Le Syrphe ceinturé

Syrphe ceinturé en vol stationnaire.

Un inlassable butineur et des larves siphonneuses de pucerons : autant de bonnes raisons d’apprécier la présence du Syrphe ceinturé au jardin !

Syrphe ceinturé sur rosier grimpant.Son allure de petite guêpe le met (un peu) à l’abri de la convoitise des prédateurs. On aurait cependant tort de redouter le Syrphe ceinturé (Episyrphus balteatus). Non seulement il ne pique pas mais c’est sans doute l’un des plus efficaces auxiliaires du jardin !

Comme tous les syrphes, c’est Syrphe ceinturé sur inflorescence de Pimprenelle.d’abord un infatigable butineur. On le repère assez facilement à son vol stationnaire au dessus des fleurs qu’il semble choisir avec soin. Peut-être vérifie-t-il qu’une Araignée crabe ne l’y attend pas ! Les yeux bordeaux, la face blanche, il est surtout remarquable par son abdomen étroit ceinturé de noir et de jaune orangé.

Mais ce n’est pas tout. Comme le Syrphe des corolles par exemple, sa présence au jardin est tout bénéfice pour lutter contre les pucerons. D’autant plus que la femelle est peu regardante. Elle pond ainsi à proximité des colonies, aussi bien sur les rosiers que les haricots verts ou les tomates ! Qu’importe la couleur des pucerons… Une seule larve, estime-t-on, peut en dévorer un bon millier. Ou plutôt les « siphonner » puisqu’elles en aspirent les liquides internes. Sans craindre les fourmis. Qui dit mieux ?

Syrphe ceinturé sur inflorescence de Crépis.

Début juin 2021. Du pollen en veux-tu en voilà, devant la forêt d’étamines d’une fleur de ronce.

Mi mai 2021. Dégustation de pollen sur fleur de fraisier.

Fin mai 2021. Madame Syrphe ceinturé en ponte sur une tête d’artichaut. Dans quelques jours, une armée de larves sera à pied d’oeuvre. Les pucerons noirs n’ont qu’à bien se tenir !

Où la Sauge farineuse cache-t-elle ses petits sacs de pollen ? Le Syrphe ceinturé les a vite trouvés. Au creux de l’étroite lèvre supérieure de la corolle.

Début octobre 2021. À l’approche de la phacélie et de ses anthères violacés.

Début mai 2022. À l’approche des étamines de l’ancolie.

Fin mai 2023. Dégustation de pollen sur les étamines du coquelicot.

Début juin 2023. Sur les premiers épis fleuris de la Salicaire.

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L’Éristale opiniâtre

L’Éristale opiniâtre n’est pas seulement précieux pour ses qualités de butineur. Ses larves participent aussi à l’assainissement des eaux stagnantes.

Bientôt l’automne. En cette saison, les taches triangulaires orangées de l’Éristale opiniâtre (Eristalis pertinax) sont à peine visibles. La dominante est au brun foncé presque noir pour ce gros syrphe qui se donne des allures d’abeille.

Les reflets roussâtres du thorax velu se diffusent sur le fin duvet de l’abdomen conique et sur les ailes légèrement fumées. Seuls les tarses des pattes avant et médianes se distinguent par leur couleur jaune vif.

Voilà d’ailleurs un des détails les plus caractéristiques pour le distinguer de son très proche cousin, l’Éristale tenace.

Délicat lorsqu’il butine, l’Éristale opiniâtre l’est un peu moins pour l’installation de ses larves ? Voire. Car certes, comme toutes les éristales, il pond dans les eaux stagnantes les plus « chargées ». Et même dans le purin. Mais il contribue du même coup à leur épuration. Les fameux « vers à queue de rat » – ladite queue leur permet de respirer à l’air libre – s’y nourrissent en effet des matières organiques en décomposition. Aussi utile que peu ragoutant ! 

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Les marques triangulaire jaune orangé dessinent un palier sur le deuxième segment abdominal.

Un cousin tenace

L’Éristale tenace, avec ses tarses avant et médians sombres, en automne sur une inflorescence de lierre.

L’Aeschne affine

Aeschne affine, mâle, à l'affût.

Quels yeux ! Une large palette de bleus y rend l’Aeschne affine joliment expressive lorsqu’elle prend le temps d’une pause au jardin.

Aeschne affine, mâle, à l'affût.De moindre envergure que sa cousine l’Aeschne bleue, voilà malgré tout une libellule d’un gabarit respectable avec six bons centimètres de longueur. L’Aeschne affine (Aeshna affinis) chasse tant à l’affût qu’en vol : mouches et autres insectes, voire des petits invertébrés sur les berges de la Sèvre.

C’est surtout le mâle qui vient longuement patrouiller au jardin. Brun à l’avant, le thorax est jaune vert sur les côtés, avec des sutures finement soulignées de noir. L’abdomen est bleu et noir avec, sur le deuxième segment, un dessin étrange évoquant un masque fantomatique.

Dominant une face verdâtre au front barré de noir, les deux grands yeux sont jointifs sur le dessus. Ils présentent une superbe palette colorée, du bleu pâle au bleu foncé, presque noir. Par ailleurs, finement nervurées, les ailes transparentes brillent un peu au soleil. Leurs ptérostigmas rectangulaires sont roussâtres.

Comme souvent chez les libellules, la femelle est moins vivement colorée, dans une gamme allant au verdâtre au jaune et au brun. Elle ne semble pas vouloir honorer le jardin de sa visite. Il est vrai qu’elle est plus difficile à repérer.

En savoir plus sur l’Aeschne affine avec le site mes libellules.fr

Aeschne affine, mâle, à l'affût.

Fin septembre 2021. L’Aeschne mixte mâle, un très proche cousin, reconnaissable notamment au « clou jaune » dessiné à l’avant du 2e segment de l’abdomen.

À ne pas confondre avec l’Aeschne bleue, laquelle en vérité est plutôt vert pomme, le bleu intervenant avec parcimonie, sur les côtés et surtout à la pointe de l’abdomen.