Les pommes de terre, c’est maintenant !

Lilas en fleurs / Un jardin dans le Marais poitevin.

Ça sent bon le printemps. Avec le lilas en fleurs, l’impatience légendaire du jardinier peut enfin se lâcher un peu. A commencer par les pommes de terre.

Lilas en fleurs, des grappes rose-carmin merveilleusement parfumées / Un jardin dans le Marais poitevin.C’est fois, le coup d’envoi est donné. Le lilas est en fleurs. Des grappes rose-carmin délicieusement parfumées. De quoi renouveler les bouquets des tulipes finissantes. Mais c’est également, selon la tradition, LE signal pour la plantation des pommes de terre. 

A vrai dire, pour tenter le diable, deux petits rangs sont déjà en terre. Depuis une dizaine de jours. En ce début de printemps particulièrement doux, la terre est suffisamment chaude dans le marais. On n’est certes pas encore à l’abri des gelées matinales mais comment résister à la tentation des petites pommes de terre primeurs ?

Les Saints de glace sont dans moins d’un mois. La plantation à plus grande échelle peut donc débuter. Pour ne pas mettre tous les oeufs dans le même panier, elle va s’échelonner sur une quinzaine de jours. Même si, a priori, il n’y a plus grand risque. Puisque le lilas est en fleurs.

Lilas en fleurs / Un jardin dans le Marais poitevin.

 

Fourmis et pucerons

Fourmis et pucerons, comme le berger et son troupeau / Un jardin dans le Marais poitevin.

Le tandem infernal du printemps. Fourmis et pucerons renouvellent leur étrange alliance sur les pieds de fèves en fleurs.

Fourmis et pucerons, une protection intéressée / Un jardin dans le Marais poitevin.Bien-sûr, on peut compter sur les larves de Syrphes et de Coccinelles. Elles sont efficaces lorsqu’elles interviennent très tôt sur les colonies naissantes de pucerons. Mais quand les fourmis s’en mêlent, avec l’avantage du nombre et de l’organisation, il est souvent trop tard.

C’est le cas ce matin sur un pied de fèves. Un grand classique. Des centaines de pucerons noirs. La prolifération va bon train. Pas de prédateurs à l’horizon. Et pour cause ! Une dizaine de fourmis veillent au grain. Elles vont et viennent. Comme autant de bergers qui rassemblent et protègent le troupeau.

Une protection intéressée à vrai dire. Car, en retour, les fourmis attendent du miellat, cette excrétion sucrée que les pucerons produisent à foison après avoir sucé la sève des fèves. Alors, quand le troupeau est bien en mains, reste à le traire. Inlassablement. Quelques tapotements d’antennes bien placés et il n’y a qu’à se servir…

Il est temps de stopper ce jeu de maîtres à esclaves qui aurait tôt fait d’envahir tout le pied puis, de proche en proche, la planche de fèves. Aujourd’hui, seul un rameau est infesté. Il suffit de le sacrifier et de le brûler. Pour le reste, vigilance, vigilance !

Fourmis et pucerons, le troupeau est bien en main, il n'y a plus que le "traire" / Un jardin dans le Marais poitevin.

Quelques prédateurs :

La Malachie à deux taches apprécie le pollen autant que les petits insectes de rencontre, dont les pucerons.

Téléphore fauve sur feuille de marguerite / Un jardin dans le Marais poitevin.

Le Téléphore fauve est parfois envahissant au jardin. Tant mieux. Comme ses larves, il est friand de pucerons.

Larve de coccinelle asiatique et pucerons / Un jardin dans le Marais poitevin.

Sa réputation n’est plus à faire : la larve de coccinelle a bel appétit !

Chrysope commune (Chrysopa perla).

La Chrysope commune n’a pas usurpé son surnom : le Lion des pucerons !

L'artichaut et le syrphe : ponte.

Syrphe ceinturé en ponte sur une tête d’artichaut. Ses larves sont grandes consommatrices de pucerons.

 

L’Orpin de Palmer

Orpin de Palmer / Un jardin dans le Marais poitevin.

C’est peu dire qu’il est peu exigeant. Subtil feuillage et éclatante floraison : l’Orpin de Palmer n’en est pas moins généreux.

Orpin de Palmner / Un jardin dans le Marais poitevin.Coup de chapeau au voisin ! A vrai dire, il n’est pas vraiment jardinier. Raison de plus. Il a fait le bon choix avec cette potée d’Orpin de Palmer. Un peu livrée à elle-même sur un muret, elle s’est simplement nourrie de soleil et de l’eau du ciel depuis l’été dernier.

Elle n’a été privée ni de l’un ni de l’autre ces derniers mois. Certes, elle semblait un peu mal en point fin septembre au sortir de la canicule. Mais ce drôle d’hiver lui a réussi. D’abord avec la multiplication de rosettes bien charnues, vert tendre, pointées de rose et de rouge. Un superbe effet à elles seules !

Depuis quelques jours, la potée s’enrichit d’une lumineuse floraison. Pétales, longues étamines, stigmates, le tout d’un jaune intense. Le feu d’artifice ne dure hélas pas très longtemps. Une à deux semaines seulement. Mais quel spectacle !

Cousin de l’Orpin blanc qui envahit les toitures des cabanons près de la maison, l’Orpin de Palmer est tout aussi somptueux que facile à vivre. Foi de voisin.

Orpin de Palmer / Un jardin dans le Marais poitevin.