Premiers collètes du lierre

Le Collète du lierre

Jours plus courts, matins frisquets, brume sur le marais et premiers collètes du lierre dans les haies : l’automne est bien là !

Comme chaque fin d’été, la synchronisation est parfaite. Encore en boutons, dans les haies du jardin et alentour, les ombelles du lierre commencent à s’épanouir ici et là. Cinq étamines dressées autour d’un généreux disque nectarifère : tout juste émergés, les premiers collètes du lierre (Colletes hederae) sont évidemment au rendez-vous !

Fourrure roussâtre sur la face et le thorax, fauve clair sur les côtés, abdomen noir scandé de bandes feutrées beiges… Mâles et femelles se ressemblent. Les premiers sont légèrement plus petits. Les secondes présentent une brosse de récolte aux pattes arrière. 

Pour l’heure, le lierre offre une simple tournée de bienvenue. Mais les choses sérieuses viendront vite : accouplement, aménagement et approvisionnement de nids terricoles… Tout devra être bouclé fin octobre. Quand la source de nectar et de pollen du lierre sera tarie. Avec l’appoint des asters et des bidents si besoin. Les premières gelées auront alors raison des parents quand leur progéniture patientera dans ses loges souterraines jusqu’en septembre prochain.

Le Collète du lierre

En savoir plus :

 

La Menthe odorante

Menthe odorante et cuivré fuligineux.

Avec la fin de l’été, voici la floraison de la Menthe odorante, familière des bords de chemins et des prairies humides du marais.

Abeille sauvage sur épi de Menthe odorante.Son nom pourrait convenir à la plupart de ses cousines. Et pourtant, la Menthe odorante (Mentha suavolens) est une espèce bien différentiée. On l’appelle parfois Menthe suave, Menthe douce, voire Menthe pomme. Autant d’évocations du parfum si particulier de ses feuilles rondes et gaufrées.

Comme la Menthe aquatique, elle apprécie les bords de fossés et les prairies humides du marais. Elle s’épanouit ainsi actuellement dans un champ proche du jardin. Les générations estivales d’abeilles sauvages et de papillons s’attardent longuement sur ses délicats épis aux minuscules fleurs blanches.

On la retrouve également dans les allées du jardin, ici et là, parmi trèfles, potentilles et brunelles…  Mais il est vrai qu’on ne peut pas lui laisser partout libre cours. Quel parfum alors au passage de la tondeuse ! 

Collier de corail sur épi de Menthe odorante.

Fadet commun sur épi de Menthe odorante.

Madame Azuré commun sur épi de Menthe odorante.

Comme trèfles et consorts, la Menthe odorante s’est installée spontanément dans les allées du jardin. Elle participe au tapis toujours vert. Et délicatement parfumé en cette saison.

La cousine des marais

Sur les prairies du marais, la Menthe aquatique aussi fleurit en fin d’été. Et les papillons ne s’en prive pas !

En savoir plus :

 

Amours estivales chez les petits bleus

Après un début d’été peu favorable, souhaitons une belle arrière-saison aux petits bleus. Les amours estivales en septembre !

Le temps des amours n’est pas l’apanage du printemps ! Une évidence pour l’Azuré commun (Polyommatus icarus) qui développe deux voire trois générations dans l’année. Émergés depuis peu, les actuels « petits bleus » content ainsi fleurette dès que le soleil de la fin d’été le permet. Et ce n’est pas forcément un chemin bordé de roses.

En témoignent Monsieur et Madame, accouplés ici tête-bêche sur une feuille d’héliotrope d’Europe. Surgit alors un trublion pour le moins sans gêne. Et entreprenant. Monsieur s’interpose aussitôt entre sa belle et le nouveau venu. Sans se désaccoupler pour autant.

Les deux mâles se toisent quelques instants. Puis, furtivement, l’intrus contourne l’obstacle et vient se positionner à l’arrière de Madame. Prêt à forcer le destin. Mais peine perdue ! Monsieur fait volte-face. Madame suit le mouvement et, toujours accouplée, s’accroche sous la feuille. 

Éberlué par le tour de passe-passe, le goujat préfère jeter l’éponge et s’envole. Nullement désarçonnés, les deux autres poursuivent leur affaire. Ce sont leurs chenilles qui passeront l’hiver.

Chez les petits bleus aussi, les amours estivales ne durent guère… Raison de plus pour ne pas se laisser déborder par un malotru !

En savoir plus :