La Verveine officinale

Verveine officinale et Cuivré commun.

Jadis sacrée, désormais reléguée au rang de « mauvaise herbe », la Verveine officinale se console en régalant les papillons !

Verveine officinale et Azuré commun.Ni le parfum de la Verveine citronnelle, ni l’éclat aérien de la Verveine de Buenos Aires. Modeste, la Verveine officinale (Verbena officinalis) garde le souvenir de ses ancestrales vertus dans ses multiples noms populaires : Herbe de tous les maux, Guérit-tout, Herbe aux sorcières, Herbe sacrée, Herbe à Vénus… Aujourd’hui reléguée au bords des chemins, elle dresse également ses fines tiges ramifiées dans les parties enherbées du jardin.

Preuve, s’il en était besoin, qu’il n’est pas nécessaire d’être spectaculaire pour séduire les butineurs ! Filiformes, les épis floraux distillent ainsi leurs minuscules coroles au fur et à mesure de leur croissance, du milieu de l’été jusqu’au bout de l’automne. De délicates fleurs tubulées, épanouies en cinq lobes rose violacé, très pâles. Et si le regain du Trèfle blanc accapare les abeilles en ce début d’automne, la Verveine officinale, également stimulée par les pluies de fin d’été, fait le bonheur des papillons. Particulièrement des Azurés et des Cuivrés. Chacun ses goûts.

Verveine officinale et Azuré commun.

L’herbe à tout faire ? Des purifications rituelles aux philtres en passant par les « remèdes » les plus divers. Les feuilles et les sommités florales sous forme de décoctions, d’infusions et même de cataplasmes… On lui en demandait beaucoup jadis, pour soigner cheveux, yeux, foie, migraines, insomnies, troubles urinaires et intestinaux, ulcères de la peau, plaies… Sans oublier l’intercession divine et la conquête des coeurs !

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La Menthe odorante

Madame Azuré commun sur épi de Menthe odorante.

Avec la fin de l’été, voici la floraison de la Menthe odorante, familière comme sa cousine la Menthe aquatique des prairies humides.

Abeille sauvage sur épi de Menthe odorante.Son nom pourrait convenir à la plupart de ses cousines. Et pourtant, la Menthe odorante (Mentha suavolens) est une espèce bien différentiée. On l’appelle parfois Menthe suave, Menthe douce, voire Menthe pomme. Autant d’évocations du parfum si particulier de ses feuilles rondes et gaufrées.

Comme la Menthe aquatique, elle apprécie les bords de fossés et les prairies humides du marais. Elle s’épanouit ainsi actuellement dans un champ proche du jardin. Passée la canicule, abeilles sauvages et papillons s’attardent longuement sur les délicats épis de ses minuscules fleurs blanches.

On la retrouve également dans les allées du jardin, ici et là, parmi trèfles, pâquerettes, boutons d’or, pissenlits, potentilles et brunelles…  Mais il est vrai qu’on ne peut pas lui laisser partout libre cour. Quel parfum alors au passage de la tondeuse ! 

Collier de corail sur épi de Menthe odorante.

Fadet commun sur épi de Menthe odorante.

Comme trèfles et consorts, la Menthe odorante s’est installée spontanément dans les allées du jardin. Elle participe au tapis toujours vert. Et délicatement parfumé en cette saison.

La cousine des marais

Sur les prairies du marais, la Menthe aquatique aussi fleurit en fin d’été. Et les papillons ne s’en prive pas !

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La Chicorée amère

Halicte de la scabieuse sur Chicorée amère.

Une sauvageonne de saison : jadis médicinale et vivrière, la lumineuse Chicorée amère régalent toujours abeilles et syrphes.

Abeille domestique sur Chicorée amère.Reléguée aux bords des chemins, la Chicorée amère (Cichorium intybus) laisse désormais à ses dérivées cultivées le soin d’offrir leurs feuilles en salade ou leurs racines charnues à la torréfaction. Modeste, il lui suffit de fleurir au coeur de l’été. Pourvu qu’il y ait du soleil. Elle est servie ces jours-ci.

Elle piaffait depuis quelques semaines, sous un ciel trop bas, gardant le plus souvent fermés ses lumineux capitules bleus. La voilà enfin libérée. Un feu d’artifice. Aux pointes comme aux aisselles de sa généreuse ramure dégingandée. 

Le matin seulement. Du soleil d’accord mais mieux vaut baisser pavillon l’après-midi sous la canicule ! Rendez-vous demain à la fraîche. Ravis de l’invitation, syrphes et abeilles seront là dès la réouverture. Les stigmates bifides ne tarderont pas alors à se barbouiller de pollen blanc. Une floraison d’autant plus éphémère. Mais de nouveaux boutons fleuris remplacent chaque jour les capitules fanés.

Syrphe porte-plume sur Chicorée amère.

Une quinzaine de fleurons ligulés par capitule et, pour chacun, un faisceau d’étamines accolées, bleu foncé, débordant de pollen; D’où émerge un stigmate bifide. Le but du jeu, c’est que ce dernier reçoive le pollen venu d’une chicorée voisine. Cette fécondation croisée est favorisée par le va et vient incessant des abeilles et des syrphes qui véhiculent le pollen d’un capitule l’autre.

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