La récompense du Vulcain

La récompense du Vulcain au pied des pommiers.

Pollinisation des pommiers au printemps, dégustation de pulpe sucrée en automne : la juste récompense du Vulcain !

Finie l’abondance. Dans le jardin plus que gorgé d’eau, même cosmos, dahlias, bourraches et zinnias ont lâché prise, dépenaillés à force de trombes et de bourrasques. Seules quelques sauges résistent encore. Mais il faut se faire une raison. Il n’y a plus guère de nectar à se mettre sous la trompe.

Heureusement, il reste les pommes au sol ! Après le coup de grâce porté par les tempêtes successives, il n’y a que l’embarras du choix pour le Vulcain. Cela dit, mieux vaut laisser les fruits fraichement tombés aux frelons asiatiques. À quoi bon être plus royaliste que le roi ! D’autant que les pommes sont tellement meilleures après leur passage… 

Certes, ils les ont profondément creusées, quasi entièrement évidées, mais il y reste assez de pulpe blette facilement accessible pour un papillon. Un jus sucré aussi revigorant que l’avait été celui des mirabelles puis des reines-claudes sous le soleil de l’été. Juste retour des choses pour un des pollinisateurs les plus familiers du verger.

La récompense du Vulcain au pied des pommiers.

Dans la « coquille » presque vide abandonnée par les frelons, il reste assez de pulpe blette, presque liquéfiée, pour repaître un papillon !

Finalement, partager le jus sucré d’une pomme avec les frelons asiatiques ? Même pas peur !

Après les mirabelles…

Début août déjà, le mirabellier n’avait pas oublié la récompense du Vulcain en parsemant l’herbe de petites prunes blettes.

D’une génération l’autre

En fait, lorsque le Vulcain butine les pommiers au printemps, il s’apprête à passer le relais et c’est la génération suivante qui sirotera le jus sucré des fruits trop mûrs, avant d’hiverner à son tour et d’émerger au printemps….

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Le Tabac d’Espagne

Tabac d'Espagne, mâle.

Un orange vif et des stries brunes bien marquées aux antérieures pour le mâle.

Jusqu’à 65 mm d’envergure et une lumineuse livrée orangée : le Tabac d’Espagne ne passe pas inaperçu au jardin !

Tabac d'Espagne, revers des ailles.

Une dominante verdâtre assez terne pour le revers des ailes, rehaussée de stries et de marques argentées.

Les entomologistes ont beau être savants, ils n’en sont pas moins humains ! Avec leurs petites faiblesses. En témoigne le Tabac d’Espagne. Son nom scientifique (Argynnis paphia) fait certes doctement référence à la mythologie. À Vénus en particulier. Mais son nom vernaculaire, moins poétique, fait écho à la couleur caractéristique d’un… tabac à priser originaire de Séville, teinté d’ocre local, très en vogue au XVIIIe siècle !

Vif orangé donc. Jusque sur les pattes et les antennes. Même chez la femelle pourtant réputée plus pâle que le mâle. Sur ce fond lumineux, le décor s’organise en lignes successives de marques brunes assez grasses : festons, demi-lunes, pastilles, arabesques… Avec trois fortes stries sombres aux antérieures des seuls mâles.

Les deux sexes présentent des revers semblables. La dominante verdâtre plutôt fade y est rehaussée de larges stries et marques argentées qui rappellent la parenté du Tabac d’Espagne avec les papillons nacrés. Jusqu’à 65 mm d’envergure ! C’est un de nos plus grands papillons de jour, au vol rapide, entrecoupé de spectaculaires vols planés.

Tabac d'Espagne, femelle, sur Menthe aquatique.

Un orange plus terne, sans stries aux antérieures, pour la femelle.

Tabac d'Espagne, femelle, sur feuille de bouton d'or.

Comme souvent chez ses cousins du genre « nacré », les chenilles du Tabac d’Espagne se développent sur différentes espèces de violettes. Cela dit, la femelle ne pond pas directement sur les plantes hôtes. Plus prudemment, elle sélectionne des arbres à proximité immédiate et dépose ses oeufs dans les anfractuosités de l’écorce. Sitôt l’éclosion, en automne, les petites chenilles se tissent un cocon et se mettent en mode hivernage sans même avoir mangé. Elles se réveillent au printemps, affamées, et se mettent en quête de la première violette venue !

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L’Ensanglantée des renouées

Ensanglantée des renouées.

Tout l’inverse du mimétisme ! L’Ensanglantée des renouées ne prend même pas la peine de cacher ses couleurs vives.

Ensanglantée des renouée.Un jaune-ocre bien franc aux postérieures et des trainées rose-violacé plus ou moins larges et diffuses aux antérieures. La description sommaire vaut pour plusieurs petits papillons de nuit. Les Ensanglantées. Dont l’Ensanglantée des renouées ici (Lythria purpuraria) trahie par un petit détail : les bandes transversales roses n’atteignent pas le bord interne des ailes. Or, chez ses plus proches cousines, l’Ensanglantée de l’oseille et l’Ensanglantée de la Garance, ces deux voire trois bandes roses traversent les antérieures de part en part.

Encore un papillon dit nocturne familier sous le soleil ! L’Ensanglantée volète ainsi le jour dans la végétation basse des prairies et les allées du jardin. Dérangée, elle ne va jamais très loin, facilement repérable malgré sa petite taille (25 mm d’envergure) au regard de ses couleurs contrastantes dans le vert ambiant. On est loin du mimétisme ! Et si cette livrée sanguinolente la rendait rebutante aux yeux des prédateurs ?

Ensanglantée des renouées.

Il s’agit ici d’une femelle aux antennes filiformes (les mâles ont des antennes plumeuses). L’espèce traverse la belle saison en deux générations, mai-juin puis juillet-août.

Un autre jaune et rose

Également rose et jaune mais une silhouette fuselée très différente pour la Physide incarnat, plus discrète.

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