Premiers bourdonnements

 

Elles ont joué les prolongations avec l’été indien. Et voilà déjà les premières abeilles au beau milieu de l’hiver… Avec la complicité du romarin.

Oubliée la gelée blanche du matin ! 17° pour un après-midi de février. Pas une once de vent. Et quel ciel bleu… De quoi vous titiller les ailes. Et la trompe. La petite escouade des premières abeilles va droit au but. Anticyclone ou pas, le soleil et la fraicheur tombent vite. Alors, pas le temps de batifoler. L’efficacité d’abord. Autrement dit, direction le romarin.

Il se prépare depuis quelques semaines. Nectar à tous les étages ! Entre blanc, rose et mauve, l’abondante floraison de l’arbrisseau pousse la qualité de l’accueil jusque dans son délicat parfum. Les fleurs sont petites, certes, mais, avec elles, on ne se pose pas vraiment de question. La corole déploie une large piste d’atterrissage qui conduit directement au long tube nectarifère… Bonne dégustation !

Comment mieux débuter la saison ? Ivresse collective garantie. A quoi bon chercher ailleurs. Pâquerettes et petites Véroniques de Perse patienteront encore eu peu.

À l'approche des fleurs de romarin.

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Abeille charpentière sur fleurs de romarin.

L’Abeille charpentière, noire et reflets bleutés.

Anthophore plumeuse sur fleurs de romarin.

L’Anthophore plumeuse, avec de longues soies caractéristiques aux pattes médianes du mâle.

Bourdon des prés sur fleurs de romarin.

Le petit Bourdon des prés : collier jaune et arrière train roux !

La petite Osmie cornue : seule la femelle porte comme ici de petites cornes noires au dessus des antennes.

Le Bourdon des saussaies, comme un Bourdon terrestre en taille XS.

 

Le macottage naturel aidant

Pervenche / Un jardin dans le Marais poitevin.

Les drageons de la Pervenche sont obstinés : ce ne sont pas quelques centimètres de graviers qui vont l’empêcher de raciner !

Pervenche / Un jardin dans le Marais poitevin.La Pervenche a été longue à trouver sa place dans la petite cour près de la maison. Finalement, si le pied mère n’a pas survécu, ce sont ses drageons qui ont vigoureusement pris le relais.

Le marcottage naturel aidant, le tapis progresse au pied de la haie. La belle parvient ainsi à passer l’obstacle du couvert de graviers pour s’enraciner et pousser toujours plus loin l’aventure. Rien ne semble pouvoir l’arrêter désormais. Au point que certaines de ses longues tiges s’enhardissent et partent à l’escalade du Laurier tin.

Les premières fleurs viennent d’éclore sur fond de feuillage luisant. Cinq larges pétales bleu-mauve focalisent le regard vers le long tube nectarifère étoilé. Avec une alternance de bleu et de blanc pour fasciner et guider les pollinisateurs. Cela dit, la Pervenche ne compte pas sur ses seules graines pour prospérer. Tant que ses drageons peuvent raciner ! Il va d’ailleurs falloir commencer à y mettre le holà.

Pervenche, feuillage / Un jardin dans le Marais poitevin.

 

Bien avant l’heure

Fleurs de coucou / Un jardin dans le Marais poitevin.

Qui a déréglé l’horloge interne du Coucou ? Il a confondu Pâques et Chandeleur ! Comment dire aux autres de patienter encore un peu au pied de leur talus ?

Fleurs de coucou / Un jardin dans le Marais poitevin.Les primevères prennent leur temps sous les peupliers du jardin. Elles ont bien raison. Le Perce neige n’est pas forcément un exemple à suivre de trop près. Nous ne sommes que début février ! Et pourtant, voilà déjà les premières fleurs de Coucou. Au bord d’un chemin, dans les marais de Saint-Georges-de-Rex.

Des dizaines de larges rosettes ridées ponctuent le pied du talus. Elles semblent attendre le signal. Impatiente, la plus téméraire vient de lancer trois premières solides hampes. Enhardie sans doute par l’allongement du jour et la relative douceur de ce milieu d’hiver. 

Têtes basses, les grappes jaunes s’ouvrent à peine. Assez pour laisser entrevoir les taches et les veines orangées qui convergent vers l’entrée du calice. Peine perdue sans doute. Il n’y a guère de pollinisateurs à guider par les temps qui courent. Allez ! Les autres coucous peuvent attendre. Le printemps est encore loin.

Fleurs de coucou / Un jardin dans le Marais poitevin.

Record battu ! Cette touffe particulièrement précoce s’est éveillée mi-janvier 2021 sur un talus il est vrai bien exposé. Faut-il vraiment s’en féliciter ?