La Pyrale du houblon

Pyrale du houblon sur inflorescence de menthe sauvage.

On ne l’aperçoit guère au jardin. Plutôt sur le halage où la Pyrale du houblon trouve ses plantes hôtes favorites. Le houblon bien-sûr mais aussi les orties.

Le houblon ne compte pas au nombre des cultures traditionnelles du Marais poitevin. Il y est malgré tout très présent dans sa forme sauvage. Il monte à l’assaut des haies et court sur les berges. Cela dit, la Pyrale du houblon (Pleuroptya ruralis) a une autre corde à son arc. Elle installe volontiers ses chenilles sur lesChenille de la Pyrale du houblon. orties. Comme sa cousine du même nom.

Lesdites chenilles sont faciles à repérer. Elles enroulent en effet les feuilles dont elles se nourrissent et où elles se métamorphosent enfin à l’abri des prédateurs. Vert pâle, un peu translucides, elles laissent transparaître de longues veines bleutées.

Réputée nocturne, la Pyrale du houblon se laisse aussi aller à butiner le jour. Elle se réfugie alors sous la première feuille venue au moindre dérangement. Parcourues de lignes sombres sinueuses, bordées de marques en U, ses ailes blanc crème sont légèrement diaphanes. Avec de discrets reflets nacrés.

En savoir plus sur la Pyrale du houblon avec le site quelestcetanimal.com

Des ailes diaphanes aux reflets nacrés : le délicat papillon butine ici les inflorescences de la menthe sauvage.

 

Le Souci à contre-jour

Le Souci à contre-jour sur inflorescence de Menthe sauvage.

Certains papillons aiment étaler leurs ailes au soleil. Pas le Souci. Les occasions sont alors rares d’en apprécier la face dorsale…

Il faut la complicité d’un contre-jour pour percevoir -un peu- l’éclat orangé du Souci (Colias crocea), pointé et largement bordé de noir.

Car le superbe papillon, cousin des Piérides, n’a qu’un seul défaut. Il n’ouvre jamais les ailes au repos ou lorsqu’il butine. Par contre, il se laisse volontiers approcher. Et admirer.

La dominante de la face ventrale est verdâtre, marginée d’un brun rouille que l’on retrouve sur le dessus velu de la tête, mais aussi les antennes et les pattes. L’ensemble s’illumine d’une large plage jaune d’or rehaussée de taches noires sur les antérieures.

L’attention est également retenue par une marque blanche doublement cerclée de roux au centre des postérieures. Avec un chapelet de tirets ou de points également roussâtres rayonnant autour d’elle. Comme les stigmates d’une maladie foliaire déjà rencontrés chez le Citron.

De son vol rapide, le Souci passe régulièrement au jardin. Zinnias et Cosmos y font alors son ordinaire; Sans oublier les capitules jaunes de la Crépide capillaire ou de la Picride fausse-vipérine. Sinon, ses yeux verts sont en quête d’Eupatoire chanvrine, de Pulicaire et de Menthe aquatique dans les prairies voisines. Il suffit de le suivre.

Au fil des saisons

Fin octobre 2019. Le Souci n’a pas dit son dernier mot. Au moindre rayon de soleil, le voilà de retour au jardin !

Début août 2020. Moins de soleil. L’occasion de mieux percevoir les nuances jaune-vert et jaune-orangé.

Mi septembre 2020. En bordure d’un fossé, sur le capitule jaune du Bident feuillé.

Début septembre 2021. Ton sur ton sous le soleil avec le capitule jaune de la Picride fausse-vipérine.

Mi août 2022. Ton sur ton avec la pulicaire sur les prairies humides du marais !

Mi août 2022. La lumière rasante du soleil soulignent nervures et taches colorées.

Mi août 2022. Madame Souci arbore une livrée plus claire au décor estompé.

Fin août 2022. Sur les délicates inflorescences de l’Eupatoire chanvrine.

Mi septembre 2022. Sur les zinnias du jardin, rescapés des canicules de l’été.

Début octobre 2022. Si le Souci n’ouvre jamais les ailes lorsqu’il se pose, un large accroc (souvenir d’une attaque de prédateur peut-être) permet ici d’entr’apercevoir la dominante jaune orangé et la marge noire de la face dorsale.

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La Carte de géographie, saison 2

Au revers des ailes, le fameux réseaux de lignes claires de la Carte de géographie.

Il aura donc fallu attendre la fin août pour qu’arrive la seconde génération de la Carte de géographie… Sans risque de confusion avec la première !

Très présente au jardin au début du printemps, la Carte de géographie (Araschnia levana) avait disparu du paysage depuis plusieurs semaines. Comme si les canicules successives avaient anesthésié les chrysalides estivales. Les conditions étant sans doute plus favorables ces jours-ci, la seconde génération vient de faire son apparition.

La Carte de géo, saison 1 (mars 2019).

C’est toujours un étonnement de voir une telle différence d’une génération l’autre ! De mars à juin, c’est le fauve orangé qui dominait, avec de nombreuses taches noires et quelques blanches à la pointe des antérieures. Aujourd’hui, c’est plutôt l’inverse. La dominante est noire. Avec deux lignes de taches, l’une blanche assez large, l’autre plus fine et orangée, surtout aux postérieures.

Seules constantes : l’abdomen noir finement rayé de blanc et le revers des ailes. Fauve aux reflets rougeoyants en cette saison. Barré de blanc et de noir, il présente comme au printemps ce réseau de lignes claires qui lui valent son nom populaire. L’appellation latine (Araschnia) évoque d’avantage la toile d’araignée. Mais, à quelques jours de la rentrée scolaire, va pour la carte de géo !

D’un été l’autre

Début juin 2020. Les années passent et ne se ressemblent pas ! La seconde génération  vient d’émerger avant même le début de l’été.

Fin août 2020. Clin d’oeil à la rentrée des classes qui approche avec la Carte de géographie…

Fin août 2021. Après une présence clairsemée depuis la fin juillet, la génération estivale est maintenant incontournable…

… comme si elle avait attendue la pleine floraison de la menthe sauvage sur les prairies du marais pour émerger !

Début septembre 2021. Sur un capitule de Picride fausse-vipérine.

Début juillet 2023. Sur un capitule de Cirse des champs.

Mi août 2023. Belle harmonie de couleurs avec les rudbeckias.

Début septembre 2023. Sur un épi de menthe odorante.

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