Premières fleurs, première récolte

Pas d'attaque de taupin sur les pommes de terres primeurs. Pourvu que cela dure ! / Un jardin dans le marais poitevin.

La terre est bien meuble et fraîche. Et peu trop fraîche sans doute. Mais les pommes de terre primeurs n’ont pas failli au rendez-vous. Et sans taupin !

Enfin les premières fleurs de pommes de terre / Un jardin dans le Marais poitevin.C’est chaque année la même délicate question. Est-ce trop tôt pour récolter les pommes de terre  primeurs ? Il est vrai que, si la pluie n’a pas trop fait défaut ces dernières semaines, le manque de chaleur, surtout la nuit, distille une fois de plus le doute. Et l’envie malgré tout d’y aller voir de plus près.

Pas de mildiou à l’horizon. C’est déjà çà. Croisons les doigts. Et, voilà enfin les premières fleurs. Premier test sur le premier pied de la planche des primeurs. La surprise est doublement belle. Les pommes de terre sont aussi nombreuses que saines. Aucune attaque de taupin. Pourvu que cela dure.

En cuisine pour le déjeuner. Simple cuisson à l’eau et dégustation avec une noix de beurre. Quel plaisir ! À nouveau au dîner, avec carottes primeurs cette fois, ail et oignons nouveaux, et une poignée des dernières fèves de la saison. Comment dire ? Avec une verre de rosé de Loire, imagine-t-on plus savoureuse invitation à retourner au jardin le lendemain matin ?

Conseils pour la culture bio des pommes de terre nouvelles avec le site plandejardin-jardinbiologique.com

Pommes de terre et carottes primeurs. Avec une poignée de dernières fèves de la saison / Un jardin dans le Marais poitevin.

 

L’Orchis bouc

Orchis bouc / Un jardin dans le Marais poitevin.

La large rosette semblait inerte. Elle s’est réveillée au printemps et commence aujourd’hui à fleurir. En déroulant ses drôles de serpentins !

Autant le dire d’emblée. Le qualificatif de cette étonnante orchidée sauvage ne fait pas allusion aux cornes de l’animal. L’Orchis bouc (Himantoglossum hircinim) fait plutôt référence à son odeur ! Mais que l’on se rassure. Il faut vraiment avoir le nez sur l’épi floral pour en percevoir les relents. Et encore. Un jeune bouc sans doute !

Cela dit, l’odeur est bien là et c’est, une nouvelle fois, une de ces duperies dont la famille des orchidées a la secret. Pas de nectar mais un « fumet » propre à attirer les butineurs.

La surprise vient dès l’éclosion des petits boutons floraux. Un « serpentin » brun-rouge sort en premier et se déroule pour pendre en longue spirale, cantonné de deux autres fines lanières beaucoup plus courtes. Il s’agit des trois « lobes » du labelle qui, à l’entrée du « casque », se fait blanc maculé de pourpre.

Dans les parties enherbées du jardin, isolé ou en en petits groupes, l’Orchis bouc est resté tout l’hiver à l’état de rosette rase. La haute hampe se développe très lentement depuis le début du printemps. Elle frise aujourd’hui le mètre et commence à s’épanouir. Lanière après lanière.

Orchis bouc / Un jardin dans le Marais poitevin.

La rosette de l’Orchis bouc apparaît en automne. Elle semble en stand by tout l’hiver.

Début juin 2020. La hampe commence à se développer et à libérer ses premiers « serpentins ».

Fin mai 2022. L’Orchis bouc mérite qu’on le regarde d’un peu plus près !

Fin janvier 2023. Petite station sous haute protection au jardin.

Découvrir deux autres orchidées sauvages du jardin : l’Ophrys abeille et l’Orchis pyramidal

En savoir plus :

 

La larve de coccinelle a bel appétit

Larve de coccinelle asiatique et pucerons / Un jardin dans le Marais poitevin.

Larve de coccinelle asiatique et pucerons.

Coccinelle asiatique.

C’est presqu’une lapalissade. Pour que les coccinelles jouent pleinement leur rôle au jardin, il faut accepter que leurs larves aient de quoi manger ! Autrement dit, ne pas sauter sur l’insecticide à la première alerte de pucerons. D’autant qu’en cette saison, l’équilibre se fait rapidement. Une coccinelle pond en effet plusieurs centaines d’oeufs. Et pas n’importe où !

Coccinelle à sept points.

Elle repère les colonies naissantes. Artichauts, fèves, rosiers… Au cours de ses tournées d’inspection, elle installe alors sa future progéniture là où elle ne manquera de rien. Puis chaque larve consomme plus d’une centaine de pucerons par jour !

Oeufs, larves, adultes : jardineries et sites spécialisés en proposent à qui mieux mieux. Mais à quoi bon. Ne suffit-il pas que le jardin soit accueillant ? En attendant, voilà quelques photos jubilatoires. Juste pour le plaisir de voir quelques invasions stoppées sans coup férir !

Larve de coccinelle et colonie de pucerons / Un jardin dans le Marais poitevin.

Plus d’une centaine de pucerons par larve et par jour ! Un auxiliaire insatiable. Ici larve de Coccinelle asiatique sur plan de fève.

Larve de Coccinelle à sept points sur jeune de plant de panicaut.

Larve de Coccinelle à sept points à l’oeuvre à l’arrière d’une feuille d’artichaut.

Nymphe de coccinelle à sept points accrochée à un épi d’Orchis bouc. La génération estivale va bientôt émerger. C’est elle qui passera l’hiver dans le précieux fouillis des pieds de haies, sous la litière de feuilles mortes, dans un tas de bois  ou dans un recoin de la cabane du jardin !

Quelques autres prédateurs :

La larve de coccinelle bien sûr mais la coccinelle elle-même compte parmi les principaux auxiliaires du jardin. Et pas seulement parce qu’elle installe sa progéniture à proximité des colonies naissantes de pucerons. Carnassière, elle en fait aussi son ordinaire !

Régime éclectique pour la Malachie à deux taches. Elle apprécie le pollen autant que les petits insectes de rencontre, dont les pucerons.

Téléphore fauve sur feuille de marguerite / Un jardin dans le Marais poitevin.

Le Téléphore fauve est parfois envahissant au jardin. Tant mieux. Aucun dégât à craindre. Bien au contraire. Comme ses larves, il est en effet friand de pucerons.

Chrysope commune (Chrysopa perla).

La Chrysope commune n’a pas usurpé son surnom : le Lion des pucerons !

L'artichaut et le syrphe : ponte.

Syrphe ceinturé en ponte sur une tête d’artichaut. Ses larves sont grandes consommatrices de pucerons.

Deraeocoris ruber, mâle, sur jeune pousse de rudbeckia.

Carnassière, la punaise Daraeocoris ruber chasse les petits insectes en tous genres, notamment les pucerons.

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