Consoude : l’autre purin

Fleur de Consoude, jaune pâle parfois nuancé de taches violacées / Un jardin dans le Marais poitevin.

Ses grandes feuilles sont velues, voire rugueuses, mais pas de piqure en vue comme avec l’ortie. Vive le purin de consoude !

Mi juin 2022. Le nectar est tout au fond. Mais le Bourdon des champs est bien équipé. Sa langue est assez longue pour trouver pollen et nectar au creux des corolles les plus profondes.

Familière des prairies humides, la Consoude est évidemment très présente dans le Marais poitevin. De mai à octobre, voire au-delà, elle  offre sa multitude de fleurs aux butineurs, en grappes de clochettes jaune pâle plus ou moins nuancé de taches violacées.

Jadis prisée pour ses vertus cicatrisantes, elle l’est aujourd’hui pour sa capacité à stimuler le jardin, particulièrement sous forme de purin.

Il suffit d’en récolter les larges et longues feuilles velues pour une macération à l’eau de pluie. Comme avec l’ortie ! Mais avec un meilleur rendement puisqu’on a tôt fait de récolter un kilo de feuilles pour dix litres d’eau. Après quelques jours, une très fine filtration est indispensable pour éviter la putréfaction.

Comme stimulant racinaire (dilué à 10%) ou foliaire (5%), l’usage est identique au purin d’ortie. Avec le même coût : la seule peine du glanage.

Pour le Bourdon terrestre, après un vain premier tour exploratoire, il faut se rendre à l’évidence : la langue est bien trop courte.

Qu’à cela ne tienne. Il suffit alors de cisailler la corolle à coup de mandibules, au plus près de la source de nectar.

Macération du purin d'ortie dans une grande bassine.

Pour faciliter la filtration, le plus simple est de tapisser la bassine avec un vieux drap, avant d’y déposer les feuilles et d’y verser l’eau de pluie. Le moment venu, il suffira de retirer le drap ramassé en baluchon… Les feuilles macérées iront au compost. Le drap rincé et séché pourra resservir. Et le purin ainsi filtré pourra se conserver plusieurs mois, dans un bidon remisé au frais et à l’abri de la lumière.

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Tulipes : le grand mélange

Tulipes : les bulbes disposés en quinconce sur quatre rangs, pour les bouquets du printemps prochain.

Les tulipes manquaient au jardin pour accompagner jonquilles, iris, primevères et muguet. Pour fleurir la maison surtout.

Tulipes : un jeu d'enfant avec le plantoir à bulbes dans la terre fraichement ameublie.Quand on aime les bouquets, l’important n’est pas de concocter de savantes compositions au jardin… Mais de pouvoir disposer de fleurs à couper, nombreuses, variées et faciles d’accès, le moment venu. À commencer par les tulipes.

La fête des plantes du Domaine du Péré (Deux-Sèvres), le week-end dernier, a ainsi été l’occasion de se projeter au printemps prochain. Et de faire en conséquence, auprès d’un producteur spécialisé, provision de bulbes d’une grande diversité. Pour finalement tout mélanger dans un grand panier ! 

Sur une longue plate-bande fraichement ameublie, quatre rangs de bulbes disposés en quinconce, tous les 10 centimètres en tous sens, ont épuisé le stock. Les tulipes y voisineront avec les jonquilles et le muguet, en place depuis plusieurs années sur deux planches toutes proches. Le hasard du mélange décidera de l’effet général. Il devrait y avoir matière à quelques superbes bouquets. Si taupins et mulots ne s’en mêlent pas.

Promesses tenues quelques mois plus tard. Avec une première salve rouge orangé. Les différentes variétés ont eu le bon coup d’échelonner leurs floraisons également blanches, jaunes, panachées… Pour quelques semaines de bouquets.

Leurs rhizomes courent non loin de là : les iris sont également bien adaptés aux bouquets et peuvent « tenir » en vase une bonne semaine.

Évidemment, ce n’est pas une fleur à couper ! L’Orphrys abeille pousse spontanément à deux pas de la planche des tulipes, parmi jonquilles et brins de muguet…

 

Le Géophile, précieux mille-pattes

Le Géophile, précieux auxiliaire au potager / Un jardin dans le Marais poitevin

Membre de la grande famille des mille-pattes, le Géophile est carnassier. Il vit essentiellement sous terre. C’est là qu’il trouve son ordinaire. Tant mieux pour le potager !

Le Géophile, un mille-pattes carnivore très utile au potager / Un jardin dans le Marais poitevin.A force de parler souvent ici des ravageurs, on finirait presque par en oublier les précieux auxiliaires du jardin. Il ne faut pas remuer le sol très loin pour trouver celui-ci. Et le voir s’enfouir tout aussitôt. Il mobilise alors chacune de sa trentaine de paires de pattes (ce n’est déjà pas si mal) pour évacuer la terre de sa nouvelle galerie.

Jaune orangé, extrêmement souple et vif, le Géophile n’est pas amateur de légumes. C’est un carnivore et un redoutable prédateur.

L’équilibre du jardin passe notamment par lui pour lutter contre la prolifération du trop fameux Taupin mais aussi contre les larves de la Tipule, les chenilles de la Noctuelle et autres vers gris ou blancs… Au hasard des travaux du potager, il peut surprendre et impressionner par son étrange physique. Le mieux est de le laisser tranquille.

Découvrir d’autres auxiliaires du jardin

Rien de tel que le Géophile pour lutter contre la prolifération du Taupin, les larves de la Noctuelle et autres vers gris ou blancs / Un jardin dans le Marais poitevin.

Les géophiles sont particulièrement précieux pour lutter contre les fameux « vers gris », autrement dit les chenilles des noctuelles.

Le fameux Taupin ! Un ver jaune orangé, parfois appelé « fil de fer ». C’est la larve d’un petit coléoptère. On lui doit notamment les salades qui s’étiolent (le ver s’attaque au collet) ou les tubercules minés des pommes de terre !

Autres ravageurs prisés par les géophiles : les larves de Tipule dont le régime radicicole peut faire de gros dégâts au potager…

… et celles de la Mouche de Saint-Marc, également friandes de jeunes racines.