Premiers azurés

Premiers azurés : l'Azuré des nerpruns sur la moutarde blanche.

Encore un signe annonciateur du printemps ! Tout en délicatesse, les premiers azurés sont de retour au jardin.

Premiers azurés : l'Azuré des nerpruns sur la moutarde blanche.Dans la famille des Azurés, alias les « Petits bleus », voilà bien le plus précoce. Depuis une quinzaine de jours déjà, l’Azuré des nerpruns (Celastrina argiolus) visite les haies en fleurs. Il y affectionne particulièrement les prunelliers. Et lorsqu’il s’aventure au jardin, c’est plutôt pour siroter le nectar de la Moutarde blanche. En attendant l’explosion des fruitiers.

Une femelle ici, bien reconnaissable lorsqu’elle ouvre les ailes, avec la large bordure noire des antérieures. Celle des mâles est en effet beaucoup plus étroite. Autre caractéristique de l’espèce, toujours sur fond bleu soutenu, presque violacé : la bordure pointillée des postérieures. Même revers des ailes d’un sexe l’autre, bleu très pâle, presque gris, animé de mouchetures éparses.

Il s’agit là de la génération printanière. Visible jusqu’en mai-juin. La génération suivante, à partir de juin-juillet, perdurera jusqu’en automne. Et ses chenilles passeront la mauvaise saison sous forme de chrysalides. Pour une émergence programmée aux tout premiers beaux jours.

Premiers azurés : l'Azuré des nerpruns sur la moutarde blanche.

Semée à l’automne, pour le couvert hivernal du potager, la Moutarde blanche a été épargnée par le gel. Elle fleurit ce printemps pour accueillir les premiers butineurs.

Azuré des Nerpruns, mars 2019 / Un jardin dans le Marais poitevin.

Fin février, début mars, l’émergence de l’Azuré des nerpruns coïncide avec la floraison des prunelliers dans les haies.

Mâle sur inflorescence de menthe sauvage.

Parmi les autres « Petits bleus » du jardin, l’Azuré commun

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Haies et papillons

Il suffit d’un peu de soleil en cette fin d’hiver. Les premiers papillons se rallient au panache blanc des haies en fleurs !

Comme par magie, un beau matin, les haies alentour s’illuminent de blanc. Prunelliers et autres prunus : une avalanche de petites fleurs par millions. L’éphémère abondance de nectar galvanise les premiers butineurs. Finie la dormance hivernale. Haies et papillons à l’unisson !

À commencer par les grands voiliers qui ont besoin de se requinquer. Après plusieurs mois de jeûne sous une litière de feuilles mortes, au creux d’une épaisse couverture de lierre ou dans quelque recoin d’une cabane de jardin… Voilà donc la Grande tortue, le Paon du jour, le Vulcain et Robert le Diable.

Sans oublier ceux qui viennent tout juste de naître après une hibernation sous forme de chrysalide. Le familier Tircis et le délicat Azuré des nerpruns par exemple.

Le printemps est lancé. Si la première floraison des haies ne dure guère, l’aubépine prendra bientôt le relais. Et mirabelliers, poiriers comme pommiers sont déjà dans le starting-blocks au jardin.

Le Tircis.

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La Piéride de la rave

Piéride de la rave sur menthe aquatique.

D’avril jusqu’aux premières gelées automnales, la Piéride de la rave est omniprésente au jardin. Ses chenilles vertes aussi !

Mi octobre 2022. Il n’est jamais trop tard ! Parade nuptiale parmi les cirses des champs. La tache noire, à la pointe des ailes antérieures, est plus diffuse que celle de la Piéride du chou où elle prend la forme caractéristique d’une faucille.

Un papillon blanc taché de noir. On songe évidemment à la Piéride du chou. Non. Trop petit. Et puis la tache noire en pointe des ailes antérieures ne dessine pas une faucille bien franche. 

La Piéride du navet alors ? Pas davantage. Certes, le revers de ailes postérieures est pastellé de jaune mais les suffusions noirâtres sont nettement moins marquées. Surtout sur les nervures.

Reste la Piéride de la rave (Pieris rapae), familière comme ses cousines des prairies alentours comme du jardin. D’avril jusqu’aux premières gelées automnales. Avec un penchant pour les crucifères sauvages comme cultivées.

Pas étonnant donc de trouver ses chenilles, ici sur les feuilles de la Moutarde blanche, là sur celles des brocolis. Des chenilles finement velues, vert clair, marquées à maturité d’une ligne dorsale et de petits points latéraux jaunes. Moins faciles à déceler que celles de la Piéride du chou, elles sont hélas tout aussi voraces.

Juin 2023. Sur un épi de Salicaire.

Mi-octobre 2021. Des taches plus grisâtres que noire à la pointe des antérieures. Les écailles grises du revers des postérieures sont diffuses, plus prononcées dans les générations estivales et automnales comme ici.

Petite chenille verte sur une feuille de Moutarde blanche. Immature, elle n’arbore pas encore son discret décor jaune…

Sur une feuille de brocolis : fine ligne jaune dessus, discret alignement de tirets du même jaune sur les côtés.

Chenille de la Piéride.

La chenille de la Piéride du chou est plus voyante au potager.

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Quelques cousines

Piéride du chou, femelle.

Chez la Piéride du chou, le plus grand parmi les papillons blancs du jardin, la tache noire en forme de faucille est bien marquée à la pointe des ailes antérieures.

Les suffusions noires sont davantage marquées sur les nervures chez la Piéride du navet.

Piéride de la moutarde, réseau grisé au revers des ailes, pointe des antennes orangé, pattes blanches et yeux bleu-gris / Un jardin dans le Marais poitevin.

Une autre cousine : la petite Piéride de la moutarde. On ne la voit guère au jardin. Surtout en cette saison. C’est une espèce essentiellement printanière et estivale. Malgré son nom, ses chenilles ne sont pas inféodées aux crucifères et se développent plutôt sur les légumineuses des prairies.