Le Géophile, précieux mille-pattes

Le Géophile, précieux auxiliaire au potager / Un jardin dans le Marais poitevin

Membre de la grande famille des mille-pattes, le Géophile est carnassier. Il vit essentiellement sous terre. C’est là qu’il trouve son ordinaire. Tant mieux pour le potager !

Le Géophile, un mille-pattes carnivore très utile au potager / Un jardin dans le Marais poitevin.A force de parler souvent ici des ravageurs, on finirait presque par en oublier les précieux auxiliaires du jardin. Il ne faut pas remuer le sol très loin pour trouver celui-ci. Et le voir s’enfouir tout aussitôt. Il mobilise alors chacune de sa trentaine de paires de pattes (ce n’est déjà pas si mal) pour évacuer la terre de sa nouvelle galerie.

Jaune orangé, extrêmement souple et vif, le Géophile n’est pas amateur de légumes. C’est un carnivore et un redoutable prédateur.

L’équilibre du jardin passe notamment par lui pour lutter contre la prolifération du trop fameux Taupin mais aussi contre les larves de la Tipule, les chenilles de la Noctuelle et autres vers gris ou blancs… Au hasard des travaux du potager, il peut surprendre et impressionner par son étrange physique. Le mieux est de le laisser tranquille.

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Rien de tel que le Géophile pour lutter contre la prolifération du Taupin, les larves de la Noctuelle et autres vers gris ou blancs / Un jardin dans le Marais poitevin.

Les géophiles sont particulièrement précieux pour lutter contre les fameux « vers gris », autrement dit les chenilles des noctuelles.

Le fameux Taupin ! Un ver jaune orangé, parfois appelé « fil de fer ». C’est la larve d’un petit coléoptère. On lui doit notamment les salades qui s’étiolent (le ver s’attaque au collet) ou les tubercules minés des pommes de terre !

Autres ravageurs prisés par les géophiles : les larves de Tipule dont le régime radicicole peut faire de gros dégâts au potager…

… et celles de la Mouche de Saint-Marc, également friandes de jeunes racines.

 

La chicorée pain de sucre : une salade de caractère !

Chicorée plain de sucre / Un jardin dans le Marais poitevin.

La chicorée pain de sucre apprécie les premières pluies de l’automne. Légèrement duveteuse, fièrement dressée, elle sera bientôt prête à tous les accommodements !

La chicorée "pain de sucre" / Un jardin dans le Marais poitevin.Après un été torride si peu favorable  aux salades, elles font aujourd’hui plaisir à voir dans cette étonnante douceur d’octobre et sous la pluie enfin revenue.

Déjà profondément  enracinés, les plants de sucrines et de feuilles de chêne amorcent hardiment leur développement. Et, sur la planche voisine, la mâche renouvelle généreusement ses rosettes au fur et à mesure de la récolte.

Certes, scaroles et frisées sont en bout de course, mais la chicorée pain de sucre s’apprête à prendre le relais.

Pas seulement en salade

Voilà bien une salade de caractère ! Un savoureux goût de noisette compense vite sa légère amertume. Craquante, soutenue par quelques feuilles de mâches, elle accompagne parfaitement un bon fromage de chèvre.

Contrairement à la scarole qui a besoin d’un coup de pouceala, elle n’a besoin de personne pour blanchir. Ses larges enroulements spontanés enveloppent et protègent un coeur dense, blond et fuselé. Surprenant. Et pas seulement en salade !

Braisée comme une endive, la chicorée pain de sucre s’accommode aussi très bien en gratin. Et pourquoi pas en velouté, avec les toutes dernières pointes d’ortie de la saison ? Quant à ses larges feuilles extérieures, il serait dommage de les vouer toutes au compost. Puisque les choux sont maintenant bien pommés, en attendant la repousse de l’oseille malmenée par la Tenthrède, elles seront les bienvenues pour un prochain farci. Rien ne se perd avec la chicorée pain de sucre !

Photos Fernand ©

Terreau de feuilles : c’est parti !

Le tas de terreau de feuilles de l'automne dernier a fait place nette : le grand ramassage peut commencer !

Le terreau de feuilles ne coûte rien. Sinon le temps passé à ramasser la manne véhiculée par le vent. En ce début octobre, et pour quelques semaines, les peupliers du jardin se lâchent !

La tondeuse facilite la collecte et broie les feuilles pour un meilleur compostage.La pluie et les coups de vent sont de retour, accélérant la chute des feuilles des grands peupliers en bordure du potager. Pour ne pas se laisser déborder, mieux vaut ne pas retarder le ramassage. Une à deux fois par semaine pour commencer. Dans quelque temps, il faudra mettre les bouchées doubles.

La tondeuse facilite la collecte en même temps qu’elle broie les feuilles et les petits rameaux qui les rassemblent parfois en bouquets. Et tant mieux s’il pleut régulièrement désormais. Le compostage n’en sera que plus efficace.

Comme un soufflé

Une partie des feuilles ramassées n’ira pas au terreau mais permettra d’aménager par ailleurs « un manteau pour l’hiver » sur les platebandes des vivaces.

Le stock de terreau de feuilles de l’automne dernier est épuisé. Ou presque. En grande partie incorporé à la terre des planches vacantes, avant le récent semis d’engrais vert, il fournira aussi le substrat des semis en godets et en plaques alvéolées du printemps prochain.

Sous le grand cerisier déplumé, le champ est ainsi libre pour accueillir le nouveau tas de feuilles mortes. Mais pas question d’y mettre les feuilles du noyer qui, atteintes d’anthracnose, sont ramassées à part pour être brûlées.

Encore modeste, le monticule grimpera vite. Il retombera comme un soufflé au cours de l’hiver. Et l’été prochain, il peaufinera tranquillement sa décomposition à l’ombre du cerisier.

Dès maintenant, la pluie aidant, il suffit d’y plonger la main pour percevoir la chaleur d’un début de compostage déjà à l’oeuvre. Le futur terreau se prépare maintenant !

Feuilles mortes.

Parmi les feuilles jonchant le jardin, des pétioles boursoufflés et tire-bouchonnés… C’est la piqure d’un puceron (Pemphigus spirothecae) qui a provoqué le gonflement et la torsion des fibres. Pour mieux y loger sa progéniture. Celle-ci hiverne dans les anfractuosités de l’écorce des peupliers.