La Mouche mésembrine

Mouche mésembrine au repos sur feuille morte de peuplier.

Joues et naissance des ailes dorées, la Mouche mésembrine apprécie les bains de soleil. Même en ce début décembre !

Mouche mésembrine au repos sur feuille morte de peuplier.

Dormir, manger, faire la sieste… La belle vie. Certes, en ce début décembre, les sources de nectar et de pollen sont quasi toutes taries au jardin. Reste le soleil ! Entre deux vagues pluvieuses. La mouche mésembrine (Mesembrina meridiana) ne saurait alors manquer le rendez-vous. Tant que le froid n’est pas durablement installé. 

Ici sur le laurier sauce, là sur une feuille morte au pied d’une haie, elle s’abandonne en de longs farnientes. Sa spécialité. Très peu farouche, elle laisse ainsi admirer sa parure jaune d’or : joues, naissance des ailes et pointe des pattes. Dès la mi-journée, jusqu’à ce que le soleil commence à décliner. C’est ce qui fait sa réputation de désoeuvrée et lui vaut le sobriquet de Mouche de midi.

À voire la belle aussi clinquante, difficile d’imaginer sa modeste naissance dans… une bouse de vache ! Un oeuf par galette fumante dans une prairie voisine. Non que les larves de la Mésembrine soient coprophages. Comme celles de la Mouche du fumier par exemple, leur régime est plutôt carnivore. Elles traquent ainsi la multitude d’autres petits vers grouillant dans ladite matière. Et en plus il y fait chaud !

Ressemblances

Massif corps noir hérissé de soies épaisses et naissance des ailes dorées : au-delà de quelques ressemblances, l’Échinomye corpulente se distingue surtout par une tête entièrement jaune orangé (pas seulement les joues). Sa progéniture parasite les chenilles.

À ne pas confondre non plus avec la Zophomyie ivre (Zophomyia temula) à la silhouette plus allongée et au corps – notamment l’abdomen – hérissé de fortes soies noires. Ses larves sont parasitoïdes.

Également dans les bouses

Comme celles de la Mésembrine, les larves de la Mouche du fumier se développent dans les bouses de vache des prairies.

Tout comme celles de la petite Rhingie champêtre au drôle de « nez » pointu…

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Les quatre saisons du Paon du jour

Paon du jour sur capitule d'échinacée.

Avec quatre gros « yeux » irisés pour assurance-vie, le Paon du jour illumine le jardin en toutes saisons. Et hiverne à l’état adulte.

Sans doute le plus spectaculaire, sinon le plus bluffant, parmi les grands voiliers du jardin. Le Paon du jour (Aglais io) n’a en effet pas son pareil pour surprendre son monde. Quel saisissant contraste entre son ténébreux profil brunâtre et l’éclat rougeoyant de ses larges ailes déployées !

Paon du jour sur lierre en fleurs.

Bien sûr, ce sont ses quatre gros « yeux » qui retiennent d’abord l’attention. À l’apex de chaque aile, leur pupille irisée joue avec le noir, le blanc, le rouge orangé et le bleu. On songe aux ocelles moirés du paon dont il tire son nom vernaculaire.

De quoi intriguer, voire effrayer les éventuels prédateurs ? En tout cas, si d’aventure les plus belliqueux donnent du bec contre ces étranges « regards », le Paon du jour sauvera l’essentiel : une aile esquintée peut-être mais sans dommage pour les organes vitaux.

Il ne sera jamais trop prudent. Car si la plupart des papillons du jardin ont une espérance de vie limitée, de quelques semaines, lui fait partie des rares espèces au long cours – avec le Vulcain et la Citron notamment – qui traversent les quatre saisons en une seule génération. Né au printemps, quand ses chenilles sont assurées de trouver de généreuses touffes d’ortie, il butine tout l’été et jusqu’au bout de l’automne, pour passer l’hiver calfeutré à l’état adulte. Ce sont donc de « vieux » papillons rescapés qui émergent en février-mars, avec une seule obsession : s’accoupler et passer enfin le relai.

Au sortir de l’hiver

Paon du jour sur capitule de pissenlit.

Mi mars 2022. Vivent les pissenlits et autres plantes sauvages pour ac cueillir les premiers butineurs !

Début mars 2019. Les arbres fruitiers en fleurs, quelle régalade !

Paon du jour sur laurier tin.

Fin février 2019. Vous cherchez le Paon du jour un après-midi ensoleillé de février-mars ? Faites un tour auprès du laurier tin  !

Début mars 2024. Sur les prunelliers en fleurs des haies.

Au printemps

Mi-avril 2020. Un des premiers visiteurs de la sarriette en fleurs.

Paon du jour sur ronce en fleurs.

Début juin 2020. Au bord des haies, sur les fleurs de la ronce commune.

En été

Paon du jour sur épis de buddléia.

Mi-juin 2023. Oui bien-sûr, un passage par le buddléia s’impose mais le Paon du jour ne s’y éternise pas. Il y a tant à butiner au jardin en cette saison !

Fin juin 2023. Sur un capitule d’échinacée : après le nectar, le bain de soleil.

 

Fin juin 2023. Précieux cosmos ! Ils seront disponibles jusqu’au bout de l’automne…

En automne

Paon du jour sur menthe aquatique.

Début octobre 2022. Sur la menthe aquatique, une silhouette brun foncé et soudain…

… dans un éclair rougeoyant, les quatre « yeux » irisés du Paon du jour. De quoi surprendre voire effrayer les éventuels prédateurs.

Mi-octobre 2023. Parmi les commensaux du lierre en fleurs.

Fin-Octobre 2023. Sur les derniers capitules de la crépide fausse vipérine.

Les chenilles

Chenille du Paon-du-jour sur ortie.

Principalement sur l’ortie : une dominante noire, mouchetée de points blancs et hérissée de soies épineuses (non urticantes).

Ses longues lianes ne manquent pas de supports en bordure de Sèvre niortaise. Familier du Marais poitevin, le houblon sauvage envahit aulnes et frênes, passe d’un arbre à l’autre, se laisse parfois aller à courir sur les berges. C’est, avec l’ortie, une des principales plantes hôtes du Paon du jour.

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Papillons de décembre

Papillons de décembre, le Vulcain.

Ils passeront l’hiver à l’état adulte : les (rares) papillons de décembre profitent encore des après-midi. Pourvu que le soleil ne soit pas trop frisquet !

Papillons de décembre, le Tircis.Les jours sont de plus en plus courts. Avec les premières gelées nocturnes en prime ! N’empêche, certains après-midi ensoleillés, le jardin reçoit encore la visite de quelques papillons téméraires. Du moins ceux qui s’apprêtent à hiverner à l’état adulte, calfeutrés dans les haies ou les taillis.

Lors de ces ultimes vadrouilles automnales, le Vulcain, le Tircis et Robert le diable notamment se partagent entre bains de soleil et gourmandise au pied des pommiers. Vive le jus sucré des dernières pommes blettes !  Rien de tel pour stocker de l’énergie avant la longue diapause hivernale.

Dans deux ou trois mois, courant février, plus sûrement en mars, ils s’éveilleront avec les pissenlits, les ficaires et les prunelliers en fleurs. Il sera alors temps de voleter la prétentaine pour passer le relai à une nouvelle génération. Ce que la plupart des papillons familiers du jardin ont déjà fait en fin d’été, laissant le soin à leur progéniture de passer l’hiver à l’état de chenilles ou de chrysalides.

Papillons de décembre, Robert le diable.

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