Discrète Hespérie des potentilles

L'Armoricain, alias l'Hespérie des potentilles.

Trapue, le vol vif, la mise assez terne : voilà jusqu’en automne la seconde génération de l’Hespérie des potentilles, alias l’Armoricain.

L'Armoricain, alias l'Hespérie des potentilles.Elle est réputée apprécier les milieux calcaires et plutôt secs. L’Hespérie des potentilles (Pyrgus armoricanus), alias l’Armoricain, n’en est pas moins familière du Marais poitevin où, en cette saison, elle visite assidument la Pulicaire dysentérique et la Menthe aquatique.

Comme tous les membres de la famille Hespérie, voilà un papillon très discret. Par sa taille (30 mm d’envergure), ses couleurs assez ternes, son vol vif, le plus souvent dans la végétation basse.

La plupart de ses cousins et cousines lui ressemblent beaucoup. Même silhouette ramassée, gros yeux sombres et globuleux, marges blanches ponctuées de picots bruns, antennes aux extrémités crochetées, ailes souvent à 45° au repos… Et des mouchetures blanches sur fond brun-noir pour seul décor. Plus clair au revers avec de larges plages blanches.

L’Hespérie des potentilles présente malgré tout quelques détails distinctifs. Notamment des postérieures assez estompées. Et parmi les taches blanchâtres, une marque rectangulaire dont l’échancrure se prolonge, presque de bout et en bout, d’un filet qui lui donne une allure de pince à linge ancienne !

L'Armoricain, alias l'Hespérie des potentilles.

La « pince à linge » caractéristique au centre des postérieures (flèche noire).

Sous le soleil, la ternie livrée peut prendre des reflets marron plus lumineux.

Parmi les détails distinctifs de l’Hespérie des potentilles, une tache blanche ovale bien visible ici sur la marge interne des postérieures (flèche noire).

Le revers, surtout des postérieures, est plus clair, avec des taches blanches plus larges.

Au petit matin, perlée de rosée sur un panicule fané de dahlia.

Quelques Hespéries (un peu) plus lumineuses

Même silhouette trapue pour la Sylvaine et sa livrée fauve-orangé.

Les ailes antérieures marbrées pour le Point de Hongrie, avec, d’où son nom, une ligne de points blancs, comme brodés en marge externe.

Hespérie de l'alcée sur Menthe aquatique.

Une livrée entièrement marbrée pour l’Hespérie de l’alcée qui mêle le brun au fauve, au gris et même au vieux rose.

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Monsieur et Madame Souci

Souci mâle sur Menthe aquatique.

Jaune-vert et jaune-orangé plus ou moins soutenus : Monsieur et Madame Souci au rendez-vous des odorantes prairies humides du marais.

Souci mâle sur Menthe aquatique.Oh bien sûr, il y a aussi les éclats rose vif de la Salicaire et de l’Épilobe. Les capitules jaunes de la Pulicaire et les inflorescences vieux rose de l’Eupatoire. Mais non. S’ils ne les ignore pas, Monsieur et Madame Souci (Colias crocea) n’y font que de brèves haltes pour toujours revenir à leur péché mignon. La Menthe aquatique (Mentha aquatica).

Ils ne sont pas les seuls. En cette fin août août caniculaire, les prairies humides du marais embaument et trouvent là leur meilleure ambassadrice auprès des papillons, des syrphes et des abeilles sauvages.

Un rendez-vous également immanquable pour le photographe ! D’autant que le Souci est bonne pâte. Même s’il n’ouvre jamais les ailes lorsqu’il butine. Sinon, dans une dominante jaune-orangé et jaune-vert, il laisse volontiers admirer ses petites coquetteries. Outre les points noirs des antérieures, de subtiles touches rousses ici et là : liseré alaire, pattes, antennes, cerclages de deux taches blanches aux postérieures… Et comme une crête iroquoise sur le dessus de la tête.

Souci femelle au repos parmi les hautes herbes d'une prairie humide.

Madame Souci au repos parmi les hautes herbes d’une prairie humide. Même livrée que Monsieur, plus pâle toutefois. C’est surtout lorsqu’elle ouvre les ailes que la différence est sensible avec une dominante presque blanche. Mais ça, c’est une autre histoire…

Souci mâle sur Pulicaire dysentérique.

La Pulicaire dysentérique, l’autre péché mignon du Souci en ce mois d’août caniculaire.

Début octobre 2022. Si le Souci n’ouvre jamais les ailes lorsqu’il se pose, un large accroc permet ici d’entr’apercevoir la dominante jaune orangé et la marge noire de la face dorsale.

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La Noctuelle de la cardère

Noctuelle de la cardère

Et une nouvelle noctuelle ! Discrète dans un camaïeu de beige rehaussé de noir, la Noctuelle de la cardère arpente les allées sucrées du jardin.

Noctuelle de la cardèreElle volète vivement parmi la végétation basse du jardin. Avec une préférence pour le trèfle blanc des allées. Plutôt nocturne, la Noctuelle de la cardère (Heliothis viriplaca) n’en est pas moins à l’aise sous le soleil. En prenant le temps de visiter un à un les petits fleurons rosés.

Une dominante beigeâtre rend sa silhouette trapue difficile à distinguer, au sol comme en vol. Surtout dans l’herbe hélas déjà pailleuse. Heureusement, le trèfle résiste bien à la sécheresse et facilite ici l’observation.

De gros yeux verts pointés de sombre. Une fourrure thoracique et abdominale fauve clair. Les ailes enfin retiennent (un peu) l’attention en jouant sur des contrastes plus ou moins estompés. Avec notamment une large bande médiane brune aux antérieures et une marginale noire aux postérieures. On en retrouve des échos en gris et noir au revers.

Trèfles, crépis, silènes, centaurées… Les plantes hôtes de sa progéniture sont de taille modeste au regard de la cardère – alias le Cabaret des oiseaux – retenue pour son appellation traditionnelle. Il est vrai que les seules feuilles basales de la sauvageonne géante ont de quoi rassasier les chenilles les plus gloutonnes.

Noctuelle de la Cardère

La Cardère sauvage frise les deux mètres en été. Sur sa solide hampe épineuse, les feuilles opposées et soudées forment de larges « coupes » où s’accumule l’eau de pluie : le Cabaret des oiseaux.

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