Rosette de la Cardère

Rosette de la Cardère

Elle va accumuler de l’énergie tout l’hiver : la rosette de la Cardère sauvage lancera sa haute tige rameuse au printemps.

Chaque rosette semble figée de longs mois parmi les feuilles mortes pour se « réveiller » en avril-mai.

Peut-être est-ce un chardonneret qui en a véhiculé la graine jusqu’au jardin… Une large rosette de Cardère sauvage (Dipsacus fullonum) s’est ainsi installée sur une planche de vivaces. Le hasard faisant bien les choses, elle y côtoie notamment celle de la Sauge argentée. Quel contraste ! Douceur duveteuse de l’une, gaufrage verruqueux et épineux de l’autre…

Car la nouvelle et solide rosette annonce la couleur. La future Cardère ne manquera pas de piquant. Dans tous les sens du terme. Avec, dès le printemps, de larges feuilles opposées et soudées, formant une coupe creuse propre à recueillir les eaux de pluie : le fameux Cabaret des oiseaux !

Puis, en été, des capitules hérissés de pics acérés entre lesquels s’épanouiront des petites fleurs mauves par milliers. Comme autant de cabochons sucrés, régals des abeilles sauvages, bourdons et autres papillons. 

La boucle sera bouclée en automne avec la maturation de graines à foison, dispersées par les oiseaux. De nouvelles rosettes auront alors tout l’hiver pour s’enraciner profondément, ici ou là, avant de lancer leur puissante ramure au printemps suivant.

La Cardère dans tous ses états

Au printemps prochain, de part et d’autre d’une solide tige épineuse, les larges  feuilles opposées et soudées formeront des coupelles où s’accumuleront les eaux de pluie.

En début d’été, les bractées piquantes ne découragent pas le Citron dont la longue trompe passe sans difficulté d’une fleur mauve à l’autre.

Parmi les inconditionnelles de la Cardère, Madame Anthidie interrompue (Tachusa interrupta) dont on perçoit bien ici la brosse ventrale blanche.

Dès la fin de l’été, les capitules desséchés sont visités par les oiseaux friands de leurs graines qu’ils dispersent en partie.

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L’Héliotrope d’Europe

Héliotrope d'Europe et Azuré commun.

La sauvageonne n’a pas souffert des canicules. Bien au contraire. L’Héliotrope d’Europe a envahi les planches suffocantes du jardin.

Héliotrope d'Europe et Cuivré commun.Triste été au jardin. La première canicule, en juin, a anesthésié semis et plantations. Avec la seconde, en juillet, tout a grillé ou presque. Et la troisième en août a parachevé le massacre. De sorte que même le liseron n’a guère pointé le bout de son nez ! Bref, sur des planches quasi nues, écrasées de chaleur, les conditions étaient idéales pour l’Héliotrope d’Europe (Heliotropium europaeum), alias l’Herbe de Saint-Fiacre ou l’Herbe aux verrues.

Face à cette invasion inattendue, mieux valait faire contre mauvaise fortune bon coeur. Après tout, avec les picrides notamment, il y avait là une des rares sources estivales de nectar pour les butineurs du jardin. Des petites fleurs par milliers, à cinq lobes blancs, comme une couronne autour de l’entrée jaune-vert du tube nectarifère. Une aubaine pour les papillons, particulièrement les petits Azurés et Cuivrés.

Si l’Héliotrope apprécie les fortes chaleurs, les premières pluies lui conviennent assurément aussi ! N’empêche, dans un jardin qui se requinque progressivement, il va falloir trouver une autre solution pour habiller les planches avant l’hiver. Il n’est pas trop tard pour semer l’engrais vert.

Héliotrope d'Europe et Cuivré fuligineux.

Comme l’Azuré commun (photo du haut) et le Cuivré commun (photo de droite), Madame Cuivré fuligineux compte parmi les commensaux de l’Héliotrope.

Les épis floraux de l’Héliotrope d’Europe ont la forme de crosses qui se déroulent et se dressent au fur et à mesure de leur développement. Un peu à la manière du Myosotis des champs. Et les petites fleurs s’épanouissent sur le seul bord supérieur de la tige.

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La Lycope d’Europe

Lycope d'Europe.

Peu spectaculaire. Et alors ? La Lycope d’Europe est actuellement en pleine floraison dans le marais. Les butineurs apprécient.

La Lycope d'Europe.Elle ne paye pas de mine, dans les prairies humides du marais, aux côtés de la Pulicaire dysentérique et de la menthe aquatique. Sans l’éclat doré de la première ni le frais parfum de la seconde ! La Lycode d’Europe (Lycopus europaeus), alias le Chanvre d’eau ou la Patte-de-loup, évoque l’ortie avec ses feuilles lancéolées et profondément dentées. Mais pas de poils urticants ici. Ni la moindre odeur.

La Lycope d'Europe.Les butineurs n’en sont pas moins friands de leurs minuscules fleurs. De délicates corolles blanches regroupées en petites couronnes autour de la solide hampe. À l’aisselle des feuilles. Quatre lobes ponctués de pourpre y introduisent le tube nectarifère. Deux étamines porteuses de pollen en émergent, encadrant un épais style bifide.

La Lycope d'Europe.Parmi les commensaux de la Lycope, guêpes et bourdons mais surtout des mouches. On y retrouve ainsi le Syrphe ceinturé et le petit Gymnosome dont l’abdomen arrondi, rouge-orangé, évoque la coccinelle. Et bien d’autres dont la Mouche automnale qui délaisse un temps les bovins et leurs bouses pour un peu de douceur plus sucrée.

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