L’Hespérie des potentilles

Un discret petit papillon brun-fauve constellé de taches blanches : l’Hespérie des potentilles au vol rapide et imprévisible.

On peine à croire qu’il puisse s’agir du même petit papillon. Butinant ici l’oeillet d’Inde, en pause là sur une feuille de Coqueret du Pérou… Les ailes repliées, l’Hespérie des potentilles (Pyrgus armoricanus) est plutôt lumineuse. Avec de larges marbrures brun clair nuancées de jaune sur fond blanc verdâtre.

Comme la Sylvaine, sa cousine, elle arbore de grands yeux noirs qui tranchent ici sur une petite tête à la fourrure grisâtre.

C’est le jour et la nuit lorsqu’elle ouvre les ailes ! Le brun foncé y règne, avec quelques reflets fauve aux antérieures. Rehaussé d’une marge blanche entrecoupée de brun, l’ensemble est semé de taches claires, blanches aux antérieures, plus grisâtres aux postérieures.

Les hespéries n’ont que faire des légumes du potager. Leurs chenilles préfèrent les plantes sauvages. Et plus particulièrement l’envahissante potentille qui, avec le trèfle, couvre les allées du jardin.

Hespérie des potentilles ou de la mauve ? Bien malin, en vérité, qui peut les distinguer sur le terrain. Les spécialistes opèrent donc quelques prélèvements intimes pour les identifier avec précision. On peut s’en dispenser au jardin ! 

Comparer les différents membres de la famille des hespéries avec le site nature79.org

 

Début novembre 2020. Un mâle ici avec ses petites taches de poils blanchâtres caractéristiques à la pointe de l’abdomen. sur les dernières inflorescences de menthe des champs…

Fin septembre 2021. L’Hespérie des potentilles perlée de rosée au petit matin.

Début juin 2022. Quand les allées du jardin sont grillées par la sécheresse et le soleil, le Trèfle blanc, une valeur sûre pour la butineurs…

La Potentille rampante (Potentilla reptans) participe au « tapis vert » des allées du jardin.

 

Le lutin du jardin

Fadet commun.

Le Fadet commun ne tient pas en place. Et c’est le roi du zigzag. Avec un peu de chance, on peut malgré tout l’observer. Mais c’est lui qui décide.

Quand il a les ailes repliées, il ressemble un peu à l’Amaryllis et au Myrtil. Mais le Fadet commun (Coenonympha pemphilus) est d’une taille nettement en dessous du premier. Et plus encore du second.

On le croit ici, il est déjà là-bas. Et se fond dans le paysage, à la pointe d’une graminée ou sur un paillis d’herbes sèches. Mais consent parfois à se mettre un peu mieux en évidence sur fond de zinnia ou de trèfle. Le fauve orangé des ailes antérieures trouve un discret écho sur les légères massues des antennes. Un ocelle noir s’y détache nettement, pointé de blanc et cerclé de beige.

Plus passe-partout, les postérieures joue sur des nuances de brun plus ou moins foncé, de part et d’autre d’un ligne sinueuse. Avec trois minuscules points blancs (pas toujours faciles à distinguer) dans la zone plus claire.

La légende voudrait qu’il ait été engendré par un lutin malicieux. D’où son nom. Avec ses yeux gris bleu, striés de bordeaux, il aurait ainsi de qui tenir lorsqu’il fait tourner le photographe en bourrique dans les allées du jardin !  

En savoir plus sur le Fadet commun avec le site quelestcetanimal.com

Octobre 2019. Bref bain de soleil automnal sur une inflorescence de zinnia.

Mi-avril 2020. Première partie printanière de cache-cache dans l’herbe du jardin.

Début juin 2021. D’ordinaire furtif, le Fadet commun prend tout son temps sur la planche du thym en fleurs.

Mi septembre 2021. Bientôt la fin de partie ! Ici sur la Pulicaire dysentérique.

 

Le petit ramoneur

Cuivré fuligineux sur capitule de Cirse des marais.

Avec sa livrée charbonneuse, le Cuivré fuligineux n’est pour le moins pas ostentatoire. Surtout lorsqu’il ouvre les ailes.

Fuligineux ? Le qualificatif évoque la couleur et l’aspect de la suie. Discret par la force des choses, on aurait presque pu, il est vrai, l’appeler le Petit ramoneur ! Même le revers fauve des ailes du Cuivré fuligineux (Lycaena tityrus) paraît ainsi terni sous quelque salissure noirâtre.

Semé de nombreuses taches noires, il arbore malgré tout une ligne orangée plus ou moins estompée sur les bords extérieurs. On est cependant loin de l’éclat de la plupart des membres de la famille, notamment du Cuivré commun. 

Et la terne livrée s’éteint complètement quand il ouvre les ailes. Particulièrement la seconde génération en cette saison. C’est à peine si quelques points sombres et une ligne extérieure de lunules orangées se détachent sur ce fond charbonneux. Seule fantaisie : un reflet bleu violacé sur les antérieures. Encore faut-il que l’orientation du soleil soit bonne !

Le petit Cuivré fuligineux se consolera avec deux fines braises qui, seules, semblent encore incandescentes. Un peu à la manière de la Piéride de la moutarde. À la pointe de ses antennes.

Cuivré fuligineux sur capitule de Cirse des marais.

Mâle brun charbonneux à peine rehaussé d’orange et de quelques taches noires.

Et voilà Madame !

Comme saupoudrée de suie elle aussi, Madame est malgré tout plus lumineuse…

… surtout lorsqu’elle ouvre les ailes, avec une dominante cuivrée aux antérieures et un sobre rappel en bordure des postérieures.

En savoir plus :