L’artichaut et le syrphe

L'artichaut et le syrphe : vol de reconnaissance.

L’artichaut et le syrphe : vol de reconnaissance.

Les pucerons noirs adorent la sève des artichauts. Hélas ! Heureusement, le Syrphe ceinturé n’est jamais loin au jardin…

L'artichaut et le syrphe : exploration.

L’artichaut et le syrphe : exploration.

Croisons les doigts ! Pas encore de pucerons noirs sur la planche des artichauts. Ni sur les petites têtes qui commencent à émerger. Ni à l’aisselle des feuilles. Mais gare, les cabus sont loin d’être à maturité. D’ailleurs, Madame Syrphe ceinturé (Episyrphus balteatus) sent bien que, selon toute probabilité, une invasion guette…

L'artichaut et le syrphe : ponte.

L’artichaut et le syrphe : la ponte.

Championne du vol stationnaire, la voici en approche au dessus d’une tête guère plus grosse qu’une balle de tennis. Elle observe. Y-a-t-il une petite troupe noire déjà en place ? Voire une ou deux fourmis annonciatrices d’une colonie naissante ? Elle se pose, l’abdomen entièrement déployé, prête à pondre. Mais non. Ce sera un peu plus haut.

Il lui suffit alors de s’arc-bouter, bien plantée sur ses pattes, pour glisser ses oeufs à l’arrière de quelques « feuilles » de l’artichaut. Ainsi, à l’abri des prédateurs, du moins jusqu’à ce qu’elles se mettent en mouvement, les petites larves seront à pied d’oeuvre le moment venu. Ces satanés pucerons seront bien accueillis !

Sources :

L'artichaut et le syrphe : ponte.

Chaque femelle peut pondre plusieurs centaines d’oeufs. Et chaque larve – véritable petite sangsue blanchâtre – peut « siphonner » jusqu’à 1200 pucerons avant la pupaison. De ce point de vue, le Syrphe ceinturé est un champion, avec jusqu’à sept générations par an. De mars à novembre. Des armées successives de larves tout au long de l’année au jardin !

 

Le Chrysotoxe prudent

Chrysotoxe prudent sur ombelle de Cerfeuil des bois.

Une allure de guêpe pour un bel auxiliaire du potager : les larves du Chrysotoxe prudent y font la chasse aux pucerons des racines !

Chrysotoxe prudent sur ombelle de Cerfeuil des bois.On a déjà vu un de ses cousins, le Chrysotoxe intermédiaire, sur les fleurs du jardin. Un syrphe de taille respectable. Près d’un centimètre et demi. Le Chrysotoxe prudent (Chrysotoxum cautum) présente la même allure de guêpe. Avec rayures et taches jaunes sur fond noir, ailes ambrées et longues antennes dressées à l’avant. Jusqu’à la face triangulaire jaune, barrée de noir.

Comment le distinguer de son cousin ? Des ailes moins contrastées. Le jaune du scutellum réduit à un simple liseré. Des fémurs orangés à la naissance noire. Et des antennes un peu moins longues. Surtout le troisième article.

Au-delà de ce distinguo, voilà à nouveau un syrphe utile au potager. Fidèle à la tradition familiale, les larves du Chrysotoxe prudent sont en effet à la fois terricoles et amatrices de pucerons. Ceux notamment des carottes mais aussi des racines du choux, des laitues et des haricots ! 

Sources : 

Chrysotoxe prudent sur ombelle de Cerfeuil des bois.

Le cousin, Chrysotoxe intermédiaire, sur fleur de cosmos. On voit notamment bien ici les ailes davantage rousses et tachées de noir ; le scutellumn jaune avec une tache centrale brune ; enfin les imposantes antennes dont le troisième article (au-delà de l’arista) est plus long que la somme des deux premiers.

 

Le petit Clyte bélier

Clyte bélier sur pâquerette.

Un petit coléoptère noir rayé de jaune : le Clyte bélier apprécie nectar et pollen quand ses larves se développent dans le bois mort.

Clyte bélier sur pâquerette.Avec son allure de petite guêpe et malgré son nom, le Clyte bélier (Clytus arietis) n’a rien de téméraire. Attablé ici sur une pâquerette, tant pis pour le nectar et le pollen à la moindre alerte ! Il se tourne alors vivement vers les pétales blancs, grimpe un peu et prend son envol…

La silhouette allongée, ce petit coléoptère dépasse tout juste le centimètre. Hors antennes. Sur fond noir, il se distingue par une série de lignes jaunes. Fines à l’avant comme à l’arrière du thorax. Plus larges sur les élytres. La seconde retient particulièrement l’attention : deux épaisses « virgules » y forment un V inversé lorsque les élytres sont fermés.

Le Clyte bélier se nourrit tout le printemps, de fleur en fleur, pour disparaître en juillet. Non sans avoir installé ses futures larves dans quelque tas de bûches, une vieille souche ou une branche mal en point. Elles participent ainsi, au jardin comme ailleurs, à la décomposition des bois morts.

Sources :

Clyte bélier sur pâquerette.

Les élytres s’ouvrent. En une fraction de seconde, le Clyte bélier aura disparu. Autres particularités du petit coléoptère : des antennes orangées à l’extrémité noire et de longues pattes également orangées sauf fémurs noirs.

Lepture tacheté (Rutpela maculata) sur fleur de mûrier / Un jardin dans le Marais poitevin.

Moins craintif : le Lepture tacheté, un autre coléoptère familier des fleurs des haies et du jardin, dont les larves se développent également dans le bois mort.