La Picride fausse-épervière

Picride fausse-épervière et Brun des pélargoniums.

Sécheresse oblige ! À l’instar de la Picride fausse-épervière, les butineurs peuvent encore compter sur les « mauvaises herbes » au jardin.

Picride fausse-épervière et l'Hespérie de l'alcée.C’est la revanche des sauvageonnes. Quand tout ou presque est grillé au jardin, sous les coups de chaud de canicules à répétition, elles seules tirent leur épingle du jeu. La sécheresse ? Peu importe à la Picride fausse épervière (Picris hieracioides) par exemple. Son solide enracinement lui permet d’aller chercher l’eau en profondeur.

Ses capitules jaunes, teintés de rouge au revers des fleurs périphériques, rappellent une proche cousine, la Picride fausse-vipérine, tout aussi à l’aise dans la fournaise ! Mais le feuillage notamment les distingue. Verruqueux chez cette dernière, il est couvert de poils rêches chez la Fausse-épervière.

Quoiqu’il en soit, voilà bien, avec séneçons, chardons et cirses, les dernières sources de nectar, en attendant que d’hypothétiques averses revivifient le jardin. Alors, pas question de passer la tondeuse et tant pis pour cet ensauvagement estival. Du moins abeilles sauvages et papillons y trouvent-ils un peu leur compte !

Picride fausse-épervière et l'Azuré commun.

On perçoit bien ici les graines détachées d’un capitule fané. Leur fine aigrette les portera loin avec la complicité du vent.

Comme les tiges et les feuilles, les bractées sont couvertes de poils rêches…

Picride fausse-vipérine et Mégachile sp.

… quand celles de la Picride fausse-vipérine se hérissent de poils épineux.

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Le Jonc fleuri

Ombelle du Jonc fleuri.

Au bord des fossés, le Jonc fleuri fait son show printanier. Superbe aubaine pour les amateurs maraîchins de nectar et de pollen.

Isodonte mexicaine sur Jonc fleuri.

Nectar à gogo pour l’Isodonte mexicaine.

Emblématique du Marais poitevin, le Jonc fleuri (Butomus umbellatus), alias le Butome en ombelle, est actuellement en pleine floraison. Au bord voire dans les fossés plus ou moins envasés. Ici du côté de Bessines. On en trouve parfois des plans en jardinerie, ou en ligne, pour animer les abords de bassin. La formule est simple : les pieds dans l’eau, la tête au soleil !

Bourdon des jardin sur Jonc fleuri.

Un jeu d’enfant pour le Bourdon des jardins et sa longue langue.

Si le fouillis acéré des touffes basales n’a rien de spectaculaire, c’est pour mieux lâcher un somptueux feu d’artifice d’ombelles au milieu du printemps. Tout commence par la montée en flèche de solides hampes. Sans feuille aucune. Puis leur épanouissement en plusieurs dizaines de rayons – jusqu’à cinquante – porteurs de petits boutons roses et blancs.

Et voilà alors la régalade pour les butineurs de tous poils. Bourdons et abeilles sauvages y puisent un nectar facilement accessible, suintant au pied des pistils rassemblés en un petit fagot central rouge foncé. Quant aux étamines, également d’un rouge bien franc à l’éclosion, elles ne tardent pas à s’ouvrir pour libérer un abondant pollen jaune. Syrphes et coléoptères en raffolent. Pas étonnant que nombre d’araignées y soient à l’affût. Le petit Thomise Napoléon patiente ainsi au revers d’une corole. The place to be !

Thomise Napoléon à l'affût sur Jonc fleuri.

Dans une version jaune et noire, le Thomise Napoléon sait que la patience est son meilleur atout. Avec une attaque fulgurante le moment venu.

Les petits sacs de pollen sont vides. La Cétoine grise s’en va, saupoudrant au passage les stigmates.

Le Lepture fauve vient de se poser. Il lui suffira de déchirer l’enveloppe rouge des anthères pour se régaler de pollen.

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La Centaurée jacée

Centaurée jacée et Mélité des centaurées.

Incontournable fleur sauvage du printemps : la Centaurée jacée est une grande séductrice. Et pas seulement pour les papillons !

Centaurée jacée et Cétoine grise.

Plongée caractéristique parmi les fines fleurs tubulaires pour la petite Cétoine grise, alias le drap mortuaire.

À tout seigneur, tout honneur ! Parmi les butineurs les plus assidus de la Centaurée jacée (Centaurea jacea), voilà bien sûr le Grand damier. Et pas seulement pour le casse-croûte. Il y tient d’ailleurs son autre nom : la Mélitée des centaurées, principales plantes hôtes de ses chenilles.

En bordure d’une prairie voisine, la belle, il est vrai, a de quoi séduire. Avec un coeur rose lilas de fines fleurs tubulaires dressées, serrées les unes contre les autres. Et une couronne plus échevelée : des fleurs longuement frangées qui mêlent leurs cinq lobes étroits dans un superbe désordre.

Hélas, un peu lâche, le port ramifié n’est pas toujours à la hauteur. Le vent et la pluie en rabattent facilement la silhouette. Cela dit, en l’occurrence, la Centaurée peut compter sur le soutien des graminées alentour pour porter les capitules au plus haut. Et puis, quoiqu’il arrive, papillons, coléoptères et abeilles sauvages trouveront toujours le chemin !

Un quadrillage composé de lunules, carrés et rectangles sur le dessus des ailes du Grand damier. Avec davantage de fantaisie au revers, surtout des postérieures.

Centaurée jacée et abeille sauvage.

Début septembre 2022. Heureusement, après trois de canicules à répétition, les pluies de septembre ont (un peu) revigoré les prairies fleuries.

Mi octobre 2022. Nouvelle floraison automnale, avec la visite de l’Hacticte de la scabieuse (mâle).

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