L’Éristale des arbustes

Eristale des arbustes, femelle, sur Aster lancéolé.

Familier des zones humides, l’Éristale des arbustes est un actif et éclectique pollinisateur. Dès la fin de l’hiver jusqu’au bout de l’automne.

Éristale des arbustes, femelle, sur aster lancéolé.Dans la grande famille des syrphes, l’Éristale des arbustes (Eristalis arbusturum) est omniprésent au jardin. De la généreuse floraison printanière des arbres fruitiers au foisonnant massif automnal d’asters. En passant par les bouquets d’étamines des ronces et, dans la prairie voisine, l’enivrante menthe aquatique.

D’envergure assez modeste (à peine plus d’un centimètre), la silhouette évoque l’abeille avec un abdomen noir rayé de blanc crème… Des taches triangulaires jaune orangé envahissent les premiers segments. Par contraste, le fond noir y dessine la silhouette d’un sablier. Surtout chez le mâle. Le décor jaune peut en effet être très estompé, voir inexistant chez la femelle.

Ses larves présentent le « tuba » emblématique des éristales. Ainsi équipées, elles peuvent évoluer dans les eaux fangeuses dont elles filtrent les matières organiques. Peu ragoutant sans doute mais les « vers à queue de rat » participent à l’épuration des eaux stagnantes.

Éristale des arbustes, mâle, sur aster lancéolé.

Au fil des saisons

Printemps 2020. Mâle aux yeux joints et au décor abdominal jaune très présent. Ailes hyalines  dont la nervure médiane présente un « V » élargi caractéristique des Éristales.

Été 2021. Femelle aux yeux disjoints et au décor abdominal jaune minimaliste, sur les fleurs jaunes de la moutarde blanche. À noter, caractéristique de l’espèce, le premier article du tarse arrière aussi large que le tibia.

Automne 2022. Les taches jaunes peuvent être très estompées, sinon absentes à l’avant de l’abdomen chez certaines femelles.

Printemps 2021. Autre femelle sur le mirabellier en fleurs.

Fin d’été 2022. Quand sécheresse et canicules à répétition ont tout grillé au jardin, ou presque, les butineurs peuvent heureusement toujours compter sur la menthe aquatique !

À ne pas confondre avec…

Un cousin : l’Éristale horticole (Eristalis lineata) dont le thorax noir n’est pas marbré et les ailes par ailleurs hyalines sont traversées d’une ligne sinueuse rousse. Les marques jaunes sont moins envahissantes même ici chez le mâle (yeux jointifs).

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La guêpe des grillons

Sphex gryllivore sur Aster lancéolé.

Une guêpe impressionnante mais inoffensive. Sauf pour les grillons dont, comme son nom l’indique, le Sphex gryllivore nourrit ses larves !

Sphex gryllivore sur Aster lancéolé.Dans l’effervescence de la floraison nouvelle de l’Aster lancéolé, parmi abeilles, syrphes et papillons, voici une grosse guêpe qui n’est pas sans rappeler l’Isodonte mexicaine. À plus d’un titre ! Comme son qualificatif se suggère en effet, le Sphex gryllivore (Sphex funerarius) chasse grillons et sauterelles.

Non pour sa consommation personnelle ! Lui préfère le pollen et le nectar des fleurs. Mais pour ses larves. La femelle creuse un terrier où elle aménage des loges. Puis y traine ses proies anesthésiées avant de pondre un oeuf sur chacune d’elles. 

Cela dit, si le comportement et l’allure générale sont peu ou prou les mêmes, le Sphex gryllivore est nettement plus gros que l’Isodonte mexicaine. Il s’en distingue en outre par un rouge orangé soutenu à l’avant de l’abdomen, des ailes jaunâtres, une forte pilosité blanche sur les côtés du thorax, argentée sur la face. Il s’agit ici d’une femelle, reconnaissable à ses pattes avant et médianes rouges. Celles du mâle sont entièrement noires mais dotées des mêmes solides peignes épineux.

Une précision. Sa taille et son vol bruyant peuvent faire craindre le pire. Mais le Sphex gryllivore est un imperturbable butineur. Inoffensif. À moins d’être un grillon.

Sphex gryllivore sur Aster lancéolé.

Sur l’origan en fleurs mi juillet 2019.

Sur inflorescence de menthe aquatique en septembre 2019.

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Le Criquet égyptien

Criquet égyptien.

Rencontre avec le sudiste et solide Criquet égyptien à l’occasion d’une virée au Pays basque. Solitaire et nullement ravageur.

Criquet égyptien, femelle.Son nom vernaculaire fait immanquablement penser aux nuées ravageuses d’Afrique. Mais rien à voir avec la Huitième plaie d’Égypte ! Le placide Criquet égyptien (Anacridium oegyptium) n’est pas sujet au funeste comportement grégaire de son cousin le Criquet pèlerin par exemple.

Heureusement. Au vu de sa taille respectable (65 mm d’envergure pour la femelle), mieux vaut en effet qu’il reste paisible grignoteur solitaire ! Méditerranéen, il n’est pas (encore) remonté jusque dans le Marais poitevin. Rencontre ici à l’occasion d’une escapade au Pays basque. 

Si la livrée grisâtre est plutôt passe-partout, trois détails retiennent l’attention. D’abord les yeux bien-sûr : les stries verticales brun-rouge leur donnent un étrange regard. Ensuite, trois sillons transversaux marquent profondément le dessus du thorax. Enfin, sur les puissantes pattes postérieures, la face interne des fémurs se pare de rouge orangé. Et le bleu violacé des tibias met d’autant en exergue leurs solides épines blanches pointées de noir.

Du brun rougeâtre au gris en passant par l’ocre : la dominante varie d’un individu l’autre, avec toujours les mêmes rouge orangé et bleu violacé nettement marqués aux pattes arrière.

Criquet égyptien, femelle.

Plus long encore que la Grande sauterelle verte. Mais des antennes relativement courtes et solidement dressées : pas de doute, voilà bien un criquet ! Le plus grand de France métropolitaine.

Les ailes repliées dépassent largement la pointe de l’abdomen.

Criquet égyptien, larve.

En cette fin d’été, les jeunes Criquets égyptiens, déjà de belle taille, présentent leurs yeux striés caractéristiques sur une dominante encore vert clair. Adultes dans quelques semaines, ce sont eux qui passeront l’hiver sous un couvert de feuilles mortes. Quand ils n’entreront pas dans les granges et les maisons !

La Mouche des criquets

Rencontre toujours au Pays basque. La Mouche des criquets (Stomorhina lunata). Face proéminente, yeux rayés, thorax et abdomen marqués d’argent (chez la femelle). Ses larves se développent aux dépends des oeufs de criquets. En Afrique, c’est un des principaux parasites du Criquet pélerin.

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