La vesce commune

Syrphe à l'approche d'une fleur de Vesce commune / Un jardin dans le Marais poitevin.

Au jardin comme dans les prairies, cultivée ou sauvage, la Vesce commune rampe, grimpe et porte haut ses petites fleurs violettes au nectar sucré.

Syrphe sur fleur de Vesce commune / Un jardin dans le Marais poitevin.

Fourragère, couvre-sol, engrais vert : la Vesce commune (Vicia sativa) a toutes les qualités. Excellente mellifère, c’est actuellement sa pleine saison.

Les petites fleurs de cette papilionacée vont par deux, à l’aisselle des feuilles aux multiples Anthophore plumeuse sur fleur de Vesce commune / Un jardin dans le Marais poitevin.folioles. Mauve veiné de pourpre, le large étendard focalise l’attention des pollinisateurs sur le violet plus vif de la carène dont les deux pétales protègent étamines et pistil. Rien de très spectaculaire en vérité. Mais petits bourdons, syrphes et abeilles sauvages n’y résistent pas. Notamment ici le Syrphe porte-plume, le Syrphe ceinturé et  l’Anthophore plumeuse.

Au jardin, elle a passé le relais aux légumes depuis quelques temps déjà, après avoir assuré le couvert hivernal et printanier en compagnie de la phacélie. À l’état sauvage, elle rampe et grimpe actuellement, ici et là au pied des haies. Et surtout dans les prairies alentours naturellement. A la faveur de vigoureuses vrilles, ses tiges rameuses s’agrippent à tout ce qui se dressent à proximité. En particulier aux graminées. Quand on a de toutes petites fleurs, mieux vaut les hisser le plus haut possible !

En savoir plus sur la Vesce commune avec la site abiris.snv.jussieu.fr

Anthophore plumeuse sur fleur de Vesce commune / Un jardin dans le Marais poitevin.

 

L’Orchis incarnat

Petites fleurs de l'Orchis incarnat : labelle légèrement trilobé, réseau de petits points pourpres / un jardin dans le Marais poitevin.

De superbes petites fleurs roses ponctuées de pourpre, un élégant feuillage : l’Orchis incarnat est aussi ravissant que de plus en plus rare.

Orchis incarnat : feuillage dressé jusqu'à l'inflorescence / Un jardin dans le Marais poitevin.C’est, avec l’Orphrys abeille et l’Orchis pyramidal, l’une des premières orchidées sauvages du printemps. Avec une belle vivacité, l’Orchis incarnat élance ici sa solide et haute tige dans une peupleraie proche du jardin.

Le foisonnement herbeux alentour semble lui céder la place avec respect. Il est vrai qu’il en impose. Ses longues feuilles vert clair, engainantes, élégamment dressées, s’élèvent jusqu’à saluer l’inflorescence. De petites fleurs roses s’y pressent en un épi cylindrique dense d’où émergent les ergots verdâtres des bractées.

Légèrement trilobée, la piste d’atterrissage des pollinisateurs est sans équivoque. Rassemblés en une longue boucle sinueuse, un réseau de petits points pourpres y tient lieu de guide. Il conduit vers l’entrée de l’éperon que protègent deux pétales réunis en forme de casque. Sauf que ledit éperon ne produit pas de nectar ! Encore une supercherie dont les orchidées sauvages ont le secret.

Familier des prairies humides, l’Orchis incarnat tend, comme elles, à se raréfier. Il reste relativement commun dans le Marais poitevin où, à quelques semaines d’intervalle, sa robuste hampe succède à celle plus gracile de la Fritillaire pintade.

En savoir plus sur l’Orchis incarnat avec le site de l’Inventaire national du patrimoine naturel (INPN)

Orchis incarnat : l'entrée de l'éperon nectarifère est protégé par deux pétales réunis en forme de casque / un jardin dans le Marais poitevin.

 

La Ronce bleue

Pas vraiment une gourmandise. Sauf pour les insectes amateurs de pollen qui, en ce milieu de printemps, ne manquent pas le rendez-vous de la Ronce bleue.

Elle n’a pas l’énergie et l’audace de sa cousine des haies. La Ronce bleue (Rubus caesius) rampe et drageonne dans les peupleraies plus ou moins bien entretenues, au bord des fossés et des fourrés humides… Ses tiges dressées, hérissées d’aiguillons plus que de véritables épines, ne s’élèvent jamais bien haut.

Juste assez pour porter leurs grappes de petites fleurs blanches au dessus de la verte mêlée du feuillage. Abeilles sauvages et bourdons apprécient cette généreuse floraison. Particulièrement le foisonnement échevelé d’étamines, promesse d’une abondante récolte de pollen. Les coléoptères ne sont pas en reste. Du moins ceux qui, comme l’Oedémère noble et le Lepture tacheté, se régalent d’anthères aussi facilement accessibles.

Plus modeste que celle de la ronce commune, la fructification est également moins gourmande. Recouvertes d’une pruine bleutée, les drupes sont surtout plus acides. À portée de « marquage de territoire », elles appellent enfin quelque prudence. Mieux vaut les laver abondamment et s’abstenir d’un grappillage sur place !

Source : 

Livrée vert-métallique, élytres en queue-de-pie : l’Oedémère noble broute les étamines de la Ronce bleue. Un mâle ici, avec le renflement caractéristique de ses fémurs arrière.

Un autre coléoptère brouteur de pollen : le Lepture tacheté dont les larves participent à la décomposition des bois morts.