Le Myosotis des champs

Myosotis des champs, enroulement des boutons de la grappe florale / Un jardin dans le Marais poitevin.

Pour le moins modeste le Myosotis des champs ! Il déploie ses fleurs presqu’en douce. Une à une. Des corolles charmantes. Mais si petites.

Myosotis des champs : des fleurs bleues deux fois plus petites que celles du Myosotis des marais / Un jardin dans le Marais poitevin.En bord de Sèvre et de fossés, il faudra attendre quelque temps avant de voir fleurir celui des marais. Plus précoce, le Myosotis des champs commence à dérouler sa floraison. Comme le veut la loi du genre, il a en effet une manière singulière de s’épanouir.

Lorsqu’une première fleur apparaît, au sommet de la tige ou d’un de ses rameaux, elle ouvre la voie à une grappe de minuscules boutons, enroulés en une crosse très resserrée. Fleur après fleur, le serpentin se déploie alors et se dresse progressivement. D’abord rosées, les corolles au coeur jaune blanchissent pour virer rapidement au bleu le plus souvent pâle, parfois plus soutenu. Des lilliputiennes. Deux fois plus petites que leurs cousines des marais.

Naturellement familier des prairies, le Myosotis des champs a aussi ses habitudes au bord de la ruelle derrière la maison. Elle y côtoie la Bourse-à-pasteur et le Mouron des oiseaux comme la Cardamine hérissée et la Drave printanière. Autant de sauvageonnes à la modeste floraison parmi lesquelles la Violette et l’Herbe-à-Robert feraient presque figures de prétentieuses !

En savoir plus sur le Myosotis des champs sur le site abris.snv.jussieu.fr

Myosotis des champs : rosées à l'éclosion du bouton, les minuscules fleurs sont le plus souvent bleu-pâle / Un jardin dans le Marais poitevin.

Plus que les pieds dans l’eau ! Son feuillage lui-même ne craint pas d’être immergé lors des crues de printemps. Les grandes nappes du Myosotis des marais semblent flotter au bord des fossés. Et jusque sur les rives de la Sèvre, là où les souches basses des aulnes le protègent du courant.

 

L’Herbe-à-Robert

Mi-avril 2020. Grand bombyle en vol stationnaire devant une délicate fleur d’Herbe à Robert. Sa trompe est si longue qu’il n’a guère besoin d’y poser les pattes !

Médicinale jadis réputée, l’Herbe-à-Robert s’invite un peu partout. Un couvre-sol coloré et peu exigeant. Délicatement fleuri.

L'Herbe-à-Robert, feuille ourlée de rouge sang / Un jardin dans le Marais poitevin.Elle côtoie l’Orpin blanc sur la toiture du cabanon. L’Herbe-à-Robert s’aventure jusque dans les taillis proches du jardin. C’est un géranium, sauvage certes, mais plus « vrai » que le pélargonium dont les jardineries commencent à regorger à l’intention des balcons.

Les hypothèses ne manquent pas pour expliquer son nom populaire. En passant par l’inévitable et sulfureux L'Herbe-à-Robert, géranium sauvage / Un jardin dans le Marais poitevin.Robert-le-Diable. Encore lui ! Comme si le flamboyant papillon ne lui suffisait pas. Il est vrai que l’odeur s’en mêle : les feuilles, surtout lorsqu’on les froisse, diffusent en effet des relents musqués qui n’évoquent pas forcément la sainteté !

Pour couronner le tout, les tiges poilues sont baignées d’un intense rouge-sang. Les sépales des boutons floraux également. Un rouge-sang qui paraît même suinter du feuillage… Heureusement, roses, plus ou moins violacées, les petites fleurs sont charmantes. Elles vont par deux et on leur donnerait le Bon Dieu sans confession. Gare malgré tout. Excellent couvre-sol, l’Herbe-à-Robert est vite envahissante. Mais si facile à arracher lorsqu’elle va trop loin !

En savoir plus sur le Geranium robertianum sur le site zoom-nature.fr

L'Herbe-à-Robert : le rouge sang des tiges et des sépales semble également suinter du feuillage.

Réputée comestible, l’herbe à Robert n’en est pas moins très amère. Dans la pharmacopée traditionnelle, elle était notamment réputée soigner les maux liés à la circulation sanguine.

 

A quoi sert le Céraistre ?

Inflorescence du Céraistre / Un jardin dans le Marais poitevin.

Dans le cortège des plantes sauvages du jardin, le Céraistre est sans prétention. Sa floraison n’en est que plus charmante.

La question des visiteurs revient souvent à propos de telle ou telle plante sauvage qui s’invite au jardin.  Et celle-ci à quoi sert-elle ? Pour le Céraistre, pas de saveur aillée ou poivrée, pas de petit goût de noisette ou de vertu médicinale. Avec son port gracile et ses petites feuilles velues, on ne peut même pas dire qu’il en impose. 

Il s’élève néanmoins tant bien que mal au dessus de la mêlée du pied des haies. Histoire de hisser son inflorescence à portée d’abeilles et de bourdons.

Poilus en diable, les boutons font bloc et percent un à un. Un peu à la manière de la Stellaire holostée, sans en avoir la prestance il est vrai, les charmantes petites fleurs étalent bientôt leur cinq pétales blancs échancrés pour mieux mettre en valeur dix petits sacs de pollen cernant de près les stigmates. La vie est parfois toute simple…

Alors, à quoi sert le Céraistre ? Autant demander au grillon quel est son rôle au jardin… A tenir compagnie au jardinier !

Fleur du Céraistre : cinq pétales blancs échancrés, cinq styles cernés par dix étamines / Un jardin dans le Marais poitevin.