La Trichie du rosier

Trichie du rosier sur lupin arbustif.

Cousine des cétoines, la Trichie du rosier : un superbe coléoptère amateur de pollen. Au jardin comme dans les haies.

Trichie du rosier sur lupin arbustif.Un petit bijou haut sur pattes. Soulignés d’un liseré noir, avec trois grosses taches latérales noires, les élytres ne recouvrent pas entièrement l’abdomen dont l’abondante pilosité jaune pâle déborde largement. Tout aussi dense, la fourrure thoracique rousse se diffuse jusqu’à la tête.

Cousine des cétoines, la Trichie du rosier, alias la Trichie gauloise (Trichius gallicus ou rosaceus), volent très bien, navigant sans cesse, avec aisance, de fleur en fleur. Elle n’a actuellement que l’embarras du choix. Du cornouiller sanguin à l’aubépine des haies, du lupin arbustif aux marguerites, en passant par les roses bien-sûr et l’inévitable scabieuse.

Elle y grignote les étamines, parfois les pétales, et ne participe guère à la pollinisation. Sauf invasion, ses dégâts restent mineurs. Comparables à celles des hannetons et des cétoines, ses larves ne s’attaquent toutefois pas aux racines. Elles contribuent à la formation l’humus en se développant aux dépens des bois morts en décomposition.

Quand les marguerites lâchent prise,  les échinacées prennent le relais !

Trichie du rosier sur fleur de ronce / Un jardin dans le Marais poitevin.

Un petit bijou dans la forêt d’étamines de la généreuse ronce des haies.

À l’escalade d’un épi d’Orchis pyramidal.

À la découverte des scabieuses du jardin.

Trichie du rosier du Spirée du Japon.

Du pollen à foison sur la Spirée du Japon.

La belle Trichie du rosier peut rester des heures dans le parfum enivrant de la reine des prés, passant d’une fleur à l’autre, prenant même le temps d’une somptueuse sieste !

En savoir plus : 

 

La Mélecte deuil

La Mélecte deuil sur weigelia.

Abeille coucou en robe noire méchée de blanc. Comme ses cousines, la Mélecte deuil pond dans le nid des abeilles solitaires du genre Anthophore.

La Mélecte deuil sur weigelia.On a déjà rencontré ici une de ses cousines : la Mélecte commune (M. albifrons), début avril, au pied des haies, navigant dans une colonie de grémil bleu pourpre. Si elle lui ressemble beaucoup, la Mélecte deuil (M. luctuosa) s’en distingue par ses touffes très blanches, là où la Mélecte commune arbore une pilosité plutôt brune, surtout sur le thorax, grisâtre sur les côtés de l’abdomen et les pattes.

La Mélecte deuil émerge plus tardivement, début mai, suivant le rythme biologique de sa cible favorite. Car les mélectes sont des abeilles coucou : les femelles pondent dans le nid d’abeilles solitaires du genre Anthophore. La précoce Anthophore à pattes plumeuses pour la Mélecte commune. Et l’Anthophore estivale, surtout active en juin-juillet, comme son nom le suggère, pour la Mélecte Deuil.

Aucune brosse de collecte, ni ventrale ni tibiale : les mélectes n’en ont évidemment pas l’usage.  Elles délèguent en effet à plus industrieuses qu’elles le soin de nourrir leur progéniture ! Elles n’en butinent pas moins, ici les fleurs rouges d’un weigelia, le temps d’accomplir leur mission : prendre des forces, s’accoupler, trouver un nid à squatter et pondre.

La Mélecte deuil sur weigelia.

En savoir plus : 

  • Heiko Bellmann, 2019, Abeilles, bourdons, guêpes et fourmis d’Europe, Delachaux & Niestlé, pages 300 et 301.

La Zygène du trèfle

La Zigène du trèfle sur capitule de scabieuse.

Cinq taches rouge-sang sur fond noir-bleuté : la Zygène du trèfle est une visiteuse paisible au jardin. De nuit comme de jour.

La Zigène du trèfle sur scabieuse.

Tranquille. La petite Zygène du trèfle (Zygaena trifolii) n’est pas du genre à disparaître à la moindre alerte. Les mauvaises langues disent d’ailleurs qu’elle vole plutôt maladroitement pour un papillon. En tout cas, jamais très loin. Surtout avec la scabieuse pour cible, une de ses fleurs préférées.

Quant aux oiseaux, il semble que la livrée noir-bleuté, marquée de taches rouge-sang, suffisent à la dissuasion. Attention, mauvais goût ! Cela dit, il faut bien une première expérience malheureuse pour s’en rendre compte… Dans le farniente comme dans le butinage, cela n’a pas l’air de l’inquiéter.

Familière des prairies humides, la Zigène du trèfle se distingue de ses cousines par le nombre et la disposition des taches rouges des ailes antérieures. Mais les postérieures sont toujours uniformément rouges. Bordées de noir. On les perçoit (un peu) lorsqu’elle entrouvre les antérieures.

Pas de dégâts en perspective au potager. Les chenilles sont en effet plutôt inféodées aux plantes sauvages. En particulier le lotier des marais. Et le trèfle naturellement.

La Zigène du trèfle sur scabieuse.

De massives antennes en forme de massue aux pointes effilées.

Zigène du trèfle : cinq taches rouges sur les ailes antérieures / Un jardin dans le Marais poitevin.

Réputée papillon de nuit, la zygène est également visible le jour, surtout le matin.

La Zigène du trèfle sur trèfle violet.

Un peu d’acrobatie (du moins pour le photographe) et voilà les ailes postérieures rouges bordées de noir.

Parée pour l’envol ! La zygène dévoile ses ailes postérieures.

Trompée par l’orchis pyramidal, la Zygène réalisera bientôt que les petites fleurs roses ne produisent pas de nectar !

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