Les pommes de terre, c’est maintenant !

Lilas en fleurs / Un jardin dans le Marais poitevin.

Ça sent bon le printemps. Avec le lilas en fleurs, l’impatience légendaire du jardinier peut enfin se lâcher un peu. A commencer par les pommes de terre.

Lilas en fleurs, des grappes rose-carmin merveilleusement parfumées / Un jardin dans le Marais poitevin.C’est fois, le coup d’envoi est donné. Le lilas est en fleurs. Des grappes rose-carmin délicieusement parfumées. De quoi renouveler les bouquets des tulipes finissantes. Mais c’est également, selon la tradition, LE signal pour la plantation des pommes de terre. 

A vrai dire, pour tenter le diable, deux petits rangs sont déjà en terre. Depuis une dizaine de jours. En ce début de printemps particulièrement doux, la terre est suffisamment chaude dans le marais. On n’est certes pas encore à l’abri des gelées matinales mais comment résister à la tentation des petites pommes de terre primeurs ?

Les Saints de glace sont dans moins d’un mois. La plantation à plus grande échelle peut donc débuter. Pour ne pas mettre tous les oeufs dans le même panier, elle va s’échelonner sur une quinzaine de jours. Même si, a priori, il n’y a plus grand risque. Puisque le lilas est en fleurs.

Lilas en fleurs / Un jardin dans le Marais poitevin.

 

Rayonnante sensualité

Abeille sauvage, Anthophore plumeuse, sur fleur de Prunus serrulata / Un jardin dans le Marais poitevin.

Malgré une alerte au gel, la floraison des fruitiers semble sauvée. Celle du Prunus serrulata lui emboite le pas. Et de très belle manière !

Mouche éristale sur fleur de Prunus serrulata / Un jardin dans le Marais poitevin.Voilà quelques années, un vent d’exotisme japonisant a dû souffler sur le jardin. Avec le Jasmin d’hiver, le Forsythia mais également le Prunus serrulata qui amorce actuellement sa floraison.

Alors que poiriers, mirabellier et cerisiers en ont presque fini avec la leur – a priori sans dommage après le coup de frayeur d’une Grand bombyle sur fleur de Prunus serrulata / Un jardin dans le Marais poitevin.sévère gelée blanche l’autre nuit – voici donc un nouveau point de ralliement pour les pollinisateurs de tous poils !

Syrphes, bourdons et abeilles en ont vite trouvé le chemin. Il est vrai que le Prunus serrulata ne fait pas les choses à moitié. Même les boutons floraux participent à la séduction. Leurs grappes rose-vif battent énergiquement le rappel. Et les premières fleurs font le reste. Leurs corolles blanc-rosé flottent sous le vent. Le moindre rayon de soleil en sublime la rayonnante sensualité.

Hélas, la pluie et les orages annoncés pour la semaine prochaine pourraient gâcher la fête. On ne va pas trop s’en plaindre. Le jardin commençait à avoir soif.

Osmie cornue sur fleur de Prunus serrulata / Un jardin dans le Marais poitevin.

 

Le Drap mortuaire

Drap mortuaire, sur pétale de tulipe, avril 2019 / Un jardin dans le Marais poitevin.

Sauf prolifération, la Cétoine grise, alias le Drap mortuaire, est utile au potager où ses larves participent à la décomposition du compost.

Les noms populaires de la Cétoine grise (Oxythyrea funesta) ne sont guère engageants. La Funeste. Et même le Drap mortuaire !  Il est vrai que la livrée est assez tristounette. Ses quelques reflets bronze et sa constellation de taches claires évoquent dit-on les ornements funéraires de jadis. 

Pas de quoi rivaliser avec sa cousine, l’éclatante Cétoine dorée. Seule petite coquetterie : des tirets blanc-crème disposés en deux lignes caractéristiques sur le thorax.

Comme toutes les Cétoines, le Drap mortuaire aime les fleurs. Mais il a une manière très particulière de butiner nectar et pollen : il broute ! Alors, comme à toutes les cétoines, on lui prête parfois quelque ravage… Rien d’inquiétant toutefois pour quelques individus isolés. Sinon pas d’autre solution que le ramassage. Heureusement, il est facile à voir et à « cueillir » lorsqu’il est à table !

Quelques fleurs malmenées ? La Cétoine grise vous les rendra au centuple en installant sa progéniture dans votre tas de compost. Ses larves y « digéreront » les matières organiques. Et le compost n’en sera que meilleur.

En savoir plus : 

Drap mortuaire sur fleur de poirier, avril 2019 / Un jardin dans le Marais poitevin.

Fin mai 2020. Sur la forêt d’étamines de la ronce commune.

Mi mai 2022. Plongée parmi les fleurs tubulaires de la Centaurée jacée.

Fin mai 2022. Brève visite sur la Sauge argentée dont l’abord poisseux ne semble pas lui convenir.

Avril 2023. La Cétoine grise s’est dressée pour rassembler une brassée d’étamines : la dégustation de pollen peut commencer sur l’inflorescence de phacélie !

Avril 2023. Dédaignant le pollen, ici c’est le nectar de la Cardamine des prés qui l’intéresse !

Avril 2023. Contorsions au creux d’une corolle de bouton d’or pour en atteindre le nectar.