La Chloromyie agréable

Chloromye agréable sur feuille d'hémérocalle.

Le soleil lui va si bien ! Toute rutilante, la petite Chloromyie agréable aime s’y prélasser. Entre deux dégustations de pollen.

Malgré sa petite taille, 7-9 mm, elle ne passe pas inaperçue. Surtout sous le soleil. La Chloromyie agréable (Chloromyia formosa) ne tient pas son nom de son comportement il est vrai tranquille. Elle est avant tout agréable à l’oeil. Pour peu qu’on s’y arrête un peu.

Au repos, les ailes brun clair sont le plus souvent repliées sur l’abdomen. Comme pour mieux attirer l’attention sur le thorax. Vert métallique. Deux petits pincements latéraux y donnent, avec la suture du scutellum, vert lui aussi, une allure de masque énigmatique.

Large et plat, l’abdomen diffère d’un sexe l’autre. Bleuté chez la femelle. Doré chez le mâle. Avec, pour l’une comme pour l’autre, un intense éclat métallique et des reflets à l’unisson sur le thorax selon l’orientation de la lumière.

Active butineuse, familière des milieux boisés, plutôt humides, cette petite mouche abandonne sa progéniture sur le bois mort et le couvert de feuilles mortes. Les larves participent ainsi à l’élaboration de l’humus du sol. Elles sont bienvenues au jardin où elles « travaillent » volontiers dans le tas de compost !

Des reflets bleutés jusque sur les yeux (velus et disjoints) pour la femelle.

Un abdomen doré et des reflets cuivrés sur le thorax pour le mâle aux yeux velus et jointifs.

La visite de ce mâle sur une ombelle de Cerfeuil des bois lui aura été fatale. À l’affut, l’araignée crabe l’a saisi et neutralisé en une fraction de seconde.

Un mâle au petit matin sur un bouton de marguerite.

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Madame Sympétrum strié

Madame Sympétrum strié sur Verveine de Buenos Aires.

Non, Madame Sympétrum strié ne butine pas. De la Verveine de Buenos Aires à la Lavande officinale, elle chasse à l’affût.

Madame Sympétrum strié sur lavande officinale.

Oh bien sûr, il y a les habituels piquets de tomates et autres tuteurs un peu partout au jardin. Mais, dans le soleil levant, Madame Sympétrum strié vient de choisir un poste d’observation plus dansant sous la brise matinale. Il est vrai que les belles inflorescences de la Verveine de Buenos Aires attirent nombre de petits insectes bons à croquer !

Pas de quoi impressionner l’abeille sauvage qui, légèrement en contrebas, butine sans crainte. Un peu trop grosse pour être dans la cible. La libellule préfère mouches, moustiques et petits coléoptères de passage. Elle les attrape au vol, dans un brusque raid furtif, et revient sur son affût pour les décortiquer et les déguster. 

Tout à côté, les épis bleus de la lavande officinale offre parfois une alternative. Elle s’y laisse facilement approcher, jusqu’à bien distinguer ses marques distinctives : de larges plaques thoraciques jaunes soulignées de noir et une ligne de fins pointillés (d’où le qualificatif de « strié ») sur les côtés de l’abdomen. Dans une dominante brun clair. Mais rouge plus ou moins délavée chez le mâle.

Madame Sympétrum strié sur lavande officinale.

Et voilà Monsieur ! 

Monsieur Sympétrum strié à l'affût.

La dominante rouge orangé de Monsieur est ici assez éclatante mais elle est souvent plus terne.

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Le Pennipatte bleuâtre

Enfin un peu de soleil et de chaleur. Le Pennipatte bleuâtre est de retour. Mâles et femelle sont en chasse ces jours-ci au jardin.

Les généreuses touffes des hémérocalles et des lupins arbustifs rassemblent nombre de moucherons et autres petits insectes. Voilà un excellent terrain de chasse pour le Pennipatte bleuâtre, alias l’Agrion à larges pattes (Platycnemis pennipes). Mâles (bleu clair) et femelles (brun pâle) commencent à y prendre position ces jours-ci.

Les deux sexes arborent la spécificité de l’espèce : des tibias blanchâtres aplatis, soulignés d’un liseré noir, hérissés de longues soies noires. D’où le qualificatif latin de « pennipes » (dont s’inspire le nom de Pennipatte) par allusion à des pattes « en forme de plume ».

L’histoire ne dit pas si l’attribut est objet de séduction. C’est avant tout une arme redoutable. Lorsqu’il est à l’affût, l’agrion se jette en effet sur les petits insectes volant à proximité. Comme autant de puissants râteaux, ses tibias se referment alors sur les proies qui, prisonnières, sont ramenées au poste d’observation pour dégustation.

D’un sexe l’autre

Pennipatte bleuâtre sur rudbeckia.

D’abord blanchâtres, les mâles immatures virent assez vite au bleu, plutôt pâle. La ligne dorsale noire, ici encore très fine, va progressivement s’épaissir.

Agrion à larges pattes, femelle

La couleur dominante de Madame varie d’un individu l’autre. Tout en restant pâle. Elle arbore en outre deux lignes noires finement disjointes en face dorsale de l’abdomen.

Accouplement sur une feuille d’ortie. Les « larges pattes » sont les mêmes pour Monsieur et Madame, l’un et l’autre excellents chasseurs en vol.

Vous avez dit « pennipes » ?

Trichopoda pennipes : une brosse de soies noires sur les tibias arrière /un jardin dans le Marais poitevin.

Un autre hôte du jardin affublé du même qualificatif latin (pennipes) : la mouche Trichopoda pennipes présente ainsi également des tibias affublés de soies noires, « en forme de plume ». La comparaison est ici plus évidente.

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