La mouche Cylindromyia brassicaria

La mouche Cylindromyia brassicaria.

Une petite mouche noire et rouge-orangé, hérissée de soie noires : la Cylindromyia brassicaria est la bienvenue au jardin où elle parasite les punaises.

La mouche Cylindromyia brassicaria.On a déjà rencontré ici sa cousine, la mouche Cylindromya bicolor. À vrai dire, elles se ressemblent énormément. La silhouette est peu ou prou la même. Haute sur pattes. Avec un abdomen cylindrique. Entièrement rouge-orangé chez Cylindromyia bicolor. Mais la pointe abdominale noire chez Cylindromyia brassicaria.

Chez l’une comme chez l’autre, les stabilisateurs blanchâtres sont bien visibles à la naissance des ailes fumées. Et l’ensemble du corps s’hérisse de longues soies noires. Une spécificité de la grande famille des tachinaires, mouches parasites qui ciblent le plus souvent les chenilles en tous genres. Notamment de noctuelles.

Foin de chenilles pour « bicolor » comme pour « brassicaria » ! Mais des punaises. Un oeuf par cible. Plutôt du côté du scutellum. Sitôt éclose, la larve pénètre son hôte involontaire pour se nourrir de ses fluides internes. En prenant soin de préserver le plus longtemps possible les organes vitaux. Jusqu’à la pupaison. Et voilà comment les populations de punaises semblent sous contrôle au jardin. Touchons du bois !

Sources : 

La mouche Cylindromyia bicolor.

Un abdomen cylindrique rouge-orangé jusqu’à la pointe pour la Cylindromyia bicolor.

Une autre mouche parasite des punaises mais très spécialisée : la Trichopoda pennipes cible essentiellement la Punaise verte ponctuée.

Cylindromyia brassicaria fait exception dans la famille tachinaire dont les membres sont généralement plus rondelets. Ici, l’Échinomie à pieds roux.

Punaise parasitée : un petit oeuf blanc vient d’être déposé à l’arrière de la tête, sur « l’épaule » gauche.

 

L’Anthracine morio

Anthacine morio sur feuille de Picride fausse vipérine.

Les ailes à demi-noires de l’Anthracine morio lui donnent une allure de Mirage 2000. Sa cible favorite ? Les larves de tachinaires !

Anthracine morio sur feuille de Picride fausse vipérine.À quelques détails près, on ne prêterait guère attention à cette grosse mouche noire et trapue. Ce sont évidemment les ailes de l’Anthracine morio (Hemipenthes morio) qui frappent tout d’abord. Noires dans leur moitié antérieure. Hyalines sur leurs bordures postérieures. Avec une frontière caractéristique en escalier.

La silhouette évoque un avion de chasse ! Plus sérieusement, elle rappelle celle, massive, du Bombyle hottentot. Un cousin à la fourrure roussâtre. Mais seules ici quelques petites touffes rousses se détachent discrètement sur un fond brun foncé et noir.

Voilà une mouche ordinairement tranquille butineuse. Cette femelle semble toutefois là en inspection. Sinon en traque. En vue d’une ponte très sélective. Elle va et vient ainsi à la recherche… d’hôtes pour ses futures larves. Lesquelles sont en effet parasites de celles des mouches tachinaires, elles-mêmes parasites des chenilles. Ainsi va le jeu décidément très complexe de l’équilibre du jardin !

Sources : 

Anthacine morio sur feuille de Picride fausse vipérine.

Même silhouette massive pour le Bombyle hottentot, cousin de l’Anthracine morio.

Les mouches tachinaires sont les cibles favorites des larves de l’Anthracine morio. Et notamment la plus grosse d’entre elles, l’Échinomye corpulente, noire illuminée de jaune-orangé à la tête et à la naissance des ailes. À noter l’abdomen hérissé de solides soies noires, caractéristiques de la famille des tachinaires.

La Cordulie à corps fin

Cordulie à corps fin, mâle, accrochée à une graminée.

Une nouvelle auxiliaire au jardin ! En chasse, la belle et discrète Cordulie à corps fin tourne et vire autour de la petite mare.

Cordulie à corps fin, mâle, accrochée à une graminée.De magnifiques yeux vert-jade. Un thorax vert-métallique. Et un abdomen vert-bronze, sombre, rehaussé d’une suite de taches jaune-orangé en face dorsale. La Cordulie à corps fin (Oxygastra curtisii) ne ressemble à aucune autre libellule du jardin. Elle est d’ailleurs relativement rare et protégée.

De taille moyenne (5 cm de longueur), vol vif et imprévisibles changements de cap, la discrète est impossible à suivre du regard lorsqu’elle patrouille. Pour chercher l’âme soeur comme pour chasser. Et elle passe quasi inaperçue lorsqu’elle fait une brève pause. Accrochée à une graminée ou une branche. À la verticale. 

Assez semblables, les deux sexes présentent ce même amincissement central de l’abdomen qui qualifie l’espèce. Les ailes de la femelle sont toutefois plus ambrées et le mâle arbore une petite crête blanchâtre à la naissance des cercoïdes.

Source : 

Cordulie à corps fin, femelle immature.

Femelle immature accrochée à une feuille d’aubépine. Les yeux mauves vont progressivement virer au vert.

Cordulies à corps fin, accouplement.

Accouplement au bord d’une haie non loin de la petite mare du jardin. Le mâle est accroché à une tige de ronce commune. Il a saisi et maintient la tête renversée de Madame avec ses cercoïdes. Celle-ci courbe l’abdomen pour en présenter la pointe au contact du deuxième segment de Monsieur.

Fin juin 2021. Ils sont arrivés au jardin par dessus la haie, déjà accouplés en vol, pour conclure dans le feuillage du lilas.

Fin juillet 2021. Clair obscur. Quand le soleil joue avec les yeux verts de la cordulie.

Découvrir d’autres libellules du jardin. Ici Libellule fauve femelle .