La Sauge argentée

Sauge argentée et Syrphe ceinturé.

Pollen et nectar à foison : la Sauge argentée fait l’unanimité auprès des syrphes, des bourdons et des abeilles sauvages du jardin !

Sauge argentée et Syrphe du groseillier.

Un somptueux feuillage laineux. L’abondante floraison de la Sauge argentée ne l’est pas moins. Avec une multitude de petites corolles blanches. Deux lèvres superposées. L’une largement étalée permet aux butineurs de prendre appui. L’autre, juste au dessus, étroite et recourbée en forme de faucille, abrite les étamines.

Un long style blanc en émerge. Petite coquetterie : son extrémité bifide semble sortie d’un encrier bleu violacé. Et ce même bleu anime la discrète pilosité de chaque faucille !

Sur de solides hampes rameuses, les fleurs s’ordonnent par groupes de trois, au creux de courtes bractées vertes et velue. Dès l’éclosion, c’est d’abord le rendez-vous des syrphes qui viennent y lécher les petits sacs jaunâtres de pollen. Une friandise si joliment mise en scène !

Certains syrphes poussent plus loin la gourmandise. Après tout, le nectar n’est pas si loin. Mais c’est là davantage le domaine des bourdons, sans oublier la grosse abeille charpentière. Entre fèves, petits pois et Penstémon, elle est un peu ici chez elle…

Sauge argentée et Bourdon des champs.

Pas de mystère pour les butineurs : il suffit de prendre appui sur la large lèvre inférieure et de plonger la langue dans le tube nectarifère. En suivant la courbe de la « faucille » blanche…

Sauge argentée et Abeille charpentière.

Même l’Abeille charpentière vient s’y régaler. Et plutôt trois fois qu’une !

Fin mai 2022. Les petites « sucettes » jaunes ont toujours autant de succès auprès des syrphes amateurs de pollen.

Fin mai 2022. Avec sa longue langue, le Bourdon des jardins n’a même pas besoin de « s’enfourner » pour atteindre le nectar.

 

Incontournable Scabieuse !

Scabieuse colombaire et Vulcain.

Vulcain, Paon du jour, Piéride du chou, Citron, Belle dame, Myrtil… Comment résister à l’appel du nectar de la Scabieuse colombaire ?

Il est parfois des réputations surfaites. Surtout quand le marketing des créateurs de variétés florales s’en mêle ! Il faut cependant bien avouer que la Scabieuse colombaire (Sciabiosa columbaria) semble bénéficier d’un sacré magnétisme auprès des papillons !

Ils ne sont pas les seuls. Les abeilles sauvages aussi en apprécient le nectar. À commencer par l’Halicte de la Scabieuse. Évidemment. Elle est facile à reconnaître avec ses doubles bandes abdominales. Jaune d’or et jaune vanillé. Sa langue est suffisamment longue pour aller puiser au fond des petites corolles tubulaires.

À ce jeu-là, pas de difficulté naturellement pour la trompe des papillons ! Ils s’y attardent longuement. Imaginez… Des dizaines de puits de nectar à visiter. Serrer les uns contre les autres. Dans une profusion de fanfreluches. Surtout en périphérie où les lobes des petites fleurs s’allongent et virevoltent comme les dentelles bouillonnantes d’un jupon bleu-lilas.

En savoir plus :

Scabieuse colombaire et Citron.

La majestueux Citron aux ailes jaune-vert fortement nervurées.

Scabieuse colombaire et Piéride du chou.

Les piérides sont omniprésentes au jardin. Et parmi elles, la Piéride du navet, remarquable par ses nervures saupoudrées de grisaille.

Scabieuse colombaire et Belle-dame.

Fin mai 2021. Première apparition de la Belle-dame au jardin. Un nectar réparateur au terme d’une longue migration printanière ?

Début juin 2021. Un ocelle noir pupillé de blanc sur fond orangé : le Myrtil est de retour au jardin !

Fin juin 2021. La génération printanière de Robert le diable vient de prendre le relais.

Fin mai 2022. La petite Carte de géographie dans la livrée printanière.

Début juin 2022. Joli reflet de la scabieuse sur les plaques irisée du Petit nacré.

Réputée « de nuit », la petite Noctuelle en deuil ne rechigne pas à butiner le jour. Surtout auprès de la Scabieuse !

La Sésie de l’oseille, une petit papillon aux allures d’hyménoptère.

