L’Odynère réniforme

Odynère réniforme sur bouton d'or.

Guêpe solitaire et maçonne, l’Odynère réniforme est amateur de pollen. Il chasse aussi les chenilles pour garnir le garde-manger de ses larves.

Odynère réniforme sur bouton d'or.À peine ouverte, la corolle du bouton d’or donne ici la mesure de la petite guêpe maçonne. L’Odynère réniforme (Odynerus reniformis) mesure moins d’un centimètre. Tout de noir vêtu, il est parcimonieusement taché et rayé de jaune. Sur la face, à la naissance des antennes et des ailes fumées, sur le « cou » et à l’arrière du thorax. Sans oublier les pattes. Ni l’abdomen, naturellement, où une rayure fait bande à part comme pour mieux souligner un léger rétrécissement du fuseau réniforme.

L’Odymère est amateur de pollen mais c’est aussi un redoutable chasseur. Comme chez son cousin l’Eumène pomiforme, la femelle traque en effet les chenilles pour garnir le garde-manger de sa progéniture. La première cavité venue fait alors l’affaire pour accueillir le nid. Pourquoi pas une tige de bambou ou d’ombellifère. Ou l’un des trous d’un hôtel à insectes. L’essentiel est dans l’aménagement. La guêpe maçonne y transporte du mortier pour façonner les loges des futures larves et, in fine, fermer la porte de la nurserie.

Source :

Odynère réniforme sur bouton d'or.

Un proche cousin : l’Eumène pomiforme façonne de petits pots de terre pour installer ses larves.

Un autre cousin, sans doute Ancitrocerus renimacula, en tournée d’inspection, à la recherche de chenilles pour le casse-croute de ses futures larves.

L’Agrion à larges pattes

Agrion à larges pattes, mâle.

Puissantes mandibules, tibias aplatis hérissées de longues soies noires : le petit Agrion à larges pattes est taillé pour la chasse en vol.

Agrion à larges pattes, femelle.Voilà un proche parent de l’Agrion orangé. À tel point que les femelles sont très difficlles à distinguer. Mais le mâle de l’Agrion à larges pattes (Platycnemis pennipes) est à dominante bleu clair. Et les derniers segments de l’abdomen sont abondamment marqués de noir.

Plus discrète, la couleur de la femelle varie d’un individu l’autre. De l’orangé délavé au bleu très pâle, en passant par le jaune verdâtre. Avec deux lignes noires finement disjointes en face dorsale de l’abdomen.

Carnassier, vorace, il participe ainsi sans crier gare à l’équilibre du jardin. Chasseur à l’affût, il bondit sur les proies de passage. Des insectes de toutes tailles (ou presque) qui sont vite pris au piège des fameuses « larges pattes ». Car, davantage aplatis encore que chez l’Agrion orangé, leurs tibias arborent également de longues soies noires. La capture en vol s’en trouve facilitée. De fins mais solides râteaux qui interdisent toute échappatoire ! 

Sources :

Agrion à larges pattes, femelle

La couleur dominante de Madame Agrion à larges pattes varie d’un individu l’autre. Tout en restant plutôt pâle. Elle arbore en outre deux lignes noires finement disjointes en face dorsale de l’abdomen.

Mi août 2020. Accouplement sur une feuille d’ortie. On perçoit bien ici les ptérostigmas clairs de Monsieur comme de Madame.

Début juin 2021. Accouplement sur une touffe de Mélisse officinale.

Fin juillet 2021. Mâle à l’affût sur une tige d’hémérocaille.

Le Syrphe des groseilliers

Syrphe du groseillier, femelle, sur inflorescence de cornouiller sanguin.

Abdomen noir marqué de jaune. Le Syrphe des groseilliers ne déroge pas aux lois de la famille. Adultes butineurs et larves amatrices de pucerons !

Comme nombre d’arbustes ou de légumes du jardin, le groseillier est sensible à la prolifération des pucerons. Les colonies vertes s’accumulent sous les feuilles, auprès des nervures dont elles piquent et sucent la sèvre. C’est là que Madame Syrphe des groseilliers (Syrphus ribesii) pond ses oeufs. Les larves aux allures de sangsue ont tôt fait de « siphonner » les ravageurs.

Les adultes sont amateurs de nectar et de pollen. Paisibles butineurs, ils passent ici des inflorescences du cornouiller sanguin aux ombellifères des bords du halage.

Thorax bronze doré, scutellum et pattes jaunes, ailes translucides, gros yeux bordeaux… L’abdomen noir présente des taches jaune vif caractéristiques, disposées par paires. Disjointes à proximité du scutellumn, également jaune, elles semblent « soudées » ensuite, avec une jonction marquée d’un trait orangé.

Heureusement, si elle a certes une préférence, Madame Syrphe des groseilliesr n’a pas la ponte monomaniaque. Qu’importe finalement l’arbuste, le légume ou la fleur, pourvu qu’il y ait des pucerons à l’horizon ! 

Sources :

Syrphe du groseillier, mâle, sur ombellifère.

Mi avril 2021. Sur un des pommiers en fleurs du jardin.

Fin mars 2022. Parmi les butineurs du mirabellier en fleurs.

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