L’Épeire porte-croix

Epeire porte-croix et sa proie.

Si l’Épeire porte-croix capture ici une abeille, son régime très varié en fait un bon auxiliaire au jardin où elle participe à la régulation des insectes ravageurs.

Epeire porte-croix.Et dire que la vaste toile était parfaite ! L’Épeire diadème (Araneus diadematus), alias l’Épeire porte-croix, l’avait soigneusement tendue au petit matin entre deux pommiers du jardin. En quelques secondes, la voilà dépenaillée, secouée par les soubresauts d’une abeille soudainement prise au piège. 

À vrai dire, l’agitation désespérée ne dure que quelques secondes. Jusqu’alors bien cachée, la grosse araignée surgit de nulle part et se rue sur sa proie. Celle-ci est vite « emmaillotée ». Plus aucun mouvement n’est possible dans cette camisole de soie blanche.

Avec l’automne, l’Epeire diadème est parvenue à pleine maturité. Brun-orangé, marquée ici et là de rouille, notamment sur les pattes, elle présente une large croix blanche sur le dos. Il s’agit là d’une femelle à l’abdomen bien rebondi. La ponte aura sans doute bientôt lieu. À l’abri d’un cocon jaunâtre, dans quelqu’anfractuosité d’une écorce où les oeufs passeront l’hiver. La nouvelle génération apparaitra dès les premiers beaux jours.

Source : 

Epeire porte-croix et sa proie.

La toile a beaucoup souffert de la capture. Qu’importe ! L’Épeire porte-croix en reconstruira une nouvelle demain au petit matin. À moins que le moment soit venu pour elle de pondre…  Une fois le cocon refermé sur les oeufs, elle se laissera mourir.

Avec l’automne, il est également temps de passer le relai pour l’Épeire fasciée, avec la construction de ce superbe cocon en forme de montgolfière renversée.

 

La Xylote indolente

Xylote indolente sur feuillage d'une haie.

Gourmande de miellat, la Xylote indolente fait le ménage au jardin où elle coupe ainsi court à l’élevage de pucerons par les fourmis.

Xylote indolente.Contrairement aux autres syrphes du jardin, on ne voit guère la Xylote indolente (Xylota segnis) naviguer de corolles en capitules. Elle furète plutôt sur le feuillage des haies et des buissons. Voire des légumes. Pas si indolente que cela d’ailleurs ! Mais que cherche-t-elle ainsi inlassablement ?

À proprement parler, elle ne chasse pas. Elle n’est en effet pas carnivore. Non. Elle est plutôt en quête de gourmandises à lécher sur les feuilles. Du pollen dispersé par le vent et surtout divers miellats produits par des insectes parasites, pucerons, aleurodes ou cicadelles. 

En faisant consciencieusement le ménage, elle coupe court à la prolifération d’autres amateurs de ces excrétions sucrées. Les champignons tels que la fumagine par exemple. Sans oublier les fourmis. Pas miellat, pas d’élevages de pucerons. Tant mieux !

Avec son thorax bronze et ses ailes légèrement fumées, la Xylote indolente est facile à reconnaître. Surtout grâce à ses longues pattes arrière. Avec de solides fémurs noirs tachés de blanc dessus, hérissés d’épines dessous. Et des tibias jaunes et noirs fortement arqués.

Sources :

Xylote indolente sur feuille de Bident feuillé.

Les larves de la Xylote indolente se développent dans le bois pourrissant des arbres morts.

 

La Mouche tigresse

Coenosia tigrina sur feuille de Bident feuillé.

Une livrée passe-partout et une redoutable voracité : la mouche Coenosia tigrina est un discret mais précieux auxiliaire au jardin.

Coenosia tigrina sur feuille de Bident feuillé.Bon, c’est vrai, on a déjà vu mouche plus sexy ! Coenosia tigrina est à la fois minuscule – 6/7 mm – et dodue. C’est surtout l’abdomen rondouillard et courtaud qui lui donne cette silhouette replète. Et pas le moindre motif aux couleurs vives pour rehausser l’ensemble ! 

Certes, la blancheur de la petite tête ronde la distingue un peu. Les grands yeux rouge-bordeaux aussi. Mais la dominante est passe-partout. Gris jaunâtre, piquetée de taches plus sombre, hérissée de solides soies noires, tant sur l’abdomen que sur le thorax. Et même sur les pattes où alternent gris, noir et rougeâtre.

Reste que ladite mouche est bienvenue au jardin. Songez ! Malgré sa petite taille, ses qualités de chasseuse lui valent le surnom de Mouche tigresse. Et ses larves ne sont pas en reste. Petits vers et petits insectes au menu quotidien… Avec une prédilection, dit-on, pour la Mouche de l’oignon. Rien que pour cela, on lui pardonne volontiers d’aller aussi parfois chercher ses proies sur quelque cadavres ou excréments ! 

 Sources :

Coenosia tigrina sur bractée de Bident feuillé.

Pupe de la Mouche de l’oignon installée dans la tige d’un jeune plan d’ail.

Découvrir d’autres insectes auxiliaires du jardin. Ici le Syrphe du groseillier.