Abeilles et bourdons aussi

Scabieuse colombaire et Halicte de la Scabieuse.

L’Halicte de la Scabieuse doit son nom à la Scabieuse des champs. Cela dit, celle du jardin lui convient parfaitement !

Long et étroit abdomen, longues antennes à crochet : Monsieur Halicte  n’est pas en reste !

Anthidie interrompue, mâle, sur scabieuse.

Une autre abeille sauvage addict de la Scabieuse : Monsieur Anthidie interrompue également très présent sur les artichaut en fleurs… Ah, ce bleu violacé !

Mêmes rayures jaunes et pattes jaune-orangé : Madame Anthidie interrompu bien entendu !

Longues antennes pour lui, courtes chez elle, yeux verts pour les deux : Eucères sp. et les temps des amours.

Mégachile sp. mâle avec ses tarses avant aplatis aux longues franges de soies blanchâtres.

Le bouton n’est pas encore totalement déployé… Qu’importe pour le petit Bourdon des prés.

Mouches, coléoptères et araignées…

Les mouches aussi ! Ici le Syrphe des narcisses, dans sa version le plus sombre : comme quoi tous les imitateur des bourdons ne sont pas parasites. Les larves de celui-ci préfèrent les fleurs à bulbes.

Butineuse et parasite de la Punaise nébuleuse : la petite Cylindromya bicolor est deux fois bienvenue au jardin !

Le Syrphe porte-plume, précieux auxiliaire tant ses larves, avec une dizaine de générations par an, sont avides de pucerons.

Les larves du Syrphe du groseillier sont également grande consommatrices de pucerons.

Et même les coléoptères ! Ici le Lepture fauve, élégant et paisible amateur de pollen.

Et son cousin, le Lepture tacheté.

Un visiteur dont on se passerait bien : les larves du Taupin compte parmi les principales ravageuses du potager.

Mais gare ! Le Thomise variable, alias l’Araignée crabe, a l’art et la manière de s’incruster, à l’affût, là où on ne l’attend pas !

 

La Sauge des bois

Dans la série des sauges du jardin, voici le bleu violacé de la Sauge des bois. Des petites fleurs aussi nombreuses que très mellifères.

On ne risque pas de la confondre avec la commune Sauge des prés (Salva pratensis). Même si, de prime abord, la Sauge des bois (Salvia nemorosa) lui ressemble un peu. Mais pas de toucher poisseux pour les solides tiges de la seconde. Et ses étroites feuilles gaufrées, dégagent une forte odeur aromatique. Un simple effleurement suffit.

Par étages successifs, ses petites fleurs vont par quatre. Perpendiculairement ordonnées autour de la tige à section carrée. D’un bleu soutenu, tirant sur le violet, elles sont fidèles à la tradition des sauges. Labiacées donc, avec une large lèvre inférieure trilobée pour accueillir les butineurs. Et, juste au-dessus, une lèvre repliée en forme de faucille pour abriter les étamines. L’extrémité bifide du style unique en émerge, prête à caresser la fourrure poudrée de pollen ici du petit Bourdon des prés. Les sauges font décidément merveille au jardin !

Source : 

Sauge des bois et Bourdon des prés.

Parmi les aficionados de la Sauge des bois, le petit Bourdon des prés, ici un mâle à l’abondante fourrure jaune sur fond noire, avec le « cul roux » naturellement…

… et l’Anthidie à manchettes, un mâle reconnaissable notamment aux longues soies blanches de ses pattes et à son comportement belliqueux : intolérant en diable, il chasse tout concurrent, souvent en le percutant de plein fouet !

Butinage en vol stationnaire pour le Sphinx gazé. Avec une précision millimétrique, la longue trompe s’insinue entre les deux lèvres bleu violacé pour y puiser le nectar.

Plus commune, la Piéride du chou fréquente assidûment les petites fleurs bleues de la Sauge des bois.

Petite Mégachile sp. et sa brosse orangée.

Début mai 2022. Madame Anthophore plumeuse sur les premiers épis de la Sauge des bois.

Fin mai 2022. Première visite printanière pour la Belle-Dame.

Mi mai 2022. Avec les compliments du majestueux Flambé.

Quelques autres sauges du jardin

Un violacé plutôt clair : la Sauge des prés.

Sauge toute-bonne et abeille charpentière.

Fleurs blanches nuancées de mauve : la Sauge toute-bonne

… la Sauge farineuse

… et la Sauge des marais.