L’Hespérie de l’alcée

Hespérie de l'alcée, alias la Grisette.

Loin d’être tape à l’oeil, les atours de l’Hespérie de l’alcée , alias la Grisette, ne manquent cependant pas de charme…

Hespérie de l'alcée sur rudbeckia.

Le mot est tombé en désuétude. La Grisette ! Il désignait jadis, avec un brin de condescendance, une jeune femme à la fois modeste et coquette. Aujourd’hui encore, c’est aussi, accessoirement, le nom populaire de l’Hespérie de l’alcée (Charcadodus alcène). Sans offense pour cet énergique petit papillon, infatigable butineur familier du jardin.

Il est vrai que, dans la famille Hespérie, on la joue habituellement plutôt humble, avec de ternes livrées toutes plus ou moins semblables. Piquetées de taches grises sur fond brun-noir. Comme l’Hespérie des potentilles par exemple. Dès lors, notre Grisette se distingue sans peine entre toutes.

Oh, pas de fantaisie ostentatoire ! Mais, tout de même, une harmonieuse gamme colorée pour une mise marbrée dont les variations passent du brun au fauve, du gris à l’orangé, avec quelques nuances de vieux rose. Le tout comme souligné d’un galon de croquet brun mêlé de gris.

Pour autant, les fondamentaux de la famille sont bien là. Silhouette massive, gros yeux sombres, antennes aux extrémités crochetées, ailes bien étalées ou repliées à 45° au repos. Et un vol aussi vif qu’imprévisible. Impossible à suivre. La Grisette n’en fait qu’à sa tête !

Hespérie de l'alcée sur Menthe aquatique.

Hespérie de l'alcée, alias la Grisette.

En savoir plus :

 

Le Lepture tacheté

Lepture tacheté sur marguerite.

Silhouette effilée, dominante noire et ocre : l’élégant Lepture tacheté participe, par ses larves, à la décomposition des bois morts.

Lepture tacheté sur marguerite.Comme ses cousins, le Lepture fauve ou le Lepture porte-coeur, c’est un grand amateur de pollen facilement accessibles. Actuellement, au jardin, on rencontre le Lepture tacheté (Rutpela maculata) sur les marguerites récemment épanouies mais aussi au bord des haies, sur les ronces en fleurs.

Plus grand que le fauve, il frise les 20 mm. Hors antennes naturellement. Celles-ci, noires, les articulations marquées de jaune, sont d’ailleurs plus longues que le corps. Ainsi affublé, haut sur pattes, la silhouette fuselée, il ne manque pas d’élégance. Outre une barre et deux grosses taches noires, il tient son qualificatif d’une ligne de points plus ou moins prononcés à l’avant de ses élytres jaune-ocre.

Si vous rencontrez un Lepture tacheté dans votre jardin, tant mieux. Sans doute y-a-t-il dans les environs quelque arbre mort ou moribond. C’est là, parmi tant d’autres organismes, que se développent ses larves, friandes de fibres en décomposition.

Lepture tacheté (Rutpela maculata) sur fleur de mûrier .

Galerie

Lepture tacheté (Rutpela maculata) sur fleur de Ronce commune / Un jardin dans le Marais poitevin.

 

Lepture tacheté sur scabieuse.

Lepture tacheté sur marguerite.

Lepture tacheté sur belle-de-jour.

Quelques cousins

Dans la forêt d’étamines de la Reine des prés, le Vrai lepture noir.

À l’escalade d’une tige de marguerite, le Lepture écussonné.

Sur la Spirée du Japon, le Lepture fauve.

Lepture porte-coeur sur bouton de marguerite.

Sur un bouton de marguerite, le Lepture porte-coeur.

Lepture couleur d'or, femelle, sur feuille desséchée de Sauge argentée.

Au revers d’une feuille desséchée de Sauge argentée, le Lepture couleur d’or.

En savoir plus : 

  • Coléoptères d’Europe, 2017, Vincent Albouy et Denis Richard, Delachaux & Niestlé.
  • Guide photo des insectes, 2919, Heiko Bellmann, Delachaux & Niestlé.
  • Le Lepture tacheté avec le site quelestcetanimal.com

 

L’Aeschne paisible

Aeschne paisible, femelle.

Formes et couleurs de son décor procurent à l’Aeschne paisible un parfait mimétisme avec ses refuges favoris : végétation et mûrs ombragés.

Aeschne paisible, femelle.Les yeux verts, un petit « nez » pointu (le front en fait) et une tenue de camouflage assez terne, mêlant brun, bleu-gris et verdâtre : voilà une libellule qui porte bien son nom. En journée, l’Aeschne paisible (Boyeria irene) se tient en effet le plus souvent à l’ombre, plaquée contre un mur, ou tapie dans le feuillage d’une berge.

Elle fait exception chez les Aeschnes, évitant le soleil pour s’activer, chassant plutôt en fin d’après-midi, à l’ombre des arbres, jusqu’au crépuscule. Le vol silencieux, assez lent, elle est néanmoins capable de brusques accélérations pour fondre in extremis sur une proie.

Peu craintive, elle se laisse ici photographier en milieu de matinée dans la verdure d’une jardinière ombragée de calibrachoa. On la remarque d’autant moins que ses ailes ouvertes, entièrement hyalines, hormis quelques nervures jaunes, sont quasi invisibles. Il s’agit d’une femelle dont la forme dite « typique » présente deux longs cerques à la pointe de l’abdomen. On y devine également son ovipositeur (organe de ponte) sous les deux derniers segments.

Paisible, peu farouche, certes, à condition d’être soi-même discret. Au moindre mouvement brusque, elle disparaît comme par enchantement. Sans bruit. Pour aller se réfugier non loin de là, contre un mur, sous l’épais couvert d’une bignone.

Aeschne paisible, femelle.

Chez le mâle, ici plaqué contre un mur, les deux derniers segments de l’abdomen sont verts.

En savoir plus : 

  • Guide des libellules de France et d’Europe, 2021, K-D.B. Dijkstra et Asmus Schröter, Delachaux & Niesté.
  • Libellule du Poitou-Charentes, 2009, Philippe Jourde, Poitou-Charentes nature éd., pages 132-133.
  • Boyeria irene avec la galerie du site insecte.org.