Une délicate petite fleur sauvage de saison. Le Lamier pourpre se prépare à recevoir bourdons et abeilles sauvages.
Avec le Lamier pourpre (Lamium purpureum), dès l’automne, les planches inoccupées du potager ne restent pas nues très longtemps ! Ses tiges traçantes prennent en effet racines de loin en loin et finissent par constituer un dense réseau. Il se mêle alors à la Véronique de perse, à la Cardamine hérissée et au Mouron des oiseaux.
Prenant ses aises tout l’hiver, il amorce actuellement sa délicate floraison rose-violacé. Au creux d’un feuillage denté et gaufré, voilà de fines coupelles veinées et tachées de pourpre. Avec deux lèvres largement ouvertes.
La première déploie son double lobe, comme un marche-pied, à l’entrée de la corolle. Les futurs butineurs y prendront appui avant de plonger vers le tube nectarifère.
Dominant l’ensemble, la seconde lèvre prend la forme d’un casque pour mieux protéger les étamines. Les anthères y regorgent déjà de grains de pollen rouge-orangé qui s’accrocheront bientôt à la fourrure faciale des bourdons et des abeilles sauvages.

Les feuilles dentées évoquent celles de l’ortie (d’où le nom d’Ortie rouge donné parfois au Lamier pourpre) mais sans poils urticants. Elles sont comestibles sans risque de piqure à la cueillette. Crues ou poêlées, les têtes florales relèvent salades ou omelettes de leur légère saveur de champignon.

Bientôt, la sauvageonne sera très apprécie notamment par le Bourdon des prés …

… et l’Anthophore plumeuse. Les fleurs sont si petites ! Les visiteurs y étirent la langue vers le tube nectarifère. Se faisant, leur fourrure faciale brosse les anthères sous le « casque » de la corolle et se charge de pollen. Ainsi va la pollinisation d’une fleur à l’autre.

Sous le « casque » de la corolle, quatre anthères velues chargées de pollen rouge-orangé. Le style au stigmate bifide émerge juste au dessus.
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