L’oseille en état d’alerte

Mineuse de l'oseille : la larve dévore la "chair" de la feuille entre les deux épidermes / Un jardin dans le Marais poitevin.

Rien de catastrophique encore. Mais il est temps d’y mettre le holà. Attention, pas de feuilles « habitées » par la Mineuse de l’oseille au compost !

Surtout pas de feuilles contaminées au compost : les larves y termineraient leur transformation pour produire bientôt à leur tour de nouvelles mineuses / Un jardin dans le Marais poitevin.Pas de galeries ici comme avec la Mineuse des renoncules. Mais une cloque blanchâtre qui s’élargit inexorablement. Au point d’envahir une feuille en quelques jours. À l’intérieur, un petit vers jaunâtre. La larve d’une Mineuse de l’oseille. A vrai dire, le terme renvoie à plusieurs insectes parasites. Le plus souvent une petite mouche mais aussi un minuscule papillon. Avec un point commun : un oeuf injecté entre les deux épidermes de chaque feuille. En l’occurence, la bestiole a infecté une bonne partie de la platebande.

Il n’y a pas de recette miracle. Sinon cueillir et brûler toutes les feuilles « cloquées ». En fouillant bien au coeur des touffes pour n’en oublier aucune. Finalement, plusieurs dizaines de feuilles sont atteintes. C’est pour l’heure loin d’être une catastrophe. Il en reste suffisamment pour la cuisine !  

Mais il faudra redoubler de vigilance. Car, dans leur dernier stade, les petites larves quittent  généralement leur feuille quasi « vidée » pour s’enterrer et devenir bientôt une nouvelle petite mouche qui à son tour… Mieux vaut donc casser le cycle avant qu’il ne prenne trop d’ampleur.

En savoir plus sur les parasites de l’oseille avec le site plandejardin-jardinbiologique.com

Cueillir scrupuleusement toutes les feuilles atteintes pour casser le cycle de la Mineuse de l'Oseille / Une jardin dans le Marais poitevin.

 

Les pommes de terre, c’est maintenant !

Lilas en fleurs / Un jardin dans le Marais poitevin.

Ça sent bon le printemps. Avec le lilas en fleurs, l’impatience légendaire du jardinier peut enfin se lâcher un peu. A commencer par les pommes de terre.

Lilas en fleurs, des grappes rose-carmin merveilleusement parfumées / Un jardin dans le Marais poitevin.C’est fois, le coup d’envoi est donné. Le lilas est en fleurs. Des grappes rose-carmin délicieusement parfumées. De quoi renouveler les bouquets des tulipes finissantes. Mais c’est également, selon la tradition, LE signal pour la plantation des pommes de terre. 

A vrai dire, pour tenter le diable, deux petits rangs sont déjà en terre. Depuis une dizaine de jours. En ce début de printemps particulièrement doux, la terre est suffisamment chaude dans le marais. On n’est certes pas encore à l’abri des gelées matinales mais comment résister à la tentation des petites pommes de terre primeurs ?

Les Saints de glace sont dans moins d’un mois. La plantation à plus grande échelle peut donc débuter. Pour ne pas mettre tous les oeufs dans le même panier, elle va s’échelonner sur une quinzaine de jours. Même si, a priori, il n’y a plus grand risque. Puisque le lilas est en fleurs.

Lilas en fleurs / Un jardin dans le Marais poitevin.

 

Fourmis et pucerons

Fourmis et pucerons, comme le berger et son troupeau / Un jardin dans le Marais poitevin.

Le tandem infernal du printemps. Fourmis et pucerons renouvellent leur étrange alliance sur les pieds de fèves en fleurs.

Fourmis et pucerons, une protection intéressée / Un jardin dans le Marais poitevin.Bien-sûr, on peut compter sur les larves de Syrphes et de Coccinelles. Elles sont efficaces lorsqu’elles interviennent très tôt sur les colonies naissantes de pucerons. Mais quand les fourmis s’en mêlent, avec l’avantage du nombre et de l’organisation, il est souvent trop tard.

C’est le cas ce matin sur un pied de fèves. Un grand classique. Des centaines de pucerons noirs. La prolifération va bon train. Pas de prédateurs à l’horizon. Et pour cause ! Une dizaine de fourmis veillent au grain. Elles vont et viennent. Comme autant de bergers qui rassemblent et protègent le troupeau.

Une protection intéressée à vrai dire. Car, en retour, les fourmis attendent du miellat, cette excrétion sucrée que les pucerons produisent à foison après avoir sucé la sève des fèves. Alors, quand le troupeau est bien en mains, reste à le traire. Inlassablement. Quelques tapotements d’antennes bien placés et il n’y a qu’à se servir…

Il est temps de stopper ce jeu de maîtres à esclaves qui aurait tôt fait d’envahir tout le pied puis, de proche en proche, la planche de fèves. Aujourd’hui, seul un rameau est infesté. Il suffit de le sacrifier et de le brûler. Pour le reste, vigilance, vigilance !

Fourmis et pucerons, le troupeau est bien en main, il n'y a plus que le "traire" / Un jardin dans le Marais poitevin.

Quelques prédateurs :

La Malachie à deux taches apprécie le pollen autant que les petits insectes de rencontre, dont les pucerons.

Téléphore fauve sur feuille de marguerite / Un jardin dans le Marais poitevin.

Le Téléphore fauve est parfois envahissant au jardin. Tant mieux. Comme ses larves, il est friand de pucerons.

Larve de coccinelle asiatique et pucerons / Un jardin dans le Marais poitevin.

Sa réputation n’est plus à faire : la larve de coccinelle a bel appétit !

Chrysope commune (Chrysopa perla).

La Chrysope commune n’a pas usurpé son surnom : le Lion des pucerons !

L'artichaut et le syrphe : ponte.

Syrphe ceinturé en ponte sur une tête d’artichaut. Ses larves sont grandes consommatrices de pucerons.