La Noctuelle des tomates

Plusie calcite sur feuille de tomate.

Une noctuelle mordorée à la silhouette un peu cabossée. Les chenilles de la Plusie chalcite apprécie le feuillage des tomates. Mais pas que !

Plusie chalcite sur feuille de tomate.

Au premier abord, on jurerait sa cousine, la Noctuelle goutte-d’argent. Mais l’allure générale de la Plusie chalcite (Chrysodeixis chalcites) est moins tristounette. Avec une dominante mordorée mêlant mille et une nuances de roux et de jaune orangé. Et puis, il y a ces fameuses marques blanches !

La disposition est la même, au centre des ailes antérieures, avec l’axe desquelles elles forment un angle de 45°. Mais au lieu d’une « coulure » continue d’argent en fusion, plutôt ici deux taches disjointes. Tout aussi argentées il est vrai.

Au repos, les ailes sont repliées en bâtière, ceintes à l’avant d’une haute collerette de soies hérissées en V. Juste au-dessus de la petite tête dorée.

Ce n’est pas un hasard si elle est surprise là sur la planche des tomates. Car si les chenilles vertes de la Plusie chalcite apprécient la ronce des haies, elles sont aussi familière du potager. Hélas. Tomates donc, également basilic, aubergines, poivrons, concombres… Pas sournoisement au niveau des racines comme le « vers gris » de certaines noctuelles mais directement sur le feuillage. Mais aussi les fruits. Les ravages peuvent être importants en cas d’invasion. Surveillance et ramassage permettent cependant d’en limiter les dégâts.

Sources :

Plusie chalcite sur feuille de tomate.

Deux taches blanc argenté bien disjointes, au centre des ailes antérieures, formant un angle de 45° avec l’axe de celles-ci.

Noctuelle goutte-d'argent sur feuille de tomate.

À deux pas de là, sur un autre pied de tomates, la Noctuelle goutte-d’argent, dont la livrée, moins lumineuse, présente une tache blanche en forme de « coulure ». À noter également, à l’avant, une collerette en V assez comparable.

Noctuelle gamme sur Sauge toute-bonne.

Une autre cousine dotée d’une marque blanche au centre des ailes : La Noctuelle gamma, ici sur la Sauge toute-bonne, doit justement son nom à ladite marque qui évoque la forme de la lettre grecque.

 

Une couronne d’or pour la Belle-dame

Vanesse des chardons, alias la Belle-dame, sur capitule de zinnia.

Fin d’été. La Vanesse des chardons, alias la Belle-dame, est resplendissante. Elle prend des forces au jardin avant son grand voyage !

Vanesse des chardons, alias la Belle-dameSi elle passe parfois incognito, la Vanesse des chardons, alias la Belle-dame (Vanessa cardui) sait aussi jouer avec le soleil pour faire resplendir sa livrée. Ainsi, quand il le faut, le noir et le brun s’y confondent avec la terre ou les feuilles mortes. Mais là, il s’agit de faire honneur aux zinnias !

Alors, le brun devient orangé, voire saumon, le blanc claque, le noir lui-même se pare de reflets fauves. Et le revers des ailes, surtout, s’illumine de rouge brique, s’anime enfin d’un réseau aux milles nuances jaune-roux rehaussé d’ocelles parfois pointés de bleu et cerclés de blanc.

Elle est à son affaire ici la Belle-dame. Tournant méticuleusement sur elle-même, elle visite l’un après l’autre chacun des petits fleurons jaune vif. Le nectar semble lui plaire. Elle passe de capitule en capitule. Rose, blanc, rouge, orange… Qu’importe la couleur des pétales. Vivent les fleurons. La couronne d’or des zinnias lui va si bien !

Sources :

Vanesse des chardons, alias la Belle-dame

En cette saison, voilà la seconde génération de Belle-dame depuis sa migration printanière. Les ailes sont intactes, les couleurs vives, sans doute s’agit-il d’un individu jeune, paré donc pour son grand voyage automnal !

Vanesse des chardons, alias la Belle-dame

Elle peut prendre des forces sur les zinnias, la Belle-dame ! Dans quelques semaines, elle s’envolera en effet avec ses consoeurs les plus vaillantes pour une grande migration retour vers l’Afrique tropicale.

Sur une prairie voisine, la Belle dame fidèle à l’un de ses nectars favoris de la fin de l’été…

… avec la Menthe sauvage actuellement en pleine floraison. (Début septembre 2021)

Mi octobre 2022. Le plein d’énergie sur les Cirses des champs, avant la longue migration automnale vers le sud.

 

La Noctuelle « C-noir »

Le C-noir sur une feuille de capucine.

Dans la famille Noctuelle, voici le C-noir. Ses chenilles ne s’attaquent pas aux racines mais au feuillage. Sans préférence particulière.

C-noir sur feuille de capucine.Encore une noctuelle ! Une des plus communes en vérité. Le C-noir (Xestia c-nugrum) est d’autant mieux répandu que ses chenilles grassouillettes ne sont pas difficiles…

Les « vers gris tachetés » comme disent les Québécois se développent en effet autant sur les salades et les céleris que sur les orties, les rumex et le séneçon. Parmi bien d’autres légumes ou plantes sauvages dont ils grignotent le feuillage. Essentiellement la nuit.

Hésitant entre brun-gris et brun-pourpre, la livrée de ce petit papillon le rend quasi invisible dans la végétation basse et les feuille mortes où il se cache en journée. Mais, surtout nocturne, il volète parfois encore au petit matin et s’attarde ici sur une feuille de capucine.

Comme souvent chez les noctuelles, malgré une dominante un peu passe-partout, un signe distinctif facilite son identification. En l’occurrence une marque noire rectangulaire évidée d’une tâche triangulaire beige,  évoquant peu ou prou un grand C d’imprimerie noir. D’où son nom. 

Sources :

C-noir cherchant refuge dans la végétation basse du jardin.

Outre le fameux « C » noir, deux autres signes distinctifs : un bandeau beige à l’avant du thorax et un tiret noir en biais presque à l’apex des ailes antérieures.

Une cousine, la Noctuelle gamma, avec son signe distinctif original : une marque blanche évoquant ladite lettre grecque.

Une autre cousine à la livrée tout aussi passe-partout : la Goutte d’argent tient son nom de la marque blanche qui semble couler sur chacune de ses ailes antérieures.

Les Noctuelles ont mauvaise réputation auprès des jardiniers, surtout du fait des chenilles terricoles de certaines d’entre elles. Les fameux « vers gris » sont notamment célèbres pour leurs dégâts printaniers sur les plans de salades qu’ils dévorent à hauteur du collet.

Noctuelle fiancée, dite Le Hibou / Un jardin dans le Marais poitevin.

Parmi les noctuelles aux chenilles terricoles, la Fiancée pond ses oeufs sur la terre meuble du jardin. Ses chenilles grisâtres se développent aux dépens des racines de nombreux légumes. Avec un faible pour la laitue !