Papillons de janvier

Papillons de janviers : Robert le diable.

Au coeur de l’hiver, les jours qui allongent, le retour du soleil et de la douceur titillent les premiers papillons de janvier.

Papillons de janvier : le Paon du jour.Sans surprise, les papillons de janvier sont les mêmes que début décembre. Ceux qui hivernent sur place à l’état adulte. Avec les pluies incessantes de la fin d’automne et du début d’hiver, pimentées d’un peu de gel mi-janvier, leur retraite n’aura duré qu’à peine deux mois.

Voilà donc Robert le Diable, le Paon du jour et le Vulcain titillés par les jours qui allongent, par le retour du soleil et surtout la grande douceur de cette ultime semaine de janvier. Manque le Citron. Encore faut-il être là au bon moment, lorsqu’il arpente les pieds de haies entre deux bains de soleil !

À vrai dire, seuls les plus hardis osent la précocité. Ils ne sont pas bien nombreux et c’est tant mieux. Car les sources de nectar sont rares. Il faudra attendre encore un peu pour les ficaires et les pissenlits. Et plus encore pour les prunelliers. En attendant, vive le laurier tin !

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Les orchidées du jardin

Depuis quelques semaines, les rosettes charnues de l’Orchis bouc pointent le bout de leur nez dans les allées du jardin. Pour les fleurs serpentines, il faudra patienter jusqu’en mai !

Des orchidées sauvages au jardin ? Il suffit de repérer leurs rosettes hivernales et d’en prendre soin jusqu’au printemps.

Rosette de l’Orchis pyramidal.

Début janvier. Qui a dit que le jardin dort en hiver ? Depuis quelques semaines, ici et là, les futures orchidées sauvages commencent à émerger… Oh, pour l’heure, elles ne payent pas de mine ! Des rosettes encore rases, tapies dans les allées, parmi le couvert d’herbes, de mousses et de feuilles mortes.

Rosette de l’Ophrys abeille.

Après une longue somnolence estivale, la douceur humide de décembre a stimulé leur réveil. Mais pas de précipitation ! L’hiver débute à peine. Elles ont encore quatre à cinq mois pour faire le plein d’énergie. Pissenlits, violettes et primevères donneront alors le signal. Elles pourront enfin lâcher la bride à leurs superbes et étonnantes hampes florales.

Au printemps prochain, le jardin accueillera ainsi trois espèces d’orchidées sauvages. Ophrys abeille, Orchis pyramidal et Orchis bouc… En attendant, mieux vaut marquer leur emplacement, avec un simple piquet de bambou planté auprès de chaque rosette. Pour éviter les piétinements et, surtout, le moment venu, les coupes intempestives de la tondeuse !

Petite station d’Ophrys abeille sous haute protection !

Rendez-vous au printemps 

Des petits serpentins par dizaines. D’étonnantes petites fleurs à admirer de près. Leur parfum ? Cette robuste orchidée mérite bien son nom d’Orchis bouc !

Très présent au jardin, l’Orchis pyramidal commence à épanouir ses petites fleurs roses à la base de la pyramide. Ou plutôt du cône ! Avec un long et fin éperon à l’arrière de chaque corolle. Pour mieux tromper les papillons. Ici la petite Carte de géographie.

Aussi délicate que discrète, l’Ophrys abeille peut égrener jusqu’à six ou sept fleurs au long de sa frêle hampe. À défaut de nectar, autant de « sex toys » à l’attention des abeilles sauvages. Particulièrement des Eucères qui y perçoivent les atours et l’odeur d’une femelle !

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La Mouche mésembrine

Mouche mésembrine au repos sur feuille morte de peuplier.

Joues et naissance des ailes dorées, la Mouche mésembrine apprécie les bains de soleil. Même en ce début décembre !

Mouche mésembrine au repos sur feuille morte de peuplier.

Dormir, manger, faire la sieste… La belle vie. Certes, en ce début décembre, les sources de nectar et de pollen sont quasi toutes taries au jardin. Reste le soleil ! Entre deux vagues pluvieuses. La mouche mésembrine (Mesembrina meridiana) ne saurait alors manquer le rendez-vous. Tant que le froid n’est pas durablement installé. 

Ici sur le laurier sauce, là sur une feuille morte au pied d’une haie, elle s’abandonne en de longs farnientes. Sa spécialité. Très peu farouche, elle laisse ainsi admirer sa parure jaune d’or : joues, naissance des ailes et pointe des pattes. Dès la mi-journée, jusqu’à ce que le soleil commence à décliner. C’est ce qui fait sa réputation de désoeuvrée et lui vaut le sobriquet de Mouche de midi.

À voire la belle aussi clinquante, difficile d’imaginer sa modeste naissance dans… une bouse de vache ! Un oeuf par galette fumante dans une prairie voisine. Non que les larves de la Mésembrine soient coprophages. Comme celles de la Mouche du fumier par exemple, leur régime est plutôt carnivore. Elles traquent ainsi la multitude d’autres petits vers grouillant dans ladite matière. Et en plus il y fait chaud !

Ressemblances

Massif corps noir hérissé de soies épaisses et naissance des ailes dorées : au-delà de quelques ressemblances, l’Échinomye corpulente se distingue surtout par une tête entièrement jaune orangé (pas seulement les joues). Sa progéniture parasite les chenilles.

À ne pas confondre non plus avec la Zophomyie ivre (Zophomyia temula) à la silhouette plus allongée et au corps – notamment l’abdomen – hérissé de fortes soies noires. Ses larves sont parasitoïdes.

Également dans les bouses

Comme celles de la Mésembrine, les larves de la Mouche du fumier se développent dans les bouses de vache des prairies.

Tout comme celles de la petite Rhingie champêtre au drôle de « nez » pointu…

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