La Véronique et le Syrphe

La Véronique et le syrphe.

Aussi téméraire l’un que l’autre : la Véronique et le syrphe se jouent discrètement de la rigueur glacée de janvier.

La Véronique et le syrphe.Ce matin encore, les allées du jardin étaient craquantes et scintillantes de gelée blanche ! Il aura suffit de quelques heures de ciel bleu et de soleil, au coeur de l’hiver, pour qu’un timide redoux fasse illusion. Assez du moins pour émoustiller le Syrphe des corolles (Eupeodes corollae). 

Cette virée au jardin est-elle bien raisonnable ? Mêmes les pissenlits et les pâquerettes ont lâché prise depuis quelques semaines ! Qu’importe. Foi de syrphe, il y a ici et là assez de pollen pour justifier la sortie. Rien de spectaculaire en vérité mais on peut toujours compter sur la petite Véronique de Perse !

Avec ses compères le Lamier pourpre et la Cardamine hérissée, elle offre un couvert hivernal à une planche qui, dans quelques semaines, recevra ses premières plantations. Comme l’engrais vert ou le paillis de feuilles mortes sur les planches voisines, les sauvageonnes protègent ainsi la terre meuble des intempéries. Il suffira de les arracher le moment venu. 

En attendant, au creux des petites corolles bleutées de la Véronique, deux étamines chargées de poudre revigorante récompensent les premiers butineurs de leur témérité.

La Véronique et le syrphe.

Quand butineurs et pollen sont devenus rarissimes, la Véronique et le syrphe semblent faits l’un pour l’autre !

Et dire que le matin même, le jardin était tout craquant et scintillant de givre !

La nuit ou sous les nuages, la Véronique de Perse referme sa corolle…

… pour s’épanouir surtout l’après-midi, sous le soleil, et offrir ainsi ses anthères violettes chargées de pollen blanc aux butineurs.

Au lendemain du Jour de l’an, déjà, le Syrphe des corolles était en vadrouille. Mais, il est vrai, le thermomètre frisait alors les 20° l’après-midi ! Depuis, les coups de froid se succèdent et pissenlits comme pâquerettes ont préféré battre en retraite. Pas la Véronique fort heureusement !

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Premier syrphe de l’année

Premier syrphe de l'année

Censé hiverner six à sept semaines encore, voilà le premier syrphe de l’année au jardin. Au lendemain du Jour de l’an !

Premier syrphe de l'annéeFaut-il vraiment s’en réjouir ? Quelques jours seulement après les fugaces gelées de décembre, le jardin frise les 17° ce 2 janvier après-midi ! Ciel bleu, douceur quasi printanière, jours qui commencent (un peu) à rallonger… De quoi tromper l’horloge interne des premiers butineurs. Témoin ce premier syrphe de l’année. Un Syrphe des corolles.

Des corolles ? Facile à dire en cette saison ! Heureusement, les premières pâquerettes pointent timidement le bout de leur nez. Un ou deux pissenlits aussi. Un peu court cependant pour ces quelques intrépides… Ils comprendront vite qu’avant l’heure, ce n’est pas l’heure ! En l’occurence, il s’en faut de deux mois. 

La pluie et le rafraîchissement annoncés pour les prochains jours devraient remettre les pendules à l’heure. Encore quelques semaines d’hivernage. Les abris ne manquent pas au jardin : litière de feuilles mortes ici et là, tas de bois, haies, anfractuosités de l’écorce des peupliers alentour … Allez, patience. Et rendez-vous fin février, début mars.

Premier Syrphe des corolles

Yeux bordeaux, abdomen noir animé de lunules jaunes : le Syrphe des corolles émerge habituellement début mars. Plusieurs générations se succèdent alors pour une présence au jardin jusqu’en novembre. Avec, à chaque génération, une nouvelle vague de larves dévoreuses de pucerons !

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La Guêpe des tordeuses

Guêpe des tordeuses (Ancistrocerus nigricornis)

Butineuse et chasseresse solitaire, la Guêpe des tordeuses (Ancistrocerus nigricornis) traquent les chenilles ravageuses du verger.

Guêpe des tordeuses (Ancistrocerus nigricornis)On ne dira jamais assez combien les guêpes jouent un rôle décisif dans l’équilibre du jardin ! Pour garnir le garde-manger de leurs larves, elles sont en effet en chasse permanente. Les populations de nombreux ravageurs peuvent ainsi être relativement maîtrisées. Après les traqueuses de vers blancs ou de chenilles de noctuelles, voici donc la Guêpe des tordeuses (Ancistrocerus nigricornis) !

Les tordeuses ? Les petites chenilles de certains papillons de nuit qui se développent dans les haies mais aussi au verger, sur les pommiers et les poiriers notamment. Elles y tordent et enroulent les feuilles pour s’aménager un abri. C’est le point de départ de leurs razzias, aux dépens du feuillage et des jeunes fruits.

Mais les feuilles enroulées constituent un refuge tout relatif. Notre chasseresse y voient évidemment un excellent indice de la présence de ses cibles. Anesthésiées, les proies sont alors transportées vers le nid : une tige creuse compartimentée en loges successives avec de la boue. Plusieurs dizaines de chenilles par nid ! Qui dit mieux ?

Actuellement, on rencontre essentiellement les femelles fécondées de la Guêpe des tordeuses (Ancistrocerus nigricornis). Ce sont elles qui passeront l’hiver dans une cavité (tige creuse, bois mort, vieux mur) pour aménager leurs nids et pondre à partir de mars-avril. Le rôle des mâles se limite à la fécondation estivale. Ils meurent en début d’automne.

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