La Nomade commune

Nomade commune sur Ficaire fausse renoncule.

Dans la série des « abeilles-coucous », la Nomade commune est aussi précoce que la plupart des andrènes. Et pour cause !

On dirait une petite guêpe. Mais la Nomade commune (Nomada goodeniana) est bien une abeille sauvage. Avec une livrée noire et jaune, mâtinée de rouille sur les ailes, les pattes et les antennes. Plutôt replet, l’abdomen présente de larges bandes jaunes, une par segment, sensiblement rétrécies au centre.

Comme tous les membres de la famille Nomade, voilà une « abeille coucou » dont les pattes sont dépourvues de brosses de collecte. À quoi bon ! Pas besoin de récolter de pollen, en effet, quand il suffit d’aller pondre dans un nid déjà aménagé et approvisionné…

En cette fin mars, Madame Nomade patrouille ainsi à la recherche d’un terrier-nurserie en cours d’installation. Avec une préférence pour ceux des Andrènes. Elle profite de l’absence de la maîtresse des lieux pour s’y introduire. Et y déposer ses oeufs. Les larves ne se poseront pas de questions. Elles détruiront le couvain pour profiter d’un garde-manger bien garni !

Restera à l’usurpatrice la peine de butiner… pour elle-même ! Actuellement, on la rencontre surtout sur les fleurs de pissenlit, de ficaire et de bouton d’or.

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La cible favorite de la Nomade commune

L’Andrène noire-bronze (A. nigroaenea).

Deux cousines

La Nomade fardée (N. Fucata), parasite de l’Andrène à pattes jaunes.

La Nomade rousse (N. lathburiana) parasite de l’Andrène cinéraire

 

L’Andrène cinéraire

Andrène cinéraire, mâle, sur capitule de pissenlit.

Livrée cendrée et broussailleuse pour Monsieur Andrène cinéraire, ici, poudré de pollen, en attendant l’émergence imminente de « ces dames ».

Andrène cinéraire, mâle, sur capitule de pissenlit.Ces dernières années, on le voyait apparaître début mars, sur le mirabellier en fleurs. Mais, prudent, celui-ci semble attendre que passent les actuelles gelées nocturnes, avant de lancer sa floraison. Alors, pour patienter, l’Andrène cinéraire (Andrena cineraria), jette son dévolu sur les pissenlits.

Il s’agit là d’un mâle. Bien plus corpulentes, les femelles n’ont en effet pas encore émergé. Double attente donc pour le petit monsieur ! Raison de plus pour prendre des forces. Mais pour atteindre le précieux nectar, distillé au fin fond du capitule, le voilà entièrement poudré d’or. Ainsi va la pollinisation des pissenlits ! 

Parmi les abeilles sauvages du jardin, l’Andrène cinéraire se distingue par sa dominante poivre et sel. Si l’abdomen noir est quasi glabre, luisant, légèrement bleuté, le thorax est rehaussée de deux bandes de fourrure, ici en broussaille grise. Avec une petite tête hirsute à l’unisson, toute ébouriffée de noir et de gris.

Andrène cinéraire, mâle, sur capitule de pissenlit.

Andrène cinéraire, mâle, sur capitule de pissenlit.

Mi mars 2023. La femelle est nettement plus corpulente que le mâle. Moins en broussaille, les deux bandes thoraciques grises sont ici bien visibles. Ainsi que les reflets métalliques légèrement bleutés de l’abdomen.Elles émergent généralement quelques jours après les mâles.

Andrènes cendrés, accouplement sur mirabellier en fleurs.

Fin mars 2020. Amours printanières chez les andrènes cinéraires, parmi les fleurs du mirabellier du jardin. Et c’est Madame qui mène la danse !

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Le petit Éristale bronzé

Petit éristale bronzé sur Véronique de Perse.

Parmi les premiers butineurs de l’hiver finissant, familier des zones humides, le petit Éristale bronzé fréquentera le jardin jusqu’en automne.

Petit éristale bronzé sur Véronique de Perse.Sa petite taille (moins d’un centimètre) et sa dominante foncée en font un hôte très discret du jardin. Et pourtant, en plusieurs générations successives, l’Éristale bronzé (Eristalinus aeneus) y compte parmi les butineurs les plus actifs et assidus. De la fin février jusqu’en novembre.

Mâles et femelles viennent d’émerger. Ils ont passé l’hiver calfeutrés au creux d’une haie ou sous une litière de feuilles mortes. Comme souvent chez les mouches éristales, leurs larves amphibies participeront bientôt à l’épuration des eaux plus ou moins fangeuses dont elles filtrent les matières organiques.

À vrai dire, on y prêterait guère attention sans ces grands yeux si particuliers. Jointifs en l’occurence chez le mâle, jaune clair, très finement velus sur le dessus, ils apparaissent constellés de minuscules points brun rougeâtre. 

En attendant l’abondance du printemps, l’Éristale bronzé jette ici son dévolu sur des fleurs à sa mesure. Les petites corolles bleues de la Véronique de Perse. Entre deux virées sur le Laurier trin.

En fin d’hiver

Petit éristale bronzé sur Véronique de Perse.

Fin février au bord du halage : les corolles de la Véronique donne l’échelle du petit Éristale !

Début mars 2023. Sur le Laurier tin. Les bandes thoraciques sont ici entièrement estompées.

Au printemps

Mi avril au jardin, sur la Sarriette en fleurs. Une dominante sombre, aux reflets bronze, parfois cuivrés, avec de fines bandes beiges sur le thorax.

En automne

Fin septembre au bord des fossés, sur les capitules jaunes du Bident feuillé. Ici une femelle aux yeux disjoints.

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