Le Xylocope nouveau est arrivé !

Une exception chez les abeilles sauvages. La nouvelle vague du Xylocope violet patientera jusqu’au printemps prochain avant de s’accoupler.

Xylocope violet sur asters.La génération finissante du Xylocope violet (Xylocopa violacea), alias l’Abeille charpentière, a traversé les quatre saisons. En ce début septembre, elle peut enfin lâcher prise. Place à ses premiers rejetons, tout juste émergés du nid aménagé au printemps dernier dans quelque tube de bambou, un vieux volet ou le tronc d’un arbre mort…

Après un large tour sélectif du jardin, le menu des nouveaux venus est vite arrêté : sauge à petites feuilles, eupatoire chanvrine, gatillier et cosmos. Ultimes fleurs de rose trémières et premiers asters ont également un certain succès.

Pour jeunes mâles et femelles, la belle vie insouciante se prolongera jusqu’en octobre. Il sera alors temps de rechercher un abri pour l’hiver. Puis, avec les premiers beaux jours, en mars-avril, les arbres fruitiers en fleurs seront témoins de leurs bourdonnantes amours. Fini dès lors de folâtrer ! Creuser, aménager et approvisionner un nid. Parfois un second. Attendre la naissance des rejetons, en fin d’été, et se laisser mourir. Mission accomplie !

Xylocope violet sur gattilier.

Xylocope violet sur eupatoire chanvrine.

En savoir plus : 

  • Bellmann 2019, Abeilles, bourdons, guêpes et fourmis d’Europe, Delachaux & Niestlé.
  • Boyer 2015, Abeilles sauvages, Ulmer.
  • Vereecken 2018, Découvrir et protéger nos abeilles sauvages, Glénat.
  • Le Xylocope violet avec le site aramel.free.fr

 

Le Lasioglosse commun

Lasioglosse commun, mâle, sur rudbeckia.

Une discrète petite abeille sauvage. Le temps d’un été pour M. Lasioglosse commun. Seule Madame passera l’hiver. Pour nidifier au printemps.

Lasioglosse commun, mâle, sur rudbeckia.Comme les papillons, les abeilles sauvages sont restées clairsemées cet été. Des bourdons et des chapentières, certes, mais peu de mégachiles ou d’eucères, quelques rares anthidies et, fin août, toujours pas de mâles de l’Halicte de la scabieuse au jardin ! Petite consolation avec le Lasioglosse commun (Lasioglossum calceatum), très présent ces dernières semaines.

Cela dit, dominante noire et modeste gabarit (8-10 mm), il ne saute pas aux yeux ! Surtout lorsqu’il butine sur le coeur sombre des rudbeckias. Il s’agit ici d’un mâle, reconnaissable à ses longues antennes et, surtout, aux premiers segments de l’abdomen tachés de rouge orangé.

Comme chez l’Halicte de la scabieuse, la nouvelle génération émerge en été. Les mâles ne survivent pas à l’automne et seules les femelles fécondées passent l’hiver. Elles aménagent leur nid terricole au printemps et donnent naissance d’abord à quelques ouvrières stériles, actives butineuses, aux petits soins des ultimes larves, appelées à porter le flambeau de l’espèce.

Lasioglosse commun, mâle, sur rudbeckia.

Une fine pilosité grise sur la tête, le thorax et sur les bandes feutrées qui rythment l’abdomen.

En savoir plus :

 

L’Hespérie de l’alcée

Hespérie de l'alcée sur Menthe aquatique.

Loin d’être tape à l’oeil, les atours de l’Hespérie de l’alcée , alias la Grisette, ne manquent cependant pas de charme…

Hespérie de l'alcée sur rudbeckia.

Le mot est tombé en désuétude. La Grisette ! Il désignait jadis, avec un brin de condescendance, une jeune femme à la fois modeste et coquette. Aujourd’hui encore, c’est aussi, accessoirement, le nom populaire de l’Hespérie de l’alcée (Charcadodus alcène). Sans offense pour cet énergique petit papillon, infatigable butineur familier du jardin.

Il est vrai que, dans la famille Hespérie, on la joue habituellement plutôt humble, avec de ternes livrées toutes plus ou moins semblables. Piquetées de taches grises sur fond brun-noir. Comme l’Hespérie des potentilles par exemple. Dès lors, notre Grisette se distingue sans peine entre toutes.

Oh, pas de fantaisie ostentatoire ! Mais, tout de même, une harmonieuse gamme colorée pour une mise marbrée dont les variations passent du brun au fauve, du gris à l’orangé, avec quelques nuances de vieux rose. Le tout comme souligné d’un galon de croquet brun mêlé de gris.

Pour autant, les fondamentaux de la famille sont bien là. Silhouette massive, gros yeux sombres, antennes aux extrémités crochetées, ailes bien étalées ou repliées à 45° au repos. Et un vol aussi vif qu’imprévisible. Impossible à suivre. La Grisette n’en fait qu’à sa tête !

Hespérie de l'alcée sur fleurons de zinnia.

Petit gabarit avec une envergure d’environ 30 mm, silhouette d’autant plus ramassée que les ailes sont à demi fermées : la Grisette ne paye pas souvent de mine…

… mais il suffit que le soleil s’en mêle pour que sa sobre livrée devienne plus élégante que prévu !

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