétales étincelant sous le soleil. Chacun est producteur de nectar. Comment aller le puiser ? Pas d’autre solution que de se frotter à la forêt d’étamines chargés de pollen. Si tout va bien, un peu de la précieuse poussière tombera sur les carpelles centraux en vue de la fructification. Pas si simple ! Mais la Ficaire connait ses faiblesses. Alors, prévoyante, elle est également productrice de bulbilles qui participent efficacement à sa diffusion.

Quoiqu’il en soit, elle peut compter sur le petit Andrène. Minuscule abeille solitaire, c’est un stakhanoviste. Parmi les tout derniers pollinisateurs du jardin, au-delà de la Toussaint, le voilà déjà sur le pont !

Source :

Ficaire / Un jardin dans le Marais poitevin.

3 février 2020. Les touffes de la Ficaire sont déjà en fleurs, au pied des haies du jardin encore baignées par les inondations hivernales.

17 février 2020. Après quatre mois d’inondation presqu’interrompue, le jardin commence à émerger. Avec la Ficaire et Robert-le-Diable au pied des haies pour annoncer le printemps… au milieu de l’hiver !