La Marginée

La Marginée.

Dans la série des papillons nocturnes bien visibles le jour : la Marginée est facilement reconnaissable à ses taches périphériques, brun-noir, sur fond crème.

La Marginée.Voilà un joli et sobre papillon de nuit, familier des zones humides, notamment des peupleraies. De nuit certes mais la Marginée (Lomaspilis marginata) ne dédaigne pas voleter le jour, dans la fraicheur des sous-bois et des haies. Ici dans le jeune feuillage de l’aubépine.

Si elle se réfugie parfois sous les feuilles, il n’est pas rare de la rencontrer, relativement bien en vue, les ailes grandes ouvertes. Une position plutôt rare chez les papillons nocturnes. Elle révèle alors, sur une dominante blanc laiteux, de larges taches irrégulières en périphérie. Hésitant entre le chocolat et le café noir, selon la réverbération du soleil. Le tout souligné d’une marge brun foncé.

La Marginée vient d’émerger, après un long hivernage, enterrée sous la litière de feuilles mortes, sous forme de chrysalide. Jusqu’en août-septembre, ses chenilles – de type arpenteuses – se développeront dans les arbres, peupliers et saules de préférence. Elles n’ont que l’embarras du choix dans le marais !

La Marginée.

Nos amis Anglais l’appellent « Clouded Border ». La Bordure ennuagée. La Marginée est membre de la grande famille des Phalènes, comme le Géomètre à barreaux, la Phalène picotée, la Brocatelle dorée, la Boarmie pétrifiée, l’Alternée ou l’Acidalie dégénérée… Avec pour point commun, dans des formes très diverses, les fameuses chenilles arpenteuses.

Comme la plupart des papillon de nuit, la Marginée se réfugie à l’arrière des feuilles lorsqu’en est en danger.

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Parade nuptiale de l’Aurore

Parade nuptiale de l'Aurore.

Passés le coup de froid puis les bourrasques du début avril, voici venu le temps de la parade nuptiale de l’Aurore. Un des premiers papillons du printemps.

Parade nuptiale de l'Aurore.Combien de fois a-t-il arpenté le bord des haies du jardin, et des prairies alentours, avant, enfin, de trouver l’âme soeur ? C’est à peine si Monsieur Aurore prenait le temps de siroter un peu de nectar sur la Cardamine des prés ou l’Alliaire officinale. Furetant, chassant les autres mâles de « son » territoire, errant dans une interminable quête…

Et, d’un coup, bingo ! Blanche tachée de noir aux antérieures, marbrée de gris aux postérieures. La belle va-t-elle se laisser séduire ? Ni fuite, ni agressivité. Sur une feuille de Cornouiller sanguin, l’abdomen retroussé frémit même comme une invitation. La parade nuptiale peut commencer.

Pas de précipitation ! Voleter tout autour, de plus en plus près, avec des mouvements sans équivoque de l’abdomen. Même longueur d’ondes côté phéromones. Contact. Et, brusquement, les deux complices s’envolent, toujours accolés, pour aller conter fleurette ailleurs. Loin de l’objectif du photographe. Un peu de pudeur que diable !

Parade nuptiale de l'Aurore.

Les taches orangées sont l’apanage des mâles. Madame est difficile à distinguer des autres « papillons blancs » du jardin. Sinon par sa petite taille, les marbrures grises des postérieures …

… et, surtout, le superbe réseau vert du revers, qu’elle partage avec Monsieur.

La chenille de l’Aurore : dessus vert foncé, dessus bleu-vert très pâle piqueté de noir, ligne blanche latérale.

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La Boarmie pétrifiée

La Boarmie pétrifiée.

Un sobre décor minéral très graphique pour la Boarmie pétrifiée, un des premiers papillons de nuit au sortir de l’hiver.

La Boarmie pétrifiéeDans la grande famille des Phalènes, les boarmies ont mauvaise réputation. À l’image surtout de la Boarmie des bourgeons (Boarmia gemmaria) dont le surnom – Mange bourgeons – illustre bien les ravages causés à la vigne au moment du débourrement. Rien à craindre de ce point de vue avec la Boarmie pétrifiée (Menophra abruptaria) qui installe sa progéniture sur les feuilles de prunus, de troènes voire de lilas.

Bordées d’une délicate frange, les ailes de ce papillon de nuit évoque – d’où son nom – une paroi rocheuse où alternent les couches beiges et ocres, parcourues de fines veines brunes.

Il vient d’émerger après un hiver passé sous forme de chrysalide. Las ! Si les températures presqu’estivales de la fin mars l’ont enhardi, quel contraste avec les premiers jours d’avril… Voilà la boarmie, aplatie sur l’herbe du jardin, qui tente de conjurer la bise hivernale revenue au soleil de midi. Doublement pétrifiée !

Chenille de la Phalène / un jardin dans le Marais poitevin.

La chenille d’une cousine, la Boarmie crépusculaire (Ectropis crepuscularia), familière des lieux boisés et des buissons.

Une autre cousine arpenteuse, la Boarmie du chêne (Hypomecis roboraria), appuyée à un bouton de rose. Elle espère ici échapper à la convoitise des prédateurs en se figeant en « mode brindille ».

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