Le Lepture couleur d’or

Lepture couleur d'or, femelle, sur feuille desséchée de Sauge argentée.

Le Lepture à couleur d’or installe sa progéniture dans les vieilles souches de peuplier. Pas étonnant de le rencontrer dans le Marais poitevin !

Lepture couleur d'or, femelle, sur feuille desséchée de Sauge argentée.Haut sur pattes, silhouette fuselée, longues antennes annelées : voilà un Lepture assurément. Mais inconnu jusqu’alors au jardin. Un peu plus massif que ses cousins « fauve », « tacheté » et « porte-coeur ». En pause ici sur une feuille desséchée de Sauge argentée, il dépasse les 2 cm. Hors antennes bien entendu. 

Sa principale caractéristique tient à des bandes élytrales comme poudrées d’or sur fond noir. Du moins la femelle qui a inspiré le nom de l’espèce. Le Lepture couleur d’or (Leptura aurulenta). Parfois même le Lepture abeille. 

Le mâle s’en distingue par la taille (une quinzaine de mm), des antennes noires (rouge orangé chez la femelle) et des bandes élytrales rougeâtres.

Comme tous les leptures, c’est un tranquille amateur de pollen, parfaitement inoffensif, assez peu farouche mais qui vole bien et loin s’il est importuné. La femelle pond actuellement dans les anfractuosités des veilles souches de feuillus, notamment de peupliers. Où ses larves xylophages se régaleront de bois pourri.

Lepture couleur d'or, femelle, sur feuille desséchée de Sauge argentée.

Un ou une Lepture ? Les auteurs sont partagés. Mais si l’on s’en tient au Larousse, lepture est bien un nom masculin. Soit !

En savoir plus :

 

Le casse-croûte de la Libellule fauve

Libellule fauve, mâle, dévorant une mouche verte.

Moins de cinq minutes pour dévorer une mouche verte ! Après un « raid » éclair, le casse-croûte de la Libellule fauve est vite englouti.

On ne le dira jamais assez. Rien de tel qu’un manche de bêche ou de fourche pour l’affût des libellules ! Un confortable poste d’observation sur lequel ce mâle de Libellule fauve (Libellula fulva) revient systématiquement se percher après chacun de ses « raids ». 

Une mouche verte, capturée en vol, en fait ici les frais. Et c’est naturellement sur le manche de bêche que l’insatiable chasseur s’installe pour la déguster. La boulotter goulûment plutôt. Moins de cinq minutes ! Sans s’embarrasser des ailles et des pattes. Tout le reste y passe ! 

Face sombre, yeux gris bleu, thorax brun, abdomen poudré d’une pruine bleutée, notre morfal présente une tache sombre au niveau du quatrième segment. Là où la femelle pose ses pattes et estompe la pruine lors de l’accouplement.

Le casse-croute terminé, pas de sieste digestive ! Les « raids » reprennent de plus belle. Avec deux atouts redoutables : la fulgurance et des pattes armées de peignes pour mieux capturer et immobiliser les proies en plein vol.

Sitôt fini le casse-croûte de la Libellule fauve, la voilà déjà prête pour un nouveau « raid ».

Libellule fauve, mâle, à l'affût.

Souvenir d’un accouplement : le frottement des pattes de la femelle a estompé la pruine bleue au niveau du quatrième segment.

Immatures orange vif

Libellule fauve immature.

Orange vif : mâles et femelles immatures se ressemblent beaucoup. Monsieur vire progressivement au bleu. Le jaune de Madame va brunissant. Puis, en vieillissant, l’un et l’autre deviennent brunâtres.

Fin juin 2023. Madame a perdu de sa superbe orange vif pour une livrée plus terne qui brunira encore au fil de l’été.

En savoir plus :

  • Dijkstra, Schröter et Lewington, 2007, Guide des libellules de France et d’Europe, Delachaux et Niestlé.
  • Eric Prud’homme, 2009, in Libellules du Poitou-Charentes, Éd. Poitou-Charentes nature, Fontaine-le-Comte, pp 176-177.
  • La Libellule fauve avec le site nature22.com

 

Le Séneçon de Jacob

Abeille domestique sur Séneçon de Jacob.

Toxique et envahissant ? Oui mais des inflorescences tellement lumineuses ! Cela vaut bien une (petite) place au jardin pour le solide Séneçon de Jacob.

Voilà une fleur sauvage qui n’arrive pas au jardin en catimini. Le Séneçon de Jacob (Jacobaea vulgaris) prend ainsi position dès le mois de novembre. Et sa rosette hivernale ne passe pas inaperçue ! Surtout sur une litière de feuilles mortes où ses longues feuilles profondément lobées forment un large napperon très découpé, d’un profond vert bleuté.

On devine alors la solidité et la belle envergure des tiges rameuses qui surgiront au printemps ! Promesse tenue. Et voilà, à l’approche de l’été, d’éclatantes inflorescences jaune vif. À la différence du Séneçon commun, dont les fleurons sont exclusivement tubulaires, chaque petit capitule se pare ici d’une solaire collerette. Avec une douzaine de « pétales » étroits et lumineux pour attirer le chaland et faciliter l’accueil des butineurs !

Las ! La belle sauvageonne n’en  a pas moins quelques défauts. Toxique, elle est aussi envahissante. Au jardin, mieux vaut donc éviter la dispersion des akènes par le vent. Et arracher les rosettes hivernales des sujets en surnombre. Cela dit, une fois implantée, vivace, peu sensible au gel, profondément enracinée, c’est une fidèle !

Heureusement, au jardin comme dans les prairies, le goût très amer du Séneçon de Jacob dissuade sa consommation. Or l’amertume disparait au séchage. Mais pas les toxines ! Le foie du bétail est alors en péril. C’est pourquoi les éleveurs – notamment de chevaux – veillent à ce que leur foin en soit exempt.

Sicus ferrugineux. Une étrange mouche, butineuse assidue, parasite des bourdons.

Une imposante rosette hivernale, facile à repérer dès novembre. Quand la terre est bien humide, c’est le moment d’intervenir pour supprimer les sujets en surnombre. En prenant soin d’extirper la totalité des profondes racines.

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