Le Charançon travailleur

Charançon travailleur, accouplement, sur Circe commun.

Vous voulez rencontrer le Charançon travailleur ? Cherchez un chardon, en boutons ou en fleurs ! À la mi-juillet, c’est là qu’il s’accouple.

Charançon travailleur, sur Circe commun.Voilà un charançon qui ne causera aucun ravage au jardin. Et pour cause. Son truc à lui, c’est le chardon ! Il s’y nourrit, s’y accouple, y installe sa progéniture : pas étonnant donc de trouver actuellement le Charançon travailleur (Larinus turbinatus) sur les cirses communs en fleurs.

De taille moyenne (moins de 1 cm), il se distingue notamment par ses taches hésitant entre vert et jaune, plus ou moins diffuses, tant sur les élytres que le pronotum et même parfois la tête. Davantage marquées chez le mâle, ces squamules jaunâtres ont tendance à s’estomper avec l’âge. Le rostre conique, assez épais, porte des antennes à  la pointe grisâtre, nettement en forme de massue. 

Sur un capitule en bouton ou en fleurs, l’accouplement est loin d’être furtif chez le Charançon travailleur ! Toujours à califourchon, Monsieur accompagne ainsi Madame lorsqu’elle perce le capitule de son rostre avant de se retourner pour y déposer quelques oeufs fécondés. La copulation peut alors reprendre pour une nouvelle ponte un peu plus loin. Car mieux vaut ne pas mettre tous ses oeufs dans le même panier ! Après éclosion, les larves vont en effet s’entredévorer. Les graines de cirse seront pour la survivante !

Charançon travailleur, accouplement, sur Circe commun.

Madame creuse le capitule de son rostre, avant de se retourner pour y pondre, toujours chevauchée par Monsieur.

Quelques cousins

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La Punaise de la Jusquiame

Punaise de la Jusquiame.

Des dessins noirs sur fond rouge. Vous y trouvez deux petits coeurs ou un crabe pinces en avant ? Alors, c’est la Punaise de la Jusquiame !

Toutes les punaises rouges et noires du jardin se ressemblent ? C’est un peu vrai. Pour autant, à bien y regarder, et malgré sa relative petite taille (10 mm), quelques détails distinguent sans peine la Punaise de la Jusquiame (Corizus hyoscyami), luisante ici sous le soleil.

Ainsi, en forme de trapèze, le corselet rouge présente une large bordure noire à l’avant et, plus insolites, deux taches réniformes à l’arrière. D’aucuns y voient deux petits coeurs noirs à la pointe tronquée. D’autres les associent au grand triangle noir suivant pour imaginer la silhouette d’un… crabe. Les petits coeurs en deviennent alors le grandes pinces ouvertes !

C’est actuellement le temps des amours pour la Punaise de la Jusquiame. La nouvelle génération émergera en automne pour hiberner à l’état adulte, cachée au sol sous la litière de feuilles mortes. Les dommages au potager comme au verger sont négligeables. D’autant que le régime la piqueuse-suceuse est très éclectique.

Punaise de la Jusquiame.

Quelques autres détails distinctifs : dessus de la tête rouge (tête entièrement noire chez le « Gendarme« ) ; pointe du scutellum rouge à l’arrière du corselet (scutellum le plus souvent entièrement noir chez les autres punaises rouges et noires) ; pas de taches blanches sur la partie membraneuse des ailes comme chez la Viole rouge par exemple.

Accouplement en opposition sur une tige de Sauge toute-bonne.

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L’Agrion délicat

Agrion délicat femelle.

Une des plus petites demoiselles du jardin : l’Agrion délicat présente ici un long et fin abdomen entièrement rouge. Mâle ou femelle ?

Les femelles présentent une livrée changeante d’un individu l’autre, avec un abdomen habituellement plus ou moins marqué de noir. 

Malgré son éclatante couleur dominante, l’Agrion délicat (Ceriagrion tenellum) est plutôt discret. D’abord par sa petite taille (environ 3 cm) mais surtout par son comportement. On ne le voit guère patrouiller de-ci de-là, préférant rester à l’affût, embusqué dans la végétation basse. Son qualificatif « délicat », au sens de « fragile », tient à la finesse de son abdomen que le contre-jour, ici, rend davantage encore ténu.

S’agit-il d’un mâle ou d’une femelle ? Comme toujours, rien n’est simple chez les Demoiselles ! Thorax bronze foncé, abdomen entièrement rouge, face, pattes et yeux rougeâtres : notre individu semble cocher toutes les cases du mâle. Ou presque. Car si la femelle est en effet ordinairement bien différente, avec une dominante noire plus ou moins marquée de rouge, il existe aussi une forme entièrement rouge !  

Alors ? Reste un petit détail différentiant : les ptérostigmas – cellules colorées vers la pointe des ailes – sont toujours rouges chez le mâle et beige-orangé chez la femelle adulte. Madame donc !

Des ptérostigmas beiges (et non rouge comme chez le mâle) et un ovipositeur sous les derniers segments de l’abdomen (organe de ponte pour introduire les oeufs dans les plantes aquatiques).

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