Le Gomphe à pinces

Gomphe à pinces

L’accouplement des libellules tient de l’exercice de contorsion. Monsieur Gomphe à pinces est particulièrement bien équipé pour agripper sa belle !

Fondu dans les couleurs déjà jaunissantes de ce coin de jardin, Monsieur Gomphe à pinces (Onychogomphus forcipatus) est ici à l’affût. Sur la pointe brûlée d’une feuille d’échinacée. Ailes transparentes, ptérostigmas sombres, yeux verts nettement séparés… Il se laisse volontiers approcher. Le jaune et le noir se partagent le reste du corps. Sur les pattes, la face et le thorax, avec quelques discrètes touches gris-bleu sur l’abdomen.

Il doit son nom à ses « appendices anaux ». Rien à voir avec la fonction digestive des libellules. C’est plutôt lors de leurs acrobatiques accouplements que les dits-appendices sont utiles. Pour s’accrocher l’un l’autre. En l’espèce, chez le mâle, ils sont assez spectaculaires. Trois crochets forment ainsi une véritable petite « pince à sucre ». On imagine l’efficacité du dispositif. Agripper l’arrière de la tête de Madame. Puis l’immobiliser pendant toute la durée de l’opération qui peut s’éterniser… Bonjour la tendresse ! 

Gomphe à pinces

Un très proche cousin

Le Gomphe à crochets (Onychogomphus uncatus) se distingue notamment par ses yeux franchement bleus.

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Scolie hirsute : une ou deux bandes jaunes ?

Scolie hirsute sur marguerite.

Une grosse guêpe noire et velue : deux larges bandes jaune vif distinguent la Scolie hirsute. Avec une variante à une bande moins commune.

Scolie hirsute unifasciata sur panicaut.

Une sous-espèce assez rare : Scolie hirsute unifasciata présente une seule bande jaune sur l’abdomen.

Voilà un des marqueurs des premiers jours de l’été. La Scolie hirsute (Scolia hirta) émerge à la toute fin juin. Et sa présence augmente au jardin jusqu’au 14 juillet. Pour quelques semaines. Sans être envahissante. On la rencontre actuellement sur les marguerites, les panicauts et la reine des prés.

Elle est facile à reconnaître. Belle taille (15-22 mm), solide silhouette élancée, dominante noire, dense pilosité sur l’ensemble du corps (d’où son qualificatif), épaisses antennes, ailes fumées aux reflets bleutés… Elle retient notamment l’attention par les deux larges bandes jaune vif qui marquent son abdomen.

Deux, vous êtes sûr ? Car, par ailleurs en tous points identique, voici un spécimen qui sort du lot.  Avec une seule bande jaune. L’exception qui confirme la règle ? Plutôt une cousine, peu fréquente, du moins dans la région, membre de la sous-espèce Scolia hirta unifasciata. 

Une ou deux bandes : le comportement ne change pas. Actives butineuses pour elles-mêmes, les scolies hirsutes chassent les gros vers blancs terricoles (larves de hannetons ou de cétoines) pour installer leur progéniture. Les futures guêpes y pénétreront pour s’en nourrir puis s’y métamorphoser. Sous terre. Elles émergeront au début de l’été prochain.

Scolie hirsute sur panicaut.

La Scolie hirsute n’est pas agressive. Mais gare à ne pas trop l’importuner tout de même ! Elle sait très bien se défendre et sa piqure, certes sans grand danger, n’en est pas moins douloureuse…

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La Trichie fasciée

Trichie fasciée sur capitule d'échinacée.

Avec l’explosion florale du jardin et des haies, voici venu le temps de la Trichie fasciée. Magnifique membre de la famille des cétoines.

Trichie fasciée sur capitule d'échinée.On l’a déjà vue début juin se repaître de pollen sur les ronciers en fleurs. La Trichie fasciée (Trichius fasciatus) explore actuellement le jardin, de la Reine des prés aux rosiers en passant par les marguerites. Mais il est encore un peu tôt ici pour les premiers capitules d’échinacées.

Cousine de la Cétoine dorée et du Drap mortuaire, elle en diffère notamment par la forte pilosité rousse de son thorax. Par ses courts élytres également. Jaune pâle, marqués de larges taches noires, ils laissent entrevoir l’extrémité de l’abdomen, également velue, jaune plus ou moins vif.

Petit bijou lorsqu’elle butine, la tête enfouie parmi les étamines, elle est moins à son avantage lorsqu’elle se déplace. Dégingandée sur ses hautes pattes noires, elle n’est pas très à l’aise et préfère s’envoler pour passer d’une fleur à l’autre. Quoiqu’il en soit, en petit nombre, la Trichie fasciée n’est d’aucun danger au jardin. Bien au contraire. Ses larves participent à la décomposition du compost et surtout des bois morts.

Les échinacées viennent à peine de s’épanouir : le libre service de nectar et de pollen est encore un peu chiche !

Trichie commune sur fleur de ronce / Un jardin dans le Marais poitevin.

Un petit bijou dans la forêt d’étamines de la généreuse ronce des haies.

À l’escalade d’un épi d’Orchis pyramidal. Mais pas de nectar et, pour brouter les étamines, si belle soit-elle, l’Orchidée sauvage ne vaut pas la Ronce commune !

À la découverte des scabieuses du jardin.

Trichie fasciée du Spirée du Japon.

Du pollen à foison sur la Spirée du Japon.

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