L’Aeschne mixte

Aeschne mixte en pause.

Dominante bleu vif pour lui, jaune vert pour elle : la silhouette fuselée, l’Aeschne mixte est un infatigable chasseur de haut vol !

Aeschne mixte en pause.Deux libellules en perpétuelle patrouille. Un vol rapide, parfois stationnaire, avec de brusques changements de cap, toujours imprévisibles. Difficile de distinguer l’Aeschne mixte (Aeshna mixta) de son presque sosie, l’Aeschne affine. Heureusement, l’une et l’autre consentent parfois à se poser. Très brièvement.

Dominante bleu vif avec des taches dorsales brunes à l’avant, noires vers la pointe de l’abdomen : il s’agit ici d’un mâle. Les dessins sont assez comparables chez l’Affine mais uniformément noirs. Autre différence : les yeux ! Des nuances brunes viennent ici tempérer les éclats bleus si caractéristiques du cousin.

Enfin, l’Aeschne mixte se distingue par le dessin d’une sorte de … « clou jaune » à l’avant du deuxième segment de l’abdomen. Jaune vert plus précisément. Comme les plaques latérales du thorax. Et comme la dominante de la femelle. Hélas, très discrète, celle-ci ne se montre guère. Encore un point commun avec l’Affine !

Sources :

Aeschne mixte en pause.

Le « clou jaune » emblématique de l’espèce est ici bien visible à l’avant du deuxième segment de l’abdomen.

La femelle ne se laisse pas facilement approcher. Ni même apercevoir. Sauf à être par hasard témoin d’un accouplement ! Outre les yeux bruns, la livrée de Madame apparaît bien ici dans sa dominante jaune vert. Sur un fond qui tend à devenir gris bleu vers la pointe abdominale,  les taches dorsales brunes sont ici presque chocolat. À noter, d’un sexe l’autre, des plaques thoraciques brunes et jaune vert dont les sutures sont soulignées de noir.

Aeschne affine, mâle, à l'affût.

Aeschne affine mâle : même silhouette fuselée, mêmes longs cerques,  même dominante bleu vif mais pas de « clou jaune » sur le deuxième segment, avec par ailleurs un décor dorsal uniformément noir. Et des yeux bleus sans nuances brunes.

 

Monsieur Sympétrum strié

Monsieur Sympétrum strié à l'affût.

Rouge délavé nuancé d’orangé : sauf sur le thorax où de vifs contrastes animent la marqueterie emblématique de Monsieur Sympétrum strié.

L’élagueuse de haie est passée par là. Au bord du halage, la branche de frêne devenue moignon fait cependant très bien l’affaire pour Monsieur Sympétrum strié (Sympetrum striolatum). Il y revient sans cesse, rarement bredouille, après chaque raid de sa chasse à l’affût.

Libellule de taille moyenne, il se distingue par sa livrée rouge assez terne nuancée d’orangé. Et surtout par une marqueterie thoracique très contrastée. Comme Madame, en effet, il présente une série de plaques latérales, jaunes, rouges, brunes, aux sutures noires bien marquées.

Il en va différemment sur l’abdomen. Chez Madame, sur un fond brun-jaune et gris-bleu, les segments sont solidement rythmés. Mais traits, lignes et points se dissipent ici dans une dominante rougeâtre délavée. À noter toutefois deux taches dorsales noires bien franches à la pointe de l’abdomen.

Chasseur inlassable, Monsieur Sympétrum strié sait aussi prendre le temps de longs bains de soleil. On le rencontre alors sur une feuille morte, au pied d’une haie. Immobile. Mais toujours aux aguets. 

Sources : 

Monsieur Sympétrum strié à l'affût.

Assez vif sur le thorax et à l’attache des ailes, le rouge devient délavé sur l’abdomen, avec des nuances latérales orangées. Le rythme des traits et des lignes, bien lisible chez la femelle, est davantage estompé chez le mâle.

Madame Sympétrum strié à l'affût.

Madame Sympétrum strié. Mêmes plaques latérales aux sutures noires fortement marquées (le rouge en moins). Même dessus des yeux marron. Mais une dominante dorsale brun-jaune, plutôt gris-bleu dessous. Avec un jeu de traits, de lignes et de points pour scander les segments.

Bain de soleil sur une feuille morte. Les deux taches dorsales noires  à la pointe de l’abdomen sont ici bien visibles.

 

L’araignée Xystique

Araignée Xystique et Punaise arlequin.

Fatale rencontre pour le Graphosome italien, familier des ombellifères.

La sombre et sobre livrée de l’araignée Xystique : sans les couleurs et la fantaisie de la plupart des araignées-crabes.

Araignée Xystique et Téléphore moine.

Le Téléphore moine surpris en pleine escalade d’une graminée.

Avec les deux longues paires de pattes avant écartées lorsqu’elle est l’affût. Puis vivement rabattues pour enserrer la proie. Voilà une araignée-crabe de la famille des Thomises. Mais l’araignée Xystique n’a pas l’éclat laiteux du Thomise variable. Ni l’originalité du décor de son cousin le Thomise Napoléon !

À vrai dire, le genre Xysticus rassemble plusieurs espèces bien difficiles à distinguer. Sauf quelques points communs. Ainsi une dominante plutôt sombre. Notamment sur le dessus de l’abdomen où une ligne, voire des pointillés brun foncé marquent la lisière de flancs généralement fauves. 

Sur cette base, le décor minimaliste se résume à quelques lignes ou chevrons clairs, parfois à peine perceptibles. Enfin, sur le dessus du thorax, un triangle plus ou moins foncé s’inscrit dans un rectangle clair, la pointe généralement bien visible orientée vers l’abdomen.

Coléoptères, syrphes, abeilles ou papillons… La visite des ombellifères notamment peut ainsi être fatale. Tant l’araignée Xystique a l’art du patient camouflage. Et, surtout, la détente infaillible pour tout ce qui passe à sa portée.

Sources :

Araignée Xystique et Cétoine à tarière.

La petite Cétoine à tarière n’a même pas eu le temps de réagir.

Araignée Xystique et Chloromyie agréable.

Les deux pattes avant enserrent la Chloromyie agréable pour l’imparable baiser de la mort.

Quelques autres « araignées-crabes » du jardin. Ici le Thomise Napoléon avec le dessin de la silhouette impériale sur l’abdomen….

Le Thomise variable peut être d’un éclatant blanc laiteux …

… ou d’un vif jaune citron.

Le Thomise enflé. Blanc, vert, rose violacé, il est reconnaissable à la forme anguleuse de l’abdomen. La tête présente également deux tubercules portant les yeux latéraux.