Vive le Trèfle des prés !

Trèfle violet visité par le Flambé.

Quand le jardin commence à s’épuiser, le Trèfle des prés brave sécheresse et canicule. Tant mieux pour abeilles et papillons !

Trèfle violet visité par le Bourdon des champs.

Et revoilà la canicule ! Malgré les quelques pluies estivales, le syndrome du paillasson menace à nouveau le jardin ! Heureusement, même quand le sol commence à craqueler, pour la verdure et le nectar, on peut toujours compter sur le Trèfle des prés (Trifolium pratense), alias le Trèfle violet. 

Il rampe dans les allées du jardin avec quelques cousins. Le Trèfle blanc (Trifolium repens) et le Trèfle fraisier (Trifolium fragiferum). Sans oublier la Luzerne lupuline (Medicago pupulina). Oh certes, comme ses comparses, il devient vite envahissant si l’on n’y prend garde. Mais le jeu en vaut la chandelle.

Voilà en effet une abondante source de nectar dont raffolent bourdons, abeilles sauvages et papillons. Du printemps jusqu’au bout de l’été. Avec une floraison constamment renouvelée. Pourvu que la tondeuse ne soit pas trop gourmande ! 

Et quel plaisir de garder des allées bien vertes (et fleuries) malgré sécheresse et piétinements. Cela dit, même si le trèfle développe de très longues racines capables d’aller chercher l’eau en profondeur, il peut pleuvoir. Et plutôt deux fois qu’une !

Trèfle violet visité par le Machon.

Visite du Machaon dans les allées du jardin, parmi les petites fleurs jaunes de la Luzerne lupuline.

Trèfle des prés et Anthophore plumeuse.

Votre pelouse est envahie par le trèfle ? Elle n’en sera que plus accueillante au printemps prochain pour les premiers butineurs. Ici, l’Anthophore à pattes plumeuses.

Trèfle des prés et ouvrière de Bourdon des champs.

Pourvue que la lame ne soit pas trop basse et ne revienne pas trop souvent, le Trèfle des prés supporte très bien la tondeuse qui stimule sa repousse et de nouvelles floraisons, incontournables pour la petite ouvrière du Bourdon des champs.

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La Passagère

La Passagère au flanc d'une citrouille.

Un étonnant décor en trompe l’oeil pour la Passagère, discret papillon nocturne familier du jardin de mai à octobre, en deux générations.

La Passagère au flanc d'une citrouille.Au flanc d’une citrouille en attendant le retour de la nuit. Comme nombre de papillons de nuit, la Passagère (Dysgonia algira) dispose ses ailes antérieures en triangle lorsqu’elle est au repos. Avec une double dominante brun foncé et gris chiné, elle présente un décor très caractéristique.

Un quart-de-rond brun à l’avant, avec les antennes claires rigoureusement disposées selon le même angle. Puis une bande grise – parfois vieux rose- aux allures de paranthèse ( } ) suivie d’un ensemble de taches informes généralement ainsi résumées : « Deux petites pointes sombres à l’apex des ailes »). À bien y regarder, on peut plutôt y voir, en trompe l’oeil, la simulation de l’enroulement d’une feuille dentelée.

Quoiqu’il en soit, voilà un papillon cousin des noctuelles dont le jardin n’a rien à craindre. Ses chenilles se développent en effet notamment sur les ronces des haies et les rumex des prairies. Et l’adulte vient enrichir la grande variété des pollinisateurs nocturnes du jardin !

La Passagère au flanc d'une citrouille.

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La Timandre aimée

Timandre aimée dans les allées du jardin.

On la débusque par hasard. La Timandre aimée ne volète jamais très loin. Et se laisse facilement admirer sur une feuille voisine.

Timandre aimée sur feuilles d'achillée.De la mythologie grecque au jardin, il n’y a qu’un pas avec la Timandre aimée (Timandra comae). Cela dit, inutile de trop disserter sur la vie sentimentale de la fille de Tyndare et Léda puisque, dans leur grande sagesse, les entomologistes l’ont résumée en un qualificatif attendrissant. Et comment ne pas l’aimer en effet ce discret papillon de nuit, original tant par la forme que par la délicate harmonie de ses couleurs ?

D’un apex à l’autre, deux lignes traversent les ailes anguleuses frangées de rose : comme un trait de pastel roussâtre au centre et un sinueux filet gris à l’arrière. Une troisième leur fait discrètement écho, vaguement orangée, à peine perceptible, à hauteur du thorax. Le tout sur fond ocre clair et pointillé. Un décor plus ou moins estompé somme toute très sobre.

La Timandre aimée ne vient pas au potager pour pondre. Elle y butine la nuit et volète un peu le jour lorsqu’elle est dérangée. Ses chenilles sont plutôt les hôtes de plantes des prairies, renouée, arroche et oseille sauvage. On peut donc l’admirer sans arrière pensée !

Timandre aimée dans les allées du jardin.

Malgré un décor assez estompé, le discret point discal des antérieures reste lisible.

Timandre aimée sur feuille de frêne.

Fin août 2019. Les couleurs sont parfois plus affirmées, notamment la frange ici rose vif à laquelle répond la ligne centrale roussâtre. Le point discal des antérieures est alors bien marqué.

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