Le Gattilier, alias l’Arbre au poivre.

Le Gattilier, alias l'Arbre au poivre, et l'abeille charpentière.

L’été tarde à baisser pavillon, le Gattilier aussi ! Tant mieux pour les butineurs qui font là le plein d’énergie avant leur hivernage.

Gattilier, alias l'arbre au poivre.Avec ses longs épis floraux bleu violacé, le Gattilier (Vitex agnus-castus), alias l’Arbre au poivre, évoque un peu le généreux buddleia. Mais, lesdits épis sont ici plus lâches et leurs petites fleurs un peu chiffonnées. Le feuillage surtout diffère. D’un vert bien franc, il présente des « palmes » à cinq-sept folioles élégamment lancéolées.

Cela dit, l’un et l’autre jouent les prolongations au fil de cet été qui n’en finit pas. Pour peu que les panicules fanés aient été coupés, la floraison est repartie de plus belle en cette mi-octobre. Avec l’Abeille charpentière et le Bourdon des champs au diapason !

Et ce poivre alors ? Il suffit de froisser le feuillage pour en avoir un avant goût… Mais ce sont bien sûr les petites baies qui sont traditionnellement récoltées. À des fins médicinales plus que condimentaires. Pour le traitement des troubles hormonaux. Les monastères d’antan en faisaient ainsi, dit-on, un pieux usage pour calmer les libidos intempestives. D’où les sobriquets de Poivre aux moines et d’Agneau chaste !

Le Gattilier, alias l'Arbre au poivre, et le Bourdon des champs.

En phytothérapie, on utilise traditionnellement les baies séchées et broyées du Gattilier pour produire des extraits employés dans le traitement des règles irrégulières ou absentes, des douleurs des seins liées au cycle menstruel ainsi que du syndrome prémenstruel.

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Le Bourdon terrestre à contre saison

Bourdon terrestre à contre saison.

Des pelotes de pollen plein les pattes arrière. À la mi octobre ! Comme au plus beaux jours. Le Bourdon terrestre à contre saison.

Bourdon terrestre à contre saison.En théorie, mi-octobre, les colonies du Bourdon terrestre ont périclité depuis quelques semaines déjà. La nouvelle génération sexuée a supplanté les bataillons d’ouvrières. C’est le temps des amours dont seules survivront les jeunes femelles fécondées. Les futures reines du printemps prochain. Dès lors, dans les couvains désertés, plus de bouches à nourrir. Et donc plus de collecte de pollen et de nectar ! Derniers accouplements, recherche d’un abri pour passer l’hiver… Bref, c’est l’automne.

Enfin, normalement. Car, depuis quelques jours, c’est comme si tout recommençait in extremis. Avec une escouade de bourdons affairés, notamment sur le massif d’asters, les pattes arrière chargées de luisantes pelotes de pollen. Comme aux plus beaux jours ! 

Est-ce une vieille reine qui, refusant de jeter l’éponge, recommence à pondre et s’entoure d’une nouvelle colonie ? Ou une jeune téméraire qui devance l’appel ? Le choc risque d’être rude la semaine prochaine avec la fin annoncée de l’anticyclone, le retour de la pluie et des températures fraîches (sinon froides) de saison. Le mirage automnal tournera sans doute court.

Bourdon terrestre à contre saison.

Plus de 30° l’après-midi ! Il est vrai que c’est à s’y méprendre depuis quelques semaines. Le Bourdon terrestre à contre saison : le coeur à l’ouvrage et les pattes arrière chargées de pollen, comme pour approvisionner une colonie nouvelle.

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La Verveine officinale

Verveine officinale et Cuivré commun.

Jadis sacrée, désormais reléguée au rang de « mauvaise herbe », la Verveine officinale se console en régalant les papillons !

Verveine officinale et Azuré commun.Ni le parfum de la Verveine citronnelle, ni l’éclat aérien de la Verveine de Buenos Aires. Modeste, la Verveine officinale (Verbena officinalis) garde le souvenir de ses ancestrales vertus dans ses multiples noms populaires : Herbe de tous les maux, Guérit-tout, Herbe aux sorcières, Herbe sacrée, Herbe à Vénus… Aujourd’hui reléguée au bords des chemins, elle dresse également ses fines tiges ramifiées dans les parties enherbées du jardin.

Preuve, s’il en était besoin, qu’il n’est pas nécessaire d’être spectaculaire pour séduire les butineurs ! Filiformes, les épis floraux distillent ainsi leurs minuscules coroles au fur et à mesure de leur croissance, du milieu de l’été jusqu’au bout de l’automne. De délicates fleurs tubulées, épanouies en cinq lobes rose violacé, très pâles. Et si le regain du Trèfle blanc accapare les abeilles en ce début d’automne, la Verveine officinale, également stimulée par les pluies de fin d’été, fait le bonheur des papillons. Particulièrement des Azurés et des Cuivrés. Chacun ses goûts.

Verveine officinale et Azuré commun.

L’herbe à tout faire ? Des purifications rituelles aux philtres en passant par les « remèdes » les plus divers. Les feuilles et les sommités florales sous forme de décoctions, d’infusions et même de cataplasmes… On lui en demandait beaucoup jadis, pour soigner cheveux, yeux, foie, migraines, insomnies, troubles urinaires et intestinaux, ulcères de la peau, plaies… Sans oublier l’intercession divine et la conquête des coeurs !

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