Le plus court chemin

Les clochettes de la Consoude officinale sont inaccessibles aux langues trop courtes. Alors, le Bourdon terrestre perce la corolle pour atteindre le nectar !

La Consoude officinale (Symphytum officinale) est en fleurs sur les prairies humides comme au bord des fossés du marais. En grappes pendantes, les petites clochettes blanches, jaune pâle, rosées ou pourpre clair sont très mellifères. Encore faut-il avoir la langue assez longue pour accéder au nectar. 

Qu’à cela ne tienne… Plutôt bien doté de ce point de vue, le Bourdon des champs n’hésite pas à enfourner tête dans la corolle au rebord festonné. Mais c’est mission impossible pour le Bourdon terrestre dont la langue est (relativement) courte. Alors, malin, il contourne la difficulté. Il lui suffit de percer la clochette au plus près du calice. Pas besoin d’un grand trou. Juste assez pour y glisser la langue ! On l’a déjà vu au jardin « forcer » ainsi la corolle de la Sauge des marais.

Évidemment, le raccourci fait ensuite des émules. Comme le petit Bourdon des prés, l’abeille domestique n’hésite pas à emprunter le plus court chemin vers le nectar.

Opportuniste, cette abeille domestique profite des incisions « aménagées » par le Bourdon terrestre.

Bourdon des champs, la tête enfournée dans une clochette de consoude. Les bords festonnés de la corolle bloquent le thorax : on imagine la très longue langue nécessaire pour atteindre le nectar tout au fond du tube !

Fleur de Consoude, jaune pâle parfois nuancé de taches violacées / Un jardin dans le Marais poitevin.

Les fleurs de la Consoude officinale peuvent être blanches, jaune pâle, rose violacé. Comme celles de l’orties, les feuilles velues se prête parfaitement à la confection d’un purin très utile au jardin.

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Modeste Iris gigot

Première fleur de l'Iris gigot / Un jardin dans le Marais poitevin.

Il cache bien son jeu. Avec une délicate floraison au printemps, l’Iris gigot proposera des graines éclatantes l’automne prochain.

Iris gigot / Un jardin dans le Marais poitevin.Son nom latin est peu engageant : l’Iris foetidissima. Fétide !  D’aucuns préfèrent évoquer les étranges senteurs de grillade de son feuillage froissé. Voilà donc l’Iris gigot, sans doute un des iris les plus discrets. Du moins en cette saison.

Il apprécie les prairies et les bosquets des milieux humides. Ses solides hampes émergent actuellement de longues feuilles luisantes, ramassées en touffes denses au vert profond. Les premières fleurs s’épanouissent en ce début juin, un peu chétives au regard de leurs cousines cultivées. Et même de l’iris faux-acore qui lance pour quelques jours encore ses derniers feux au bord des fossés.

Les étroits tépales jaunâtres, puis mauves veinés de violet, sont aussi modestes que les fruits seront spectaculaires. Quand leurs capsules brunes exploseront, l’automne prochain, des grappes de graines rouges-orangé illumineront le pied des haies. C’est d’ailleurs pour elles, plus que pour sa floraison, que l’Iris gigot est parfois proposé en jardinerie. 

En savoir plus sur l’Iris gigot avec le site tele-botanica.org

Iris gigot / Un jardin dans le Marais poitevin.

Mi-mai 2020. Une petite abeille sauvage explore et remonte chacun des tépales mauves vers le tube nectarifère.

Fin octobre 2020. Nouvelle explosion rouge-orangé au pied des haies.

Janvier 2023. Désormais parmi les plantes sauvages dûment étiquetées du jardin !

 

La vesce commune

Syrphe à l'approche d'une fleur de Vesce commune / Un jardin dans le Marais poitevin.

Au jardin comme dans les prairies, cultivée ou sauvage, la Vesce commune rampe, grimpe et porte haut ses petites fleurs violettes au nectar sucré.

Syrphe sur fleur de Vesce commune / Un jardin dans le Marais poitevin.

Fourragère, couvre-sol, engrais vert : la Vesce commune (Vicia sativa) a toutes les qualités. Excellente mellifère, c’est actuellement sa pleine saison.

Les petites fleurs de cette papilionacée vont par deux, à l’aisselle des feuilles aux multiples Anthophore plumeuse sur fleur de Vesce commune / Un jardin dans le Marais poitevin.folioles. Mauve veiné de pourpre, le large étendard focalise l’attention des pollinisateurs sur le violet plus vif de la carène dont les deux pétales protègent étamines et pistil. Rien de très spectaculaire en vérité. Mais petits bourdons, syrphes et abeilles sauvages n’y résistent pas. Notamment ici le Syrphe porte-plume, le Syrphe ceinturé et  l’Anthophore plumeuse.

Au jardin, elle a passé le relais aux légumes depuis quelques temps déjà, après avoir assuré le couvert hivernal et printanier en compagnie de la phacélie. À l’état sauvage, elle rampe et grimpe actuellement, ici et là au pied des haies. Et surtout dans les prairies alentours naturellement. A la faveur de vigoureuses vrilles, ses tiges rameuses s’agrippent à tout ce qui se dressent à proximité. En particulier aux graminées. Quand on a de toutes petites fleurs, mieux vaut les hisser le plus haut possible !

En savoir plus sur la Vesce commune avec la site abiris.snv.jussieu.fr

Anthophore plumeuse sur fleur de Vesce commune / Un jardin dans le Marais poitevin.