Les choses sérieuses commencent

Abeille sur premières fleurs de cerisier / Un jardin dans le Marais poitevin.

Il ne faut jurer de rien. Surtout après une fin d’hiver aussi exceptionnelle. Quid des fruitiers en fleurs ? Les butineurs ne se posent pas de questions !

Fruitier en fleurs / Un jardin dans le Marais poitevin.Bien-sûr, depuis quelques semaines, il y avait déjà le romarin, les prunelliers des haies et quantité de fleurs sauvages. Mais, avec les fruitiers en fleurs, les choses sérieuses commencent vraiment au jardin ! 

Les vieux cerisiers viennent de lancer les premières invitations. Reçues cinq sur cinq ! Les gros bouquets blancs à peine éclos, la bourdonnante ruée est engagée. Les pattes vite chargées de pollen, abeilles domestiques et bourdons donnent l’exemple. Syrphes et Andrènes ne se font pas prier. Même la petite Osmie cornue est de la fête, l’abdomen roux dépassant à peine des pétales blancs.

L’an passé, sous la pluie et le froid, un  « coulage » massif avait réglé le sort des « noyaux ». Au grand dam des butineurs eux-mêmes. Le long anticyclone promis pour la prochaine quinzaine est plutôt de bon augure. A l’autre bout du jardin, le mirabellier semble prêt à suivre le mouvement. Poiriers et pommiers également. On croise les doigts pour les fruitiers en fleurs.

Osmie cornue sur fruitier en fleurs / Un jardin dans le Marais poitevin.

 

Le sureau ouvre le bal des purins

Sureau, feuillage / Un jardin dans le Marais poitevin.

On finirait par oublier que nous sommes au coeur de l’hiver. Le sureau vient de doubler l’ortie. Alors, premières feuilles, premier purin…

Sureau, feuillage / Un jardin dans le Marais poitevin.Il est réputé pour son feuillage précoce. Mais cette année le sureau bat tous les records. Les bourgeons ont explosé tout début février. Déjà, le voilà qui déploie ses belles et grandes feuilles vert foncé. Cinq lobes finement dentelés à l’odeur métallique caractéristique.

Est-ce bien raisonnable ? D’ordinaire, c’est le jardinier qui est toujours trop pressé. N’oublions pas qu’il neigeait ici fin mars dernier ! Quoiqu’il en soit, puisque le sureau vient de se lancer bien avant l’ortie, il ouvrira aussi le bal des purins printaniers !

Laissons-le développer encore un peu son feuillage. Il supportera mieux la cueillette dans une quinzaine de jours. La recette est la même qu’avec l’ortie ou la consoude. 1 kg de feuilles fraiches hachées pour 10 litres d’eau de pluie. Puis deux semaines de macération. Filtré et dilué (1/10), il sera fin prêt pour stimuler l’enracinement des premières plantations printanières.

 

La cochenille aussi passe à table

Baies du Mahonia, attaque de cochenille sur les feuilles / Un jardin dans le Marais poitevin.

Quelques points blancs, de la poussière noire sur des feuilles collantes : cochenille et fumagine gâchent la fête du mahonia en pleine fructification !

Baies du Mahonia, attaque de cochenille sur les feuilles / Un jardin dans le Marais poitevin.Rien d’étonnant à ce que la pollinisation ait parfaitement réussi. Les longs épis d’or du Mahonia confusa ont fait le bonheur des abeilles et des bordons en fin d’été. Les frelons eux-mêmes n’y ont pas résisté. Sous le couvert de ses longues feuilles dentées, le faux houx va maintenant faire le régal des oiseaux.

Le grapillage a déjà commencé. Il durera tout l’hiver. Car les longues grappes de petites baies ovales prennent le temps d’une maturité échelonnée. Vert pâle, progressivement teintées de rose et de violet, les gourmandises virent finalement au noir, recouvertes d’une pruine bleutée qui les rend particulièrement attrayantes.

Las ! Les oiseaux ne sont pas les seuls à se régaler. La cochenille aussi. Déjà collant de miellat, le feuillage a perdu son beau vert franc. Et la poussière noire de la fumagine suit le mouvement ! Il est grand temps de stopper le début de l’attaque qui, déjà, se propage aux rosiers tout proches. Une solution de savon noir et d’alcool à brûler devrait suffire. Vite avant les pluies prévues la semaine prochaine.

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Cochenille et fumagine sur une feuille de Mahonia / Un jardin dans le Marais poitevin.

Des feuilles collantes, saupoudrées de poussière noire (la fumagine) et, deci-delà, des amas blanchâtres à l’aspect farineux. L’invasion n’est pas encore catastrophique. Il est temps de la stopper avant qu’elle n’atteigne les rosiers tout proches.

Quand la plupart des fleurs du jardin sentent la fin de saison, le Mahonia confusa épanouit ses longs épis jaune citron au coeur de la touffe vert sombre de son feuillage dentelé. On l’appelle parfois faux houx mais ses feuilles sont ici très allongées renforçant l’aspect aérien de cet arbrisseau dont les polinisateurs trouvent vite le chemin en début d’automne